Blanche








Si nous avions assisté au mariage d'Origène Lemay et de Germaine Tasset, nous aurions rencontré les parents du marié, de Nazaire Lemay et de Florence Lemay et ceux de la mariée, Auguste Tasset et Denise Guillemette.  La grand-mère de Blanche, Germaine est originaire de Normandie. Elle a douze ans lorsqu'elle arrive au Québec en provenance de Trévières dont vous avez la photo de la maison ancestrale encore sur place aujourd'hui et visitée par Micheline, la sœur de Blanche, et Michel Lacroix, son conjoint il y a quelques années.

En Beauce, dans des circonstances identiques, nous aurions appris que les parents de Joseph Houle se nommaient Marie Ombeline Veilleux et Louis Houle. D'un autre côté, Dorothée Plante et David Letourneau étaient fiers au bras de leur fille Adélia.

Et plus tard, le 6 décembre 1941, quand les portes de l'église du village de Ville-Marie s'entrouvrent, elles laissent passer Simonne Lemay, l'ainée de la famille née le 19 juillet 1916, accompagnée de son père Origène. Elle s'apprête à épouser Adrien Houle né 11 janvier 1916 et originaire de St-Victor de Beauce. Le nouveau marié, le benjamin des Houle, est accompagné de son père Joseph, Les Houle avaient construit plusieurs ponts au Témiscamingue dont celui entre Guigues et Notre-Dame-du-Nord aux environs de 1940. On peut aisément supposer que l'équipe en provenance de la Beauce avait élu domicile à l'hôtel Loiselle de Ville-Marie ou s'y était présentée quelquefois pas besoin ou par intérêt. Je m'explique car coïncidence bizarre,  une des employées de l'hôtel était justement Simonne de sorte que, Adrien l'a vu et si on additionne le tout : ils se sont regardés, se sont intéressés l'un à l'autre et le reste a suivi. Vous n'avez sûrement pas besoin d'un dessin. Leurs yeux ont flirté et se sont répondus. Odette, la tante de Blanche nous a confirmé dernièrement qu'elle agissait comme chaperon lorsque Simonne allait visiter son amoureux au campement du pont de Guigues.

On peut imaginer que l'église était pleine à craquer. Derrière la mariée, par adoption, née Bouchard et originaire de Trévières en Normandie, sa mère Germaine Tasset ainsi que les douze autres enfants du couple dont vous retrouverez des faits et des gestes éventuellement. 


Qu'il me soit juste permis de les nommer. Sept filles : Denise, Micheline, Marie-Marthe, Alice, Odette, Rita, Mireille, Cinq garçons : Ernest, René, Laurent, Donat et Raymond. Ce dernier embrassera la religion quelques années plus tard et exercera ses fonctions principalement dans l'ouest canadien. Gardien le jour à la prison de Ville-Marie, Origène pouvait sans doute continuer ses fonctions le soir: quinze à la table.

Derrière le marié on remarque sa mère Adélia Letourneau. Les frères et sœurs du marié, nous les nommons, bien qu'ils n'étaient pas tous présents: Blanche, Cécile, Edma, Bernadette, Antoine, Ambroise et les deux religieuses Marguerite et Juliette. 

Des lettres en provenance de St-Victor au début de l'année 1941, nous laissent entrevoir que Simonne s'exilera dans ce pays car Adrien a commencé à acheter  des meubles à Québec dont un set  de  chambre pour  la somme de 125$. 

Une  lettre laisse aussi entendre qu'il avait pensé se bâtir une maison pour accueillir Simonne à la fin de l'année. Heureusement, pour des raisons que nous ignorons et nous en sommes fort aise, le couple s'établira sur la rue St-Michel. Adrien exercera principalement son métier de mécanicien è Ville-Marie, à Rouyn, chez Paradis et fils et à la Baie-James où les ours deviendront ses amis. Simonne de son coté, tentait d’arrondir les fins de mois par des lavages et de la couture. De par notre position à Val-d'Or, il est arrivé à l'occasion qu'Adrien fasse escale chez-nous avant de se rendre dans les pays d'en haut.

Et le 4 septembre 1942, un enfant, et quel bébé, fait son premier sourire et l'accouchement s'est déroulé dans la maison ancestrale sur la rue Ste-Anne, voisin du poste de radio. Philippe Chabot, le médecin établi à  Lorrainville et qui avait assisté à ma naissance était présent. Il l'a pesée: sept livres et une demie réparties sur 20 pouces. L'horloge indiquait deux heures et quinze.  L'ainée de la famille aura un nom : Blanche, en l'honneur d'une des sœurs de son père. A ce nom s'ajoutent ceux de Marie, Adélia et Germaine.  J'essaie d'imaginer sa naissance avec toute la famille Lemay dans les parages. Une haie d'honneur pour l'accueillir. Elle n'a pas dû demeurer dans les bras de sa mère bien longtemps. La tournée des tantes et des oncles.  Et tous les commentaires comme dans le  "Bo ti-bébé" de Jean Lapointe. Cela ne pouvait faire autrement. "C'est à mon tour"; "Je viens juste de la prendre"; "Passe-moi la"; "Attention, tu sais pas comment prendre ça un bébé!"; "Toi t'es pas mieux!" et Origène de reprendre son rôle: " Ok, ça va faire!" Et depuis sa naissance, elle est choyée de ses tantes et oncles et elle leur rend bien!

Depuis les temps ont bien changé et Adrien et Simonne ont de quoi à être fiers de la plus âgée et de  leur sept autres enfants. Aujourd'hui le grand-père aurait bien de la difficulté à passer le « démélâyeux » à nos dix petits-enfants et à leurs trente-deux petits-enfants au total sans compter les arrière-petits-enfants. Simonne aurait de quoi souffler par en haut pour que sa couette reprenne sa place sur son cuir chevelu et non sur son front.

Son grand-père! Savez-vous que Blanche  lui a déjà volé des clous. Bien oui, des clous! C'est une question à lui poser pour savoir toute l'histoire. Est-ce qu'elle savait qu'un jour elle bâtirait maison? Il y a de ces signes!

On peut supposer que les nouveaux parents sont retournés dans leur loyer sur la rue St-Michel tout près de la boulangerie Héroux aussitôt que Simonne eût repris des forces, après les relevailles. 

Dans son livre de la naissance, sa mère nous donne beaucoup de renseignements. Tout est indiqué: ainsi Blanche s'est déshabillée seule à un an et demie et s'est habillée complètement seule à deux ans et demie. Entre les deux il y a d'autres actions bien sûr mais je passe outre. Une première dent émerge le 28  mai 1943. Des premiers pas à neuf  mois lui permettent de marcher seule à 10.

Dès son jeune âge, elle utilise beaucoup de moyens de transport, signe qu'éventuellement elle voudrait bien voyager et faire sans doute du travail dans les pays africains ou dans les pays sous-développés. L'auto  est utilisée dès le 6 septembre sans doute pour se rendre à son baptême à l'église de Ville-Marie. En l'absence de ses grands-parents Houle, parrain et marraine, les grands-parents Lemay ont agi comme représentants, par procuration. Le père Voyer, O.M.I.,  a agi comme officiant. L'auto fut suivie par l'autobus en 1944, le chemin de fer pour un voyage en Beauce entre le 20 décembre 1946 et le 6 janvier 1947, en bateau le 4 septembre 1944 au Lac Desserat en visite chez de la parenté. J'oubliais aussi qu'à l'âge de cinq mois, elle fit une promenade en Snow-mobile, le ski-doo ou la motoneige de l'époque,  pour se rendre à St-Bruno-de-Guigues sur les chantiers de son père.


Sa mère nous raconte ses aptitudes pour la musique, la danse et le chant dans son livre de bébé en plus de nous faire connaître quelques chansons privilégiées et certains commissions qu'elle pouvait faire selon ses âges. Ainsi elle allait chercher du pain à la Boulangerie Héroux, des voisins. Un peu plus loin, elle allait à l'Épicerie Laneuville, et chez ses grands-parents. Voici d'ailleurs le texte intégral dans le livre de la maman. Nous pouvons ajouter ses livres d'histoire préférée: Le petit chaperon rouge, Les trois petits cochons, Les trois ours.

Deux ans plus tard en 1944, le 23 mars, Raymond voit le jour sur la rue St-Michel.  Et le 3 juin 1967, il épouse Ghislaine Gaudet que Blanche lui avait présentée pendant son cours d'infirmière. Trois enfants prendront place à table pour les repas et les devoirs: Alain (1968), Marie-Andrée (1970), Marie-Pierre (1972). Pour des raisons humanitaires, et nous apprécions encore, ils ont retardé leur épousailles d'un an pour permettre à Blanche et moi de convoler.

Les nouveaux Houle, Simonne et Adrien,  sont demeurés quelques années à Ville-Marie car Blanche y a commencé l'école à sept ans. Il fallait avoir 6 ans avant le 30 juin de sorte que son entrée dans le monde scolaire fut retardée. Elle aurait fait sa première année à l’école de Ville-Marie. et l'autre année aussi quand ils demeuraient dans le rang St-Martin. Celle-ci fut toutefois entrecoupée par un déménagement à Rouyn.

Maison  St-Martin
Ainsi elle devait faire une marche de presque deux kilomètres,  beau temps, mauvais temps, avec ses petites pattes pour se rendre en classe qui est maintenant le centre administratif de la commission scolaire. L’hiver,  elle devait, embarquer, le mot est juste, dans les traces de bottes laissées par son père. Et elle devait passer devant chez Poliquin, salle de danse que je fréquenterai quelques fois dans les années 63-64. Salle de danse où les garçons tournaient en rond et les filles demeuraient assisses ou dansaient entres elles. Ce même Poliquin, nous l'avons appris de source indiscutable, aurait aimé faire de l'œil à Simonne après le décès d'Adrien. Toutefois cette source a été remise en cause dernièrement. Dans son jeune âge Simonne l'avait marqué. Sans doute qu'à soixante dix ans, Odette ne lui a pas rapporté le tout même si elle était une petite pie selon le sobriquet donné par Adrien. Elle s'est tue mais la langue a dû se tortiller sur elle-même.

Avant de se rendre chez St-Martin dans le rang de l'Hôpital Sainte-Famille de Ville-Marie,  les Houle avaient habité peu de temps dans une toute petite maison dans la première courbe en direction de Guigues en partant de Ville-Marie. C’est là qu’Hélène nous fait ses premiers rots en 1947, le 2 septembre, et lorsqu'elle parade le 7 décembre 1968 et fait des saluts aux passants, elle est accompagnée d'Émile Racine. Cette union, ce mariage  donnera naissance à Sylvain (1972) et Marie-Josée (1975). Je me fis sur les photos d'époque car nous n'avons pas assisté à ses réjouissances car Blanche donnait naissance à Chantale le 17 décembre 1968 et nous n'avons pas pris de chance: un premier bébé était en route.

Un peu d’élevage, des poules et des cochons, on était à la campagne chez St-Martin. Une catherine qu’il fallait régulièrement vider en quelque part et de l’eau qu’il fallait aller chercher plus loin, au puit artésien. Une grange où les jeunes pouvaient aller se rouler dans le foin des propriétaires et des œufs d’hirondelles que Blanche donnait de bon cœur à Raymond en disant que c’était des bonbons de couleur. 

C'est dans le clos à cochons que Blanche, avec une toute nouvelle robe, a trébuché et passé par-dessus la petite clôture qui servait d'enclos. Elle a renversé la moulée sur elle  et les cochons l'ont encerclée. Et ils ont pris leur repas, une partie de la moulée qui s'était répandu sur elle, dans la face, sur les jambes, et partout sur sa belle robe. Non, je n'ai malheureusement pas de photo mais vous avez assez d'imagination pour vous faire un petit film. 

Chez St-Martín, on fait une toute petite place à Thérèse le 2 août 1948. Cette dernière nous invitera à ces noces le 4 mars 1972. Hélène et Émile avaient fait les présentations et Thérèse qui travaillait déjà au département de chirurgie de l'Hôpital d'Youville se retrouve au bras de Rémi Bélanger et demeurera en face du magasin Bélanger et Petit où son mari exerce le métier de boucher. Une naissance: Sébastien (1977)

Blanche  déménage à Rouyn avec sa famille sur la rue Gamble en haut du garage des autobus, chez Météor Transport. Ce lieu est occupé présentement par Sport Expert en face du Tim Horton Express. Nous sommes en 1950 vraisemblablement et elle fréquente l'école St-Joseph où elle est arrivée au milieu de l'année. Une photo de sa quatrième année témoigne de sa présence dans cette école. Là, elle peut au moins se réchauffer car elle est loin des courants d’air et du froid qui circulent aisément, allégrement, au-dessus du garage de la Compagnie Météor Transport. C’est dans ses conditions que Madeleine nait en 1951, le 3 janvier selon le registre de sa mère. Il semblerait que cette dernière, Madeleine,  aurait fait une rencontre lors d'un bal des pompiers le 1er juillet 1969 en la personne de Rolland Bois. Le deuxième contact a eu lieu un an plus tard et deux ans plus tard, jour pour jour ils signent. C'est d'ailleurs  ce que nos reporters nous ont signalé. De fils en aiguille, dans son cas ce sont les mots justes, un mariage s'annonce et nous connaissons la date: 23 septembre 1972. L'union pour ainsi dire d'un moulin à coudre et d'un moulin à scie, presque. Et Rolland travaille encore pour la même compagnie plus de quarante ans plus tard,  même si celle-ci à changé de nom et d'endroits à quelques reprises. J'ajoute dans leur cas, que les boîtes de déménagement sont tranquilles depuis une bonne dizaine d'années. Il était temps parce que on m'a informé que les boîtes  se préparaient à manifester ou à s'autodétruire quoique dernièrement... elles frétillent. Trois enfants occupent leurs loisirs: Catherine 1977, Frédéric 1978, Alexandre 1981.

Il s'en suit un séjour sur la rue Horne, face au terminus d'autobus, en arrière de l'Hôtel Radio, de douce mémoire, Elle fréquente toujours l'École St-Joseph. C'est à cette adresse que Francine décide de faire partie de la famille. en 1952.  Déjà à sa naissance, elle se voyait le 16 mai 1980 à l'Église Blessed Sacrement à Rouyn-Noranda au bras de Larry Chomicki. Michel, le dernier des Houle, jouait au hockey pour les Citadelles et Perry, le frère de Larry, endossait la même couleur de chandail.  Il y avait eu promesse de mariage entre une technicienne  en documentation et  un répartiteur d'électricité pour Hydro-Québec. La suite du roman: Jonathan (1980) et Sandra (1982)


De la rue Horne, le troupe passe à la rue Larrivière, non loin du théâtre Montcalm et du Café Léo, en face de l'école qu'elle fréquentera à compter de la cinquième année : Immaculée conception. Elle y finira ses études secondaires en 11ième année bien que deux autres déménagements aient eu lieu. Cette maison, sur la rue Larrivière, est passée au feu pendant la fête de famille en 2016 au Lac Long. À cet endroit,  Blanche a très souvent garder Lise et France chez madame Couette. Cette famille avait des liens de parenté avec l'ancien chef du Ralliement des créditiste en la personne de M. Réal Couette. 

Sur la rue, il est arrivé à Blanche de garder à l'occasion chez Mme Bissonnette, deux maisons plus loin. Elle a aussi participé à certains travaux en aidant la voisine. Par exemple, Blanche et certaines de ses sœurs ont eu à faire des sandwiches pour des activités quelconques. Or, madame Bissonnette ne se gênait pas pour en mettre très épais entre les  deux tranches de pain alors  que les sœurs Houle   étiraient le plus
possible ce  qu'elles mettaient sur celles-ci.  Habituées à la maison  où on ne roulait pas  sur l'or  malgré  le  métal précieux sous leurs pieds, elles avaient des habitudes bien ancrées en elles. Aussi par soucis d'économie et connaissant la situation familiale, madame Bissonnette ne se gênait pas pour leur offrir certains aliments dont les croûtes parce que ce qu'elles faisaient, c'était des sandwiches pas de croûte. Pas de gaspillage. Rendues à la maison, agrémentées de quelques autres victuailles, ces sandwiches devenaient un festin, que dis-je, un banquet. De là est venue l'habitude de Madeleine de ne pas manger ses croûtes. Cela reste à confirmer et je mettrais même un petit deux la dessus! Deux cennes noires. Oh, elles n'existent plus. Et les petits chinois eux-autres! Eh mille millions de mille sabords de tonnerre de Brest! Ils peuvent nous acheter maintenant. La sainte enfance leur a été profitable!

C'est comme lorsque qu'une brique de crème glacée apparaissait sur la table. Une vingtaine de yeux dévisageaient le couteau qui tranchait cette brique en ... parties égales. Des yeux qui voyaient? Non, des yeux qui parlaient. Ce sont les même yeux qui devenaient grands comme des œufs lorsque des boîtes  arrivaient des États-Unis par train. Huit enfants et une mère couturière, il le fallait bien, et une tante Blanche qui travaillait dans une usine de textiles dans la région de Boston, de Manchester. Cela  faisait en sorte que des boîtes de linge arrivaient à l'occasion du Maine. Des boîtes qui contenaient des retailles de textiles de toutes les sortes de tissus et de couleurs et aussi des pièces de vêtements complètes comme des robes, des pantalons, des blouses, des chemises. Imaginez les yeux de enfants quand Simonne ouvraient les boîtes. C'était des boîtes à surprises mais aussi des boîtes de plaisir, de bonheur sans borne. Et mieux tout était était à la mode américaine qui arriverait au Canada dans quelques années. Avant-gardistes en plus: quelle béatitude. 

Pour la première fois, pour le vrai, une maison seule à Rouyn, presqu'en face de l'Église Immaculée-Conception. Toutefois les planchers et les murs sont ajourés. Raymond et Micheline, née en 1954 partagent une chambre. Puisque Micheline grandit de jour en jour,  un mot pour vous dire qu'elle rencontre Michel Lacroix et qu'un mariage a lieu le 20 mai 1980. On m'informe à l'instant qu'ils ont fait carrière dans l'enseignement principalement à Malartic, à Val-d'Or  et pour Micheline, aussi un peu à ValSenneville. Ah ben! Par adoption, 4 visages se pointent dans la famille: Denise (1980), Réginald (1981), Steve (1976), Julie (1977).

Nous avons déjà mentionné que Simonne faisait tout en son pouvoir pour aider son mari à joindre les deux bouts. Qu'à cela ne tienne. Si la laveuse à tordeur se  brise, Simonne lave le linge de ses clients à la main dans le bain. Imaginez. En temps normal, ce n'est déjà pas facile mais là on lui lève notre chapeau. Peu importe le salaire de mécanicien de l'époque, huit bouches à nourrir et autant à vêtir, cela ne devait pas être une sinécure. Pas toujours un emploi permanent, quelquefois saisonnier, nous ne savons pas si l'assurance- chômage créé en 1940 par le gouvernement fédéral lui fut d'un grand secours. Sûrement un peu mais cela ne règle pas tout. Encore fallait-il avoir accumulé assez de timbres et les chèques du Gouvernement du Canada étaient sûrement moins élevés que pendant la pandémie de 2020. 

Ça me fait penser que les allocations familiales ont vu  le jour au fédéral en 1945 pour des raisons économiques  mais aussi pour des raisons électoralistes. L'année 1945 est une année d'élections donc c'est le bon moment d'instaurer le système. Mais le provincial avec Maurice Duplessis en tête et je cite Radio-Canada de l'époque: "En 1945, le premier ministre Maurice Duplessis ne veut rien savoir de ces allocations, jugeant qu'elles sont du ressort du Québec. Le premier ministre québécois et ses supporteurs nationalistes conservateurs ne veulent pas non plus donner un pouvoir économique aux mères de famille. Ils jugent le fait de faire un chèque aux mères comme allant à l'encontre du Code civil du Québec. Ils souhaitent plutôt que la responsabilité du ménage revienne au père de famille." Ouch!

Ne me jeter pas de pierres, j'appelle à mon secours une femme remarquable: Thérèse Kirkland-Casgrain et je cite encore Radio-Canada. C'est aussi bien écrit que moi, pourquoi ne pas en profiter: "Thérèse Casgrain, fine stratège et tacticienne, s'entoure de juristes pour démontrer que dans le même Code civil, il y a une disposition qui accorde aux femmes la gestion quotidienne du ménage. Elle reçoit l'appui de Mackenzie King, qui tout en l'écoutant d'une bonne oreille, réussit à mater Duplessis et ses supporteurs. Grâce à Thérèse Casgrain, les mères québécoises recevront leur chèque d'allocation familiale." Wow!

Aujourd'hui Simonne aurait eu droit à toutes une série de bénéfices avec l'assurance parentale au Québec et une allocation du fédéral. Pour Simonne pas d'assurance-chômage et pour le père, pas de congé parental. Même Blanche lors des accouchement ne bénéficiait pas d'assurance-chômage et l'ancienneté perdait des plumes le temps du congé non-payé. Nous nous éloignons mais tout ça pour dire que beaucoup de familles à l'époque ont dû trimer dur pour arriver à la fin du mois et pour envoyer des enfants aux études supérieures ce qui fut le cas de nos deux deux familles.

Une partie du seul travail scolaire  que j'ai pu trouver. Un écrit du 3 mai 1953 qui s'est mérité une étoile. Nous pouvons aussi apprécié l'écriture et le sujet et le 25/25. Déjà, ce résultat laissait entrevoir un futur réconfortant.

Sœur Pierrette-de-la-Croix signe son certificat d'études de neuvième année qu'elle termine avec Grande distinction. Le registre de l'école Immaculée-Conception où elle complète ses secondaires 10 et 11,  indique qu'elle réussit fort bien ses cours et  Sœur Thérèse-de-
l'Eucharistie en témoigne.

Dans le journal de fin d'études secondaires, deux amies rendent un hommage à Blanche, une dédicace  que je vous livre en italique.

« Blanche, comme ce nom lui va bien. Son âme si pure et sa bonté naturelle se dépeignent sur son visage, son sourire de jeunesse, ses yeux rieurs, tantôt gris, tantôt bleus, ses lèvres minuscules rarement rougies par des cosmétiques, ses joues légèrement arrondies et pâlies par ses petites misères, ses cheveux châtains tombant court sur la nuque. Une physionomie à la fois simple et gracieuse font d'elle non pas une beauté fatale mais quelqu'un d’agréable à regarder (Jalouses : note de l’auteur)

Rarement la voyez-vous au théâtre ou dans un certain centre d'amusements non pas parce qu'elle n'aime pas le théâtre et les sains amusements, elle est simplement bonne et charitable. Par nécessité, elle est une excellente ménagère. Sa mère étant de santé fragile, Blanche devient une sœur plus attachante et une petite mère responsable. Exprimer un désir et Blanche est à votre service.

C'est une vraie encyclopédie: sciences, voyages, arts, lecture, littérature et actualités, tout est source de culture pour cette adolescente avide de connaissances.

Et pas snob pour un sou. Tout en elle est simple et naturel. Des prétendants ??? Aucun à l'horizon: « On a bien le temps » dit-elle car pour cette jeune fille, études et amourettes ne vont pas de pair.

Son plus cher désir : devenir infirmière afin de soigner les corps et les « cœurs », tout à fait le rôle qui lui convient.»

Ses deux consœurs terminent en nous disant une habitude qui lui est propre: gesticuler en parlant. Elles ajoutent deux qualités: modeste et aimable. Quant à ses défauts, elles les disent cachés tandis que son expression préférée est «tabarouette».


Encore les boîtes. On les refait et on passe ailleurs, et pour mon bonheur, ce loyer est tout près du Collège. En réalité, celui-ci est dans un sous-sol de la rue Cuddihy en face du poulailler. Précisons que cet édifice chic était le nom que nous donnions à l'une des bâtisses du Collège Classique de Rouyn. Nous aurons l'occasion d'y revenir.

Je reviens à la rue Cuddihy. Blanche avait terminé ses études secondaires en onzième année, de peine et de misère car étant l’ainée de la famille, elle devait souvent s'absenter pour aider sa mère dans différentes occasions : naissances, maladies, surplus de travail. Surplus de travail car Simonne devait toujours arrondir les fins de mois: couture, lavage, reprisage, etc. Mais tout est bien qui finit bien. Blanche a développé d'autres qualités et elles sont bien ancrées en elle.

Michel a maintenant 5 ans. J'allais l'oublier. Le 12 mai 1960 il avait signé son acte de naissance. Mais Blanche, si grande et dix-sept ans d'âge  a dû faire taire les rumeurs quand elle promenait le petit en carrosse. Ah, les mauvaises langues. À l'exemple de son frère et de ses sœurs, Michel n'est pas en reste. Il épouse Francine Lacerte le 25 mai 1980. Michel, entre autres, a été associé plusieurs années à la coopérative et au IGA à Amos et Francine, au bureau d'assurance-chômage. Le pousse-pousse a servi deux fois: Marie-Ève (1995) et Simon (1997). La ville de Trois-Rivières vient d'accueillir les parents. Aucun rapport avec le pousse-pousse mais les enfants y demeurent. Ça roule un pousse-pousse et les parents suivent.


Entre-temps, Blanche termine son cours d'infirmière et en ressort avec un diplôme bien mérité. Elle demeure toujours sur la rue Cuddihy à ce moment et tout comme les finissants même aujourd'hui, s'il n'y a pas de Covid, il y a un bal de graduation et Marcel accepte bien gentiment de l'accompagner. Nous étions en août 1964. 

La famille Houle transfert ses boîtes sur la rue Taschereau le premier juillet 1965. C'est Darquise Leroux, une de ses compagnes de travail qui lui avait proposé de déménager sur cette rue et dans la famille on se souvient bien que Blanche avait consenti à débourser une partie du loyer. Au moment du transfert de résidences, je travaillais à Moosonee, et Blanche vérifiait à toutes les heures si le facteur lui avait apporté une lettre. J'en mets un peu trop mais si peu! Elle anticipait ses enveloppes épaisses. Et de mon côté, je passais à la réception du restaurant chinois pour vérifier mon courrier. A mon retour de Moosonee, Raymond m'a fait une petit place dans sa chambre de sorte que j'ai pu oublier mes séjours à l'hôtel dont je ne souviens plus du nom, coin Principale et Perreault.

C'est à cette adresse que mes parents se sont présentés avec moi le soir du 25 décembre 1965 après la messe de minuit à la chapelle de l'Hôpital d'Youville. Consécration de  nos fiançailles, nous avons passé quelques heures avec la famille de ma promise avant de prendre la route du Témiscamingue dans le milieu de la nuit avec mon Rambler.

Éventuellement vous recevrez un faire part pour le mariage qui sera célébré le 9 juillet 1966 à l'Église St-Bernadette de Rouyn. L'officiant sera Roger Cadotte qui malgré sa promesse oubliera de me faire communier sous les deux espèces. Je lui en veux encore! Il avait peut-être compris. En 2012, lors du 60e anniversaire de Thérèse Caya et Léo Lepage, il est venu vérifié si les grâces du sacrement de mariage avaient fructifié. Il s'en est montré très satisfait.

(À partir de là, j'ai déjà mentionné que Chantale est née un peu après le mariage d'Hélène le 17 décembre 1968. Isabelle a suivi le 17 août 1970 et nous avons  assisté au mariage de mon frère Ghislain le 15 aout malgré tout. Il s'agissait d'un aller-retour. François a choisi le 15 octobre 1971 date mémorable avec la fermeture de la polyvalente pour refaire les horaires de l'année 1971-1972, première année de la poly avec beaucoup plus d'élèves que prévu. Quant à Pascale, nous avons dû attendre le calendrier 1975 pour y voir la face le 26 août.  Elle avait choisi le jour du décès de Juliette Béliveau pour entrer en scène, Avait-elle des visées?) Déplacer)

Ainée de la famille, diverses tâches attendaient Blanche dont celle de s’occuper de son frère et de ses sœurs. C’est ainsi que pendant les vacances d’été, elle devait amener la famille au terrain de jeux et exercer une surveillance de tous les instants tout comme à la plage Kiwanis à quelques kilomètres de la maison pour de plaisantes baignades. Les plus petits voyageaient dans une brouette avec le lunch. Raymond devait l’aider mais au dire de certaines, la plupart du temps, il s’esquivait. Elle devait ramener tout ce beau monde sain et sauf. Pas de noyade. Pas de coup de soleil. Et ça recommençait. Parfois c'était la cueillette des bleuets et le même manège reprenait. 

Ainée toujours. quand Simonne, sa mère, dut être hospitalisée ou qu'elle était malade, elle devait manquer l’école, s’occuper des enfants et aider son père. Ainsi, après la classe, des amies comme Pierrette Charbonneau et Rose-Éliette Cliche lui apportaient des devoirs et procédaient à des explications pour qu’elle ne souffre pas de trop grands retards scolaires. C'est lors de ses travaux à la table de la cuisine que Thérèse s'en est fait un modèle. Quand Thérèse fait de l'algèbre, Blanche l'aide et en la  voyant travailler, elle a pris goût à cette matière. Le travail et la persévérance sont       venus à 
bout des règles de grammaire et des règles de calcul. Et j'en rajoute et c'est Thérèse qui le dit. Quand elle a commencé son cours d’infirmière, Blanche montrait ses nouveaux livres, son stéthoscope, ses seringues et racontait à la famille ce qu’elle avait appris. Cela a vraiment piqué la curiosité de Thérèse de sorte que ce serait son orientation à elle aussi.

Le 805 rue Larrivière, devenu 798,  au deuxième, voit arriver la famille Houle un peu moins nombreuse en 1967. Et puis un autre loyer à Évain sur le grand chemin dans la petite maison dans la prairie. Raymond leur avait trouvé cette maison que la famille a habité jusqu'au décès d'Adrien. Mon beau-père avait eu des résultats médicaux en juillet lui annonçant qu'il avait un cancer des poumons. Le 3 septembre 1986 il entre de toute urgence à l'hôpital et un téléphone en soirée nous annonce que ça va mal. Nous avons eu juste le temps de nous y rendre et Blanche a pu faire ses adieux à son père. On aurait dit qu'il l'attendait pour partir. 

Par la suite, Raymond, a installé sa mère dans le village d'Evain, juste en face de sa propre maison. Un retour à Rouyn, sur la rue Perreault, face au lac et c'est de là que Simonne partira rejoindre son époux le 28 septembre 1993 au cimetière d'Evain. Un cancer des reins qu'une opération tente de soulager mais un cancer des voies biliaires qui s'ajoute et lui inflige les dernières douleurs.

Nous retournons un peu en arrière. En 1961, Blanche fait son entrée à l'école des Infirmières de l’hôpital Youville de Rouyn. Elle y terminera son cours en 1964. Une bourse lui fut remise pour lui permettre de compléter son année car dès le départ l'argent manquait comme en fait foi un chèque qui devait couvrir ses frais d'inscription mais qui fut refusé. Les bonnes sœurs voyant sans doute en elle les compétences futures, n'hésitèrent pas à la recommander et deux bourses lui permirent d'atteindre son diplôme. Et elle n'a même pas eu besoin de sortir son sourire évocateur et ses yeux rieurs. Cela allait de soi, elle avait le talent, l'entregent et le travail ne lui faisait pas peur. Elle s'y était habituée. Elle avait sûrement des défauts mais avec le temps même  ceux-ci sont devenus des qualités. Têteux! Honnête!

Donc, des études à l’Hôpital d'Youville et ses trois années de cours lui permirent de côtoyer des étudiantes comme Ghislaine Gaudet qu'elle présentera à Raymond éventuellement; Éliane Vandal qui en juin 1965 est venue avec son ami Victor à la Saint-Jean Baptiste de Lorrainville avec Blanche bien sûr; Denise Gélinas qui l'accompagnait au Moulin Rouge en janvier 1965; Lucille Lefebvre, Aline Verreault, Micheline Halée, etc... Elle a aussi côtoyé des médecins bien connus par le grand public : Achille Juneau, Lemay, Racine, Ibrahim, Patenaude, Marcil, Paradis, Nelson et Wexler. 


Il va s'en dire que tout au long de ses études, elle s'est méritée des résultats très intéressants et surtout des remarques ou des commentaires fort élogieux. Ainsi sur un bulletin de février 1962, on peut y lire: techniques très appropriées, bons soins aux malades, aimée de son entourage, s'efforce d'être toujours à l'heure, appliquée, nerveuse mais beaucoup plus sûre d'elle-même, n'est jamais oisive, s'acquitte bien de ses tâches, très docile. Sur un autre, les commentaires se lisent comme suit: très bons soins, s'entend bien avec son entourage, toujours à l'heure, débrouillarde, intéressée aux malades et aux études, responsable, avoue ses erreurs, polie.  Que dire de plus. Son diplôme en main, les docteurs voulaient l'avoir à la salle d'opération, on comprend un peu pourquoi!

À la fin des études, un journal des finissantes est publié et Aline Verreault, mieux connue sous le nom de Pipette en ce qui me concerne, dresse son éloge que je reproduis intégralement:

Donc trois années d'études et lors des deux dernières, deux formations extérieures; Québec et Montréal.


À Québec, le stage en est un de psychiatrie et il y a lieu à la Clinique Roy-Rousseau, un des pavillons de l’Hôpital Saint-Michel Archange. Cet hôpital était administré par la Congrégation des Sœurs de la Charité. Fondée en 1845, l'hôpital était destiné aux handicapés mentaux et l’Asile de Beauport allait devenir l'Asile Saint-Michel Archange en 1912. L'Hôpital reprit son vrai nom en 1923. À la suite d’un feu en 1939, l'aile psychiatrique fut transférée à la Clinique Roy-Rousseau. Un voyage aller en train et un retour avec Lucille Lefebvre et son ami Guy Delisle. Il s'agissait d'un stage de trois mois au début de l'année scolaire. Pendant son séjour elle logeait sur les lieux mêmes du stage bien que quelques escapades en ville lui ont permis certaines rencontres dont les marins en congé.

Le second stage a lieu à l'Institut Pasteur de Montréal et concernait les maladies contagieuses. Un stage d'un mois en compagnie d'Éliane Vandal et de Denise Gélinas dont les parents avaient assuré le transport aller-retour. Facile à trouver, l'Institut Pasteur était juste en face de Orange Julep sur la rue Sherbrooke. Et elle y pensionnait. Il faudrait lui poser des questions pour savoir si toutes les sorties s’effectuait à l’Orange Julep.

À la fin de son cours, elle opta pour la salle d'opération. C'est ce qui qui l'intéressait le plus parmi tous les stages  qu'elle a effectués sur les étages et dans les différents départements. Et son stage dans le bloc opératoire en plus de la marquer avait influencé les docteurs qui désiraient la conserver avec eux. Ils ne pouvaient s'en priver.  Ils l'avaient vue travailler, et il n'était pas question qu'elle aille dans les autres départements. Ils se seraient opposés. Bon match. Dans ce département elle retrouvait ses anciennes copines.


Trois années de cours, trois années de pensionnat. Les deux premières, Yvette Gosselin partageait les lieux et lors de la dernière, elle logeait seule. Par la suite quand elle a commencé à exercer sa profession, elle faisait le trajet soit en autobus et, déménagée sur la rue Taschereau, Raymond lui servait de chauffeur occasionnellement ou elle marchait le kilomètre et demi pour se rendre à son travail même lorsqu'elle était sur appel, c'est-à-dire à n'importe quelle heure de la nuit ou les fins de semaine. Et son salaire de 3000$ à 3500$ assurait sa survie et fournissait de l'aide à la famille. 

Deux ans de travail à la salle d'opération de l'Hôpital d'Youville et une autre vie l'attendait à l'Hôpital Saint-Sauveur de Val-d'Or. 

En août 1966, à son nouveau lieu de travail, elle se retrouve encore à la salle d'opération car le Dr Wexler y était allé de ses recommandations. Vu que qu'il avait déjà travaillé avec elle,  il a dû faire pression et user de son autorité. Il a gagné.  Nouveaux médecins : Bigué, Fortin, Tessier, Lessard, Paquette, Brière, Wexler, Beauregard, Daigle, Larocque, Khoury, Paradis, Bélanger, Omsi, Bergeron. Jules Tessier, pour un,  devenu anesthésiste par la force des choses, était présent pour la naissance de nos quatre enfants tandis que Khoury, médecin itinérant, nous le revoyons à Montréal à la clinique Hochelaga et s'en suivra pour Blanche une opération pour le foie qui aura lieu à l'hôpital Jean Talon avec ce médecin. Et notre deuxième loyer, sur Place Vanier, aura été occupé par Jules Tessier et Mariette avant nous.


À l'Hôpital Saint-Sauveur, elle côtoie Laurette Sévigny Théberge, Normand Jacob, Normande Deslauriers, Armand Laronde, Denis et Jocelyne Legault, Roger Guèvremont, Sylvette Martel-Ebacher, Micheline Bordeleau, Lucie Boutin, Thérèse Snyder, Sylvie Ross, Jeanne Gagné, Carmen Théberge, Denis Mongeau, Lise Picard, Suzanne Lapierre. D'autres aussi se sont ajoutés au fil des ans mais ce sont ceux que j'ai aussi côtoyés soit dans des activités sociales ou sportives

Aussi nous avons acheté un vieux piano pour la modique somme de 50$ de Laurette au début des années 1970. Piano que nous possédons encore et dont Chantale dispose. De mémoire (à vérifier) il s’agissait d’un London 1917, et sans doute un ancien piano mécanique avec des pattes de lion. Et, il faut ajouter qu’un beau jour à Ange-Gardien, Laurette nous rend visite. Il n’y a rien d’anormal à cela mais quelques semaines plus tard, Laurette décède. C’était imprévisible mais ce qui est survenu par la suite, est encore plus bizarre mais compréhensible. Blanche reçoit une carte par courriel la journée sa fête et son ancienne patronne est décédée quelques mois auparavant. Et nous avons su que, Laurette avait fait le tour de ses amis avant de mourir et avait préparé ses cartes par internet et programmé celles-ci pour que ses amies les reçoivent au bon moment. Mais sur le coup, c'est bizarre. 

Je n’étais pas trop loin des employés de l’hôpital. En effet, j'ai joué à la balle pour l’équipe de l'hôpital avec la plupart des gars. Sylvette était avec Laurent Jetté, notre dentiste attitré et ancien collégien. Micheline avait épousé Normand Desrochers, aussi un ancien du cours classique et avec qui nous avons joué au curling lors des tournois de l'hôpital ainsi qu’avec Lise Picard et son mari Marcel à d’autres occasions. Lucie Boutin, membre du comité d’école, dont le mari était passablement occupé avec le hockey et dont je dirigeai le fils quand j’étais instructeur au hockey. Quant à Normande, son frère, Jean-Pierre était un de mes amis au Collège et j'ai connu presque toute la famille soit par l’enseignement ou par notre lieu de résidence à ValSenneville où demeurait sa famille. Suzanne Lapierre figure également parmi les amies proches de Blanche. Nous avons bien connu son mari et ses deux enfants Philippe et Sophie.    

Et puis des congés successifs aux naissances des enfants, des absences de trois mois, ce que permettait la convention collective, congés non payés, sans assurance-chômage et sans que l'ancienneté soit cumulée. On est loin des conventions  actuelles. En 1975, à la suite de la naissance de Pascale, Blanche a accroché son uniforme pour 5 ans le temps, le maximum qu'elle pouvait s'autoriser sans perdre son droit de pratiquer.

Très peu de protection dans son emploi, elle se retrouve au Foyer de Val-d'Or. Dieu merci, elle n'y travaille qu'un mois, Je n'écris pas ça à cause du Foyer et des résidents et du personnel mais ce n'est pas ce qu'elle veut faire et cela fait presque vingt ans qu'elle n' a pas travaillé sur les départements avec des patients et des médicaments. C'est un autre monde pour elle. Un poste se libère à la salle de réveil à l'Hôpital Saint-Sauveur. Le temps de le dire, elle se retrouve à la salle d'opération où elle travaillera désormais à temps partiel avec un horaire de 7h30 à 12h15 en plus des gardes habituelles. 

Elle avait un  petit espace sur la rue Dorion pour effectuer des travaux de couture. Celui-ci  s'est grandement amélioré à ValSenneville de sorte que la production allait bon train. Même une exposition au Centre culturel avec ses travaux a occupé au moins une fin de semaine. De plus  des commandes diverses  ont été remplies et qui ont continué  à Ange-Gardien. À cet endroit la production s'est accélérer car avec la venue des petits enfants, la machine à coudre roulait à toute vapeur.

À ValSenneville dans les années 1980, nous sommes deux ou trois à partager la même ligne de sorte que l'hôpital nous téléphone. Mais si c'est  la pagette qui résonne, Blanche doit téléphoner pour se rapporter, pour savoir l'heure à laquelle elle doit se présenter et l'appareil téléphonique n'est pas toujours disponible. "Excusez Monsieur, mais je dois rejoindre l'hôpital de toute urgence." Cela se fait mais c'est juste plate sauf que des fois c'est plus difficile. Il est même arrivé qu'une auto de police entre dans la cours avec ses lumières chantantes. Le policier, en l'occurrence Gilles Lord, nous informe que l'hôpital tente de rejoindre Blanche. L'appareil était mal placé sur son socle de sorte que c'était toujours occupé.


Lorsque nous avons construit notre maison, Blanche s'est familiarisé avec les outils et s'est lancée dans des productions intéressantes dont voici quelques photos. Elle a de plus agi comme manœuvre intéressante et intéressée pendant la construction.

La maison Jean Lapointe.

Décès d'Isabelle et adoption de Stéphanie le 17 avril 1990.

Une année ou deux après le décès d'Isabelle, elle s'inscrit à un certificat en art plastique à l'Université du Québec et complète haut la main ce cours avant de prendre sa retraite : des mercredis occupés et souvent des fins de semaine. Elle savait déjà faire du tricot, de la couture, du crochet. Elle ajoute d’autres cordes à son arc et je crois bien que toute la famille a en quelque part une de ses œuvres. Ce cours lui a même permis de faire un voyage à New-York avec le groupe d'étudiantes et le professeur Rock Lamothe. Ce voyage coïncide avec le  décès  le  14  mai  1994,  de  Jacqueline  Bouvier
de Jacqueline Bouvier ancienne épouse de John F. Kennedy ancien président des États-Unis et assassiné à Dallas le 22 novembre 1963. De plus le groupe est vu sillonnant le Metropolitan Museum of Art ainsi que le réputé Musée Guggenheim sur Central Park. 


Voici quelques œuvres réalisés suite à ce certificat.

En 1997, le ministre de la santé du temps lui fait un immense cadeau, elle peut quitter sans pénalité. Elle rachète certaines de ces années en congé en vue d'améliorer un peu son fonds de pension et bye M. Rochon. C'est ce ministre sous le gouvernement de Lucien Bouchard qui a presque vider les services de santé de leur personnel et je ne suis pas certain encore aujourd'hui nous nous en sommes remis malgré tous les ministres de la santé qui sont passés sur ce siège chauffant, j'allais écrire éjectable: Pauline Marois, Remi Trudel, François Legault, Philippe Couillard, Yves Bolduc, Réjean Hébert, Gaétan Barrette, Danielle McCann et Christian Dubé, les deux derniers davantage accablés par la pandémie du Coronavirus ou si vous préférez du Covid 19 qui a modifié nos vies pour un bon bout de temps à compter de  mars 2020.
            

                                           
Quand nous serons à Ange-Gardien, elle développera d'autres talents comme la peinture sur bois et le paysagement mais auparavant elle aura décapé toutes les armoires de la cuisine et les aura repeintes. Quand le talent déborde.

Et à Montréal, sur le Boulevard Lapointe pourquoi ne décaperait-elle pas les armoires à nouveau. Et les fleurs et l'aménagement paysager la réclament encore. D'autant plus que la roulotte est vendue et qu'après quatorze ans de camping, nous passons à autre chose. Et en 2020, la fabrication des masques pour combattre la Covid bat son plein et certains de ceux-ci se retrouvent même en Europe, en Angleterre, à Lindfield. D'autres prennent la direction de Lachenaie, de Varennes et de Ste-Anne-des-plaines. Des masques internationaux!


S'ajoute à son curriculum vitae 3 pièces de théâtre jouées avec le Chez-nous de Mercier dont une qui est demeurée sur les tablettes en raison du Covid. En voici d'ailleurs la preuve. Nous sommes loin de la petite fille effacée. Un rôle de comédienne. Serait-ce de famille. La photo a été prise à la maison de la culture de Mercier avant la représentation en 2018.

En 2011, j'ai repris un poème que j'avais déjà envoyé au Concours de poésie de Trois-Rivières. J'avais dû enlever un paragraphe pour le concours de 2007 ou 2008.  Le 25 juillet, il y a dix ans, j'ai ajouté une strophe et le voici. C'et une façon de décrire Blanche: Diamant

Diamant

 

Vint  la lumière. On entendit ses cris  de joie

Le lendemain, on lui donna le nom de Blanche.

Prière exaucée. Un  ange entre sous le toit

Et pour l’arbre familial : première branche.

 

Reine, elle seconda son roi : philanthrope épaule.

Sa magnanimité devint sa poésie!

Aimante, maîtresse, elle cumule les rôles

Et sous son âme, le couple s’épanouit.

 

Quatre fois et plus maître de la délivrance,

La vie elle transmettait avec un cœur ardent

Infirmière, psychologue, les souffrances

Trouvaient auprès d’elle tous les apaisements.

 

Au fil des ans  un nouveau rôle voit le jour.

Complice, acrobate, le cirque a sa rivale!

Que ne ferait-elle pas pour ses petits amours :

Dix petits-enfants, ce n’est quand même pas banal.

 

Vraie séductrice, souriante et enjôleuse

Tous ses attributs sont des pôles magnétiques

Où se greffent parents, amis : gens sympathiques!

Un phare! Elle les guide tous sur une mer houleuse.

(Gilles Dénommée- 25 juillet 2011)

















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