Mes années de Collège

Septembre 1958, c’est le grand débarquement. Mes parents m’accompagnent au Collège avec mes valises et tout mon attirail qui me permettra de passer les prochaines sept années entre les murs de cette institution renommée. Au fil d'arrivée: après le cours classique et le grand séminaire et l'ordination. Dans l’esprit de mon père, ma destination future ne fait pas de doute et je ne lui donne pas l'occasion d'en douter. D'ailleurs pour moi ce matin, c'est évident. Je répondrai présent à l'appel de Dieu. Pour ma mère il semble bien que cela ne soit pas aussi certain, et je lui confirme aux fils des années. C'est aussi ce que je perçois chez elle: le doute. 

Derrière deux immenses portes, une grande chapelle nous ouvre les bras tout comme le  grand hall du côté gauche avec une série de fauteuils qui serviront lorsque nous serons demandés au parloir. A droite, si je me souviens bien, des bureaux dont la procure. J’imagine que c’est le père Duchesneau qui nous accueille et nous dirige dans ce monumental établissement. J’étais sans doute arrivé assez tôt car nous n’avons pas rencontré beaucoup d’élèves du moins dans les premières minutes. Ponctualité quand tu nous tiens!   
  
La tournée des lieux nous amène à l’administration où j’attends quelques instants que mes parents rencontrent le père Arcand, dit le procureur. Sans doute un règlement de factures auquel on me tient éloigné. J'y reviendrai. Un corridor longiligne se déploie sur notre passage devant des classes vides et nous conduit à mon premier dortoir où je passerai au moins la première année. Des casiers, des lavabos, des douches, des toilettes et une centaine de lits occupent une partie de cette aile. au troisième étage. Et tout au bout, un local suspect : le bureau du surveillant, grand commandant des activités nocturnes tout comme il est le grand réprobateur des chuchotements, des rires, des ronflements, des rêves, des allées et des venues. Au son de la soutane qui marche, srouch-srouch, sa lampe de poche distinguera les sages et
les énervés. Je suis plus souvent qu'autrement du premier groupe, obéissant, soumis, docile, et rarement du second. Je dois toutefois toujours le surveiller étroitement de sorte que je ne me fasse pas confisquer mon radio avec écouteurs : mon radio-crystal. Et, autre énigme, je ne sais toujours pas qui a pu prendre dans mon casier toutes mes cartes d’acteurs et d’actrices d'Hollywood que je collectionnais et qui faisaient l'envie de plusieurs. Parfois, je rêvais d’une carrière avec Doris Day, Debbye Reynolds, Donna Reed, Janet Leigh, Tony Curtis, Jack Lemon, Rock Hudson et Jerry Lewis et Dean Martin.  Et la prêtrise dans tout ça!

Ayant fait ma huitième année à l’école du village, je passe en syntaxe et évite la classe des éléments latins. Mes cours de langue morte, elle porte bien son nom, sera répartie sur trois ans plutôt que quatre. En réalité, je sauve un an: "Et exultate

En méthode et versification, un autre dortoir mais le même aménagement me dévisage mais cette fois au deuxième étage. Je me demande encore comment mes vêtements et tout mon attirail  étaient entreposés. Et qu'en est-il du lavage? Pour le rangement, nous devions avoir un bureau voisin de notre lit ou encore un tiroir sous le matelas. Pour le lavage, Ghislain m’a déjà dit que c’est un M. Adrien Barrette qui faisait le marché au forum de Rouyn qui s’occupait du transport de notre linge. Bien sûr, tout comme pendant la première année, nous avions un responsable des ronflements et des rêveries

La visite nous avait permis de faire le tour des classes, des équipements sportifs et culturels, de la cafétéria, des aménagements extérieurs et de revenir à la chapelle. Est-ce que l’au revoir fut triste? Je l’ignore. J’étais sans doute trop préoccupé par toute l’agitation qui se déroulait dans le hall et nul doute que la vue des jumeaux Laforest a coupé court à tout larmoiement. J’avais rencontré Raymond et Rémi à Fabre durant l’été pendant que je travaillais avec mon père à l’école du village. Mon père avait eu des contrats de maçonnerie sur des écoles octroyées au Témiscamingue par Maurice Duplessis, premier ministre du temps. Ces bessons deviendront avec l’étude du latin, Romulus et Rémus. Ainsi, durant l’été j’avais rencontré ceux qui deviendraient mes amis et tout en jasant, j’avais appris que nous nous retrouverions au  Collège. Par la suite, j’ai rencontré Gilles Dubé, un l'orainvillois et un de mes principaux amis avec Raymond Beauséjour mais ce dernier était demeuré à l’école St-Jean-Baptiste.


En syntaxe A, dès les premiers cours, peut-être même la première journée,  je me sens tellement à l’aise que je subis les foudres de Mme Morissette, la seule femme à nous enseigner. Je me vois encore, assis dans la première rangée en avant du côté droit, lorsqu’elle me dit : « Monsieur Dénommée, vous êtes de bonne humeur ? » Oups! Un peu gêné, rougissant, je ne peux que bafouiller et elle devine que j’ignore la raison de sa réprimande, disons de sa remarque. Lisant dans mon regard interrogateur, elle me dit avec un large sourire « Vous chantez bien!" Une autre carrière qui fout le camp. J’ai repris certaines couleurs et ma concentration. Mme. Morissette, comme les autres, ne m’ont jamais repris à chanter ou turluter ou bien ils furent polis ou bien ils appréciaient. Admirant aussi ma façon d’écrire, elle n’hésitait pas à me demander des poèmes ou des compositions en plus des travaux réguliers ou en remplacement de ceux-ci.

Nous sommes en 1958-59 et je termine l’année avec une moyenne de 78% et me situe douzième sur trente-huit. Mes notes sont plus élevées en catéchisme, en français, en histoire et en géographie. Les remarques des enseignants sont : bon effort, bonne conduite, progrès continuel, montée progressive et lente : j’en profite pour écrire ces remarques lorsqu’elles passent. Parfois ces remarques risque d'être éphémères.

L’année suivante, bien qu’il y ait encore trois classes, je suis en Méthode, dans le groupe A, celui qui n’a pas fait d’élément latin. Nous devions faire un peu plus de latin que les autres pour atteindre le fil d'arrivée. En d'autres termes je devais faire plus de versions latines et les apprendre par cœur car c'était de cette seule manière que je pouvais réussir les examens: les versions revenaient intégralement. Je les ai toutes apprises par cœur. Je termine l’année avec un mirobolant 72% et je suis septième sur trente-trois. Au podium de mes résultats montent sur les plus hautes marches le catéchisme, le français, l’histoire et l’anglais. Malgré une excellente moyenne en algèbre toute l’année, plus de 80%, je passe l’examen final avec 50%   c’est la seule note qui compte pour le diplôme d’immatriculation. Quelques élèves seulement
moins de dix, ont réussi l’examen à la limite car notre professeur dont je ne vois que la moustache ne voulait pas que son examen soit choisi par l’Université d’Ottawa et il en avait fait un solide, coulé dans le béton. J’avais pendant quelques semaines données des cours privés à Jacques Bélanger mais ce ne fut pas suffisant pour lui. Le petit moustachu, c’était M. Forrest, un excellent professeur et jovial. Parmi les professeurs dont je me souviens: M. Larrivière en anglais et le Père Crépeau, français ou latin. Et un certain énergumène dans la classe, un élève dont le quotient intellectuel était inversement proportionnel a ses comportements et agissements en provenance de Notre Dame du Nord. Je crois qu'il est retourné dans son auge avant la fin de l'année: Laudem dei!

Pendant l’année, j’avais aussi avec Maurice Dubé, monté un spectacle qui nous a presque valu une expulsion du collège car le père Ostiguy, le recteur, n’avait pas apprécié tout comme le père Crépeau qui s’était fait mal à une jambe (nous changions de jambe quelques fois pendant le sketch) et aussi notre professeur  d’anglais qui avait le  chambranle  facile  certains jours. Nous  les avions  bien imités mais le
reste du spectacle que nous avions écrit, monté et joué nous avait sauvé la vie. En plus il nous avait fallu promettre de monter un autre spectacle en se consacrant sur notre inventivité et notre imagination ce qui fait très adroitement et habilement.  Dans ce domaine de la créativité, le père Beaudoin n’a pas cessé de me pousser dans le dos pour je développe mon écriture. Rares sont les semaines où je ne lui ai pas apporté un court texte mais principalement des poèmes en alexandrins et des sonnets.


En versification A, en 1960-1961, je ne valais rien en chimie malgré des cours privés et de multiples rencontres avec M. Bruno. Rien n’y faisait, Quelques deux mois avant l’examen, essentiel à la poursuite des études. Je refais tous les numéros et les exercices du livre. que nous possédions et en anglais s'il vous plait.  Nous savions que les numéros d’examens proviendraient directement du volume tout comme ceux que M. Bruno nous avait remis pour qu'on puisse se pratiquer. Je les ai tous faits et refaits sans trop de compréhension. A l’examen je lisais la question, je voyais la réponse dans ma tête mais je devais effectuer la démonstration. C’était un examen de deux ou trois heures et nous pouvions sortir après soixante minutes. Je suis sorti du local après le temps minimum et en ouvrant la porte je fais face à mon professeur de chimie qui tente de me consoler en me disant que je pourrai toujours me reprendre à l’examen de reprise. Quand je lui dis: "Je pense avoir réussi!". Je sens qu’il ne me croit pas. M. Bruno est venu me voir au début de l’après-midi pour me dire que je venais d’avoir ma meilleure note de l’année : 51%. Et l’année ne comptait pas pour le diplôme. Je passais donc. Le professeur ne serait pas jugé sur un échec mais bien sur une réussite tout comme moi. Et ma chimie ne s'est pas amélioré depuis. Tout au plus les symboles chimiques dans les mots croisés et encore.

Le père Latour, mon titulaire et professeur de français, de connivence avec le père Beaudoin insistait pour voir mes productions et n’hésitait pas à me rencontrer pour améliorer la syntaxe et le style en plus d’effectuer les corrections usuelles. Il était aussi mon directeur de chorale, rien pour me nuire. La versification sera bientôt du passé et je traverserai au poulailler pour la suite de mon cours classique.

Je termine l’année neuvième sur trente-quatre avec mon 72% qui me suit comme mon ombre. Les remarques des enseignants se font plus négatives : peut faire beaucoup mieux, semble au-dessus de ses affaires. Le deuxième semestre voit de meilleures annotations.

Fini les dortoirs, nous sommes transférés au vieux collège qui donne sur le coin de la rue Gagné et de la rue Cuddihy, rue très importante pour mon avenir. Nous séjournerons deux ans dans cette auberge sauf pour nos repas toujours pris à la cafétéria. Je partage la chambre avec Gilles Cloutier de Rouyn qui était aussi pensionnaire. Malgré la surveillance active du père Arsenault, ce dernier a pu occasionnellement s’éclipser en m’assurant qu’il semblait y avoir quelqu’un dans son lit. Ah! Ces jeunesses musicales. C’était compréhensible..

Les Belles-Lettres voient mes résultats se promenés de 61 à 72 tout comme en Rhétorique. Même si mes résultats sont qualifiés de louables on me reproche vers la fin de l’année mes nombreuses sorties en ville et mes lectures peu recommandables: Baudelaire, Rimbaud, Zola, Flaubert et les journaux comme le Petit journal, le Photo journal ou la Patrie. Le père Hubert Lagacé me les laisse car journaliste et écrivain à mes heures, il faut bien que je m’inspire. Le Classique, le journal des étudiants du Collège, aura bientôt besoin de mes textes. Et je compose, je peins avec des mots. Une boîte pleine de manuscrits divers me suit depuis plus de cinquante ans. Le premier poème répertorié : 7 mai 1958. C’était même avant le collège.

J'ai un peu de temps de sorte que je le reproduit fidèlement cet état d'âme:

Je suis le vagabond

Je suis le vagabond
Qui par tout les pays
Cherche un ami
Je suis le vagabond

Étant seul sur la terr
Je suis solitaire
ui en quête de bonheur
Ne trouve que malheur

Je n'ai pas d'habit
Je n'ai pas d'ami
Je n'ai qu'ennui

Je suis le vagabond
Qui tourne en rond
Je suis le vagabond

Tabarnouche que c'est beau. Il ne vous est pas nécessaire  de le relire.  Si le goût vous reprend, ce sonnet sera encore là pour quelques mois et sera témoin d'un autre rêve inachevé. Retournons aux études.

Aussi membre du gouvernement étudiant comme ministre des sports, j’avais avec « raison » certains privilèges. Il arrivait souvent que je doive m’occuper de mon ministère pendant les cours de M. Guénette de sorte que j’ai bénéficié des largesses de mon professeur quand il a été question des évaluations mathématiques. Je préférais tous les sports, les tournois, à la trigonométrie, au cosinus et toutes ces maladies. La géométrie par contre, j'en faisais mon affaire.  Et lui était Directeur des sports et des loisirs pour l’institution. On se partageait la tâche. 

Et comme ministres des sports dans le gouvernent Marcotte, j’avais l’immense privilège de porter un brassard tout comme certains amis lorsqu’arrivait le temps de déblayer la patinoire. Notre brassard nous donnait l’autorité de vider le collège pour que les gens aillent pelleter. Et Aussi, quoi de mieux que d’arroser la patinoire avec le frère Boisvert ou St-Onge ou le père Jobin ou Lagacé tard le soir et pouvoir nous rendre à la cafétéria pour une bonne collation une fois le travail terminé.


C'est dans ces mêmes années que je suis appelé à collaborer avec le journal du Collège: Le Classique.  Quelques poèmes  ont noirci les pages de quelques numéros mais trop d'occupations ne me permettaient pas de produire davantage, Fallait aussi que j'étudie et la tentation était de moins en grande grande. Sauf que vers la fin de la Philo II, d'autres raisons de réussir m'apparaissaient évidentes.

Septembre 63,  je débute mes philosophies dans la nouvelle construction et je portagerai ma chambre avec Jean Petitclerc de Normétal. Questions académiques, cela va relativement bien, pour moi,  mais je suis toujours dans les mêmes résultats et on me reproche mes trop nombreuses sorties surtout avec Pierre Poulin de La Sarre et mon tuteur, le père Lagacé ajoute que je pourrais me consacrer davantage sur mes études cela me permettrait  d’avoir de meilleurs résultats. Hubert est celui avec Jean Bélec qui a suivi le groupe lors des conventums et des réunions que nous avions ans le temps des fêtes. Sensiblement de notre âge il est décédé pendant la pandémie et nous étions quelques uns à lui rendre un dernier hommage. Salut Ti-père!

"Venez ici vite, venez." Paul Gauthier de sa voie tonitruante nous appelle dans sa chambre. C’est là que nous nous sommes rassemblés  le 23 novembre 1963. Nous apprenions l’assassinat de John F. Kennedy à Dallas et avec lui mourraient bien des espoirs.

Dernière année du collège en 1964-65, c’est la Philo II où je semble avoir pris du mieux, surtout après le mois de janvier mais avec toujours la même moyenne. On dit de moi que je suis bon organisateur et que je sais travailler de façon méthodique. Et ce ne sont pas les cours de philosophie du père Roux qui m’avaient permis de perfectionner mes outils de travail même s'il était un des instructeurs au hockey.

Dès les premières années du collège je me suis inscrit dans la fanfare dirigée par Gaston Pratte. Pendant au moins deux ans, la clarinette fut mon instrument de base et à l’occasion le saxophone m’a accaparé mais lors des concerts, je revenais à l’instrument que je connaissais le plus. Nous avons donné des récitals dans certaines villes de la région dont Ville-Marie, au sous-sol de l’église en présence de mes parents enorgueillis par ma prestation. Et nous avons aussi jouer La Sarre et à Amos au moins une fois.

Et puisque je jouais de la clarinette, je devais produire mon numéro pendant le temps de fêtes. « Gilles, joue-nous un petit morceau. » Et je me pavanais, je ne peux pas dire de gaité de cœur mais je m’exécutais nourri par les bravos, les excellents, les applaudissements. Et le lendemain ou les jours suivants je trainais ma clarinette prêt à performer. Et j’ai demandé la même chose à mes enfants: piano, violon. trompette. Ça doit être génétique.

Membre de la chorale Pie XII, j’ai eu à travailler le chant et le grégorien avec le père Latour et bien que nous nous exhibions lors des concerts annuels avec des chants plutôt folkloriques, les grosses productions enjolivaient les offices de Noël et de Pâques. Là aussi des représentations en région avaient lieu en même temps que la fanfare.


Programme obligatoire, je fus membre des cadets de l'air pendant mes cours d’immatriculation. En plus de faire la « drill » comme cadet régulier, je faisais aussi partie de l’escadron de précision et ce "Precision squad" pratiquait en plus de la marche et des défilés, le tir à la carabine à l’aréna de Noranda qui deviendra plus tard l’aréna Dave Keon. Lors du cérémonial de fin d’année, le Jamboree,  à ce même endroit, nous y faisions forte impression. Et puisque je jouais de la clarinette, pourquoi ne pas faire partie intégrante de la fanfare des cadets de l’air. J’imagine qu’à la fin du cérémonial de fin d’année j’avais hâte d’enlever mon habit laineuse et mes souliers que j’avais mis au moins trente minutes à cirer pour qu’il soit brillants, très luisants, comme des miroirs afin de bien passer l’inspection du commandant en chef

J’ai pendant toutes les années pratiqué tous les sports possibles autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Le ballon-panier, le ballon-volant, le ping-pong, le hockey intérieur et hockey sur glace furent mes privilégiés. L’hiver, puisque nous étions pensionnaires nous passions notre temps sur la patinoire du vendredi soir au dimanche soir. Il y avait toujours assez de joueurs pour faire deux équipes. Aussi, joueur d’avant, de défense ou gardien de but, nous occupions tous les postes. Le pire c’était celui de gardien de but surtout quand Serge Savard s’amenait vis-à-vis de nous et laissait partir sa garnotte. Ce mot n’est pas dans le dictionnaire mais exprime bien le lancer frappé, communément appelé « slap shot » que j’ai appris aussi à développer tout comme Boum Boum Geoffrion. Football, tennis et activités de piste et pelouse complètent le portrait de mes activités extérieures. J'allais oublier un peu de boxe avec Denis L'Heureux. Robert Cléroux n'avait pas à s'en faire. Pas question de s'interposer en 1958 entre Yvon Durelle et Archie Moore

A l'occasion les dirigeants de l'équipe de hockey, le De Soto je crois ou le Pontiac de Lorrainville est venue me chercher au collège pour des joutes à Guigues (seul aréna du temps) ou en Ontario contre les Cubs de New Liskeard.  Nous avons gagné le championnat en 62 ou 63, Je finirai bien par retrouver une photo. Et après la partie, on me ramenait à Rouyn. Je me souviens d'être descendu un jour avec François Bastien qui gardait les buts pour Ville-Marie. A une mise au jeu dans le cercle à gauche du filet, je l'avais prévenu: "Tiens-toi bien mon François." Et vlan. Je jouais centre et à la mise au jeu, directement dans le net!! Tiens toi. Et nous n'avons presque pas parler en revenant à notre pensionnat.

Question de transport, dans les sept ans de pensionnat, j'ai fait le voyage Rouyn-Lorrainville a plusieurs occasions et si nous n'avions pas de place dans l'auto de certaines personnes nous faisions du pouce. Quand je dis nous, je parle de André Deschenes, de Jacques Poudrier, de Gilles Dubé, d'Yvon Neveu e peut-être aussi Félix, son frère. Selon les semaines ou les mois c'était l'un ou l'autre. Je me souviens d'avoir avec André marché de Montbeillard à Rollet, c'est long longtemps.

Il me revient à la mémoire que durant les trois premières années nous pouvions nous mériter des certificats de gymnastique et monter en grade selon le nombre d’exercices atteints comme les push-ups, les redressements, etc… De plus nous cumulions des points par nos manœuvres sur le cheval allemand, les anneaux, les barres parallèles et tous les équipements. Selon le nombre de points, nous montions d’échelons. Il me semble voir une carte orange sur laquelle c’est inscrit Senior et à l’endos, des statistiques. M. Bonneau, qui s’occupait des sports avait signé. Il devait y avoir toute une panoplie de cartes de moustique à senior avec des actions précises à réaliser. Je les ai faites. Et je devrais m’y remettre. J'ai une bonne excuse, je ne retrouve pas les cartes progressives. Et je ne cherche pas fort. Les épaules se mettraient sûrement en grève si  je tentais certains exercices, ou même un seul sur les anneaux. 

Côté culturel, les jeunesses musicales du Canada attiraient le monde sans la moindre hésitation. La preuve, on se mettait sur notre trente-six et la grande salle accueillait les élèves du collège d’un côté de la salle et les filles des écoles normales et les infirmières en devenir de l’autre côté. Les jeunesses musicales ont continué jusqu’en rhétorique. Et là je me souviens pourquoi je devais faire un bonhomme dans le lit de Gilles Cloutier. quand nous étions au poulailler. Il avait rencontré Hélène pendant un spectacle des Jeunesses musicales et aux dernières nouvelles, ils jouaient toujours la même partition. Et lors de nos retrouvailles nous les avons rencontrés tout comme les autres qui figurent sur le portrait dans les corridors du Collège et du Cegep par la suite et dont voici une copie.XX

Je garde un excellent souvenir de toutes ses années passées dans cette famille autant du personnel qui m’a épaulé que de tous mes confrères de classe avec qui nous avons vécu de nombreuses activités tout aussi intéressantes les unes que les autres. La graduation du 23 mai 1965 venait mettre le couvercle sur sept ans de pensionnat et devenait ma rampe de lancement pour les années futures. Il faut bien dire que mes résultats scolaires n'ont pas fracassé de record. Loin de là. Je me suis garroché dans les activités sportives et culturelles très fortement là où j'avais réellement des forces C'est là que je pouvais me faire valoir et dans les écritures aussi.  

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