Nos animaux.





                                    Tout le monde pense qu'ils ont le meilleur chien 
                                                                                et ils ont tous raison.

                                                                                             W. R. Purhe

Ti-Pit


Ti-Pit, voilà le nom de mon premier chien qu’on peut retrouver sur certaines photos du temps où j’avais encore mes boudins. Un petit chien tout blanc qui m’accompagnait partout. Et Louis Rocheleau, le barbier, pour me différencier de lui me nommait ti-noir par rapport à ti-blanc. Tout un contraste
.

Je sais que d’autres chiens ont accompagné mon enfance mais puisqu’ils se nommaient tous ti-Pit, les souvenirs s’entremêlent.

J'ai beaucoup de photos avec le chien de sorte que je suis obligé de penser qu'il me suivait partout, ou moi.

Pompon

Il faut nous reporter au loyer que nous avions au 106 A Place Vannier pour accueillir notre vrai premier chien du nom de Pompon. Je devrais dire Pompon #1 car là aussi l’imagination faisait défaut. Un voisin en arrière de chez-nous nous offrait deux chiens. Je suis allé chercher deux chiens et en ai laissé un èa Lorrainville car mes parents en avaient pris un et nous étions revenus à la maison avec une petite bête brune. A cet endroit, nous avons appris quelques mois plus tard, que nous ne pouvions avoir de chien et puisque nous cherchions un autre loyer en prévision d’une famille agrandie, nous avons demandé à un de mes amis, enseignant, de nous le garder en attendant un déménagement. Le lendemain matin, Jean-Marie, m’informe que Pompon a quitté la maison et qu’il l’avait cherché mais aucune trace de lui sauf un attelage déchiré par des dents. Donc, il n’y avait pas grand-chose à faire sauf de demeurer aux aguets et de circuler un peu partout dans les rues mais sans doute avait-il été récupéré par d’autres amateurs de la race canine.

Quelques jours tard, sur le perron de la galerie arrière un visiteur sale, crotté nous avait retrouvé. Il n’avait pas fugué de chez mon ami, il était à la recherche de sa famille. Au moins une semaine plus tard, il pouvait se dire mission accomplie. Il avait parcouru plus de deux kilomètres en ligne droite pour nous retrouver. Il avait dû faire des détours. On le voit ici photographier  sur les marches du loyer.

Pompon n’avait pas l’autorisation de pénétrer dans la chambre de Chantale. Il demeurait à la porte mais n’entrait pas sauf lorsque celle-ci était malade et ça, le chien le sentait et il allait se coucher sous la bassinette et veillait. Même Émile, un beau-frère, qui ne nous croyait pas à essayer en le poussant de le faire entrer mais le petit chien s’accrochait au cadre de la porte. Impossible, le chien s'agrippait. C’est ce même Émile qui en tirant sur une guenille que le chien avait dans la gueule, qu’il lui avait cassé une dent. Puisque nous ne pouvions pas réellement le garder nous l’avons finalement donné à l’infirmière de l’école, garde Bérubé, à son grand bonheur.


Quant à Pompon 2 nous l'avons eu un coup rendu sur la rue Dorion, Sur la photo, il est à droite. C'est vrai qu'on ne le voit pas au complet mais laissez aller votre imagination. Les deux autres personnages sont Pascale et Chantale.

Berger allemand

Déménagés sur la rue Dorion, nous avions acheté, manière de parler, un berger allemand, un bétail. Attaché dans la cour il était docile sauf que, au bout de sa chaîne, il avait la manie de tourner autour de Chantale et oups les deux fers en l’air. La chaîne s’entortillait dans les jambes de la fillette et s’était dangereux. J’ai beau chercher son nom, je ne m’en souviens plus. Nous n’avons peut-être pas eu le temps de lui en donner un.

 

Chat Angora

Nous avons reçu en cadeau un beau petit chat angora, don du Dr. Bigué. Chantale se promenait partout dans la maison avec le chat et de temps à autres le lançait dans l’escalier du sous-sol. Elle le trainait comme on transporte une valise de voyage. Le chat semblait à l'aise mais pas nous. Nous avons décidé de le donner avant qu’il ne meure. Là où il s’est retrouvé, chez René, il est mort d’ennui. C’était beaucoup trop tranquille.

 

 Frimousse



Nous avons fait preuve d’imagination par la suite car le prochain animal, une toute petite chienne noire fut nommée Frimousse. De loin mon animal préféré quoique les autres avaient tous quelques choses de particulier. Elle nous a suivis à ValSenneville. Cette chienne, si elle avait su parler! En tout cas, elle savait écouter. Quand je lis quelque chose sur la zoothérapie, je ne peux m’empêcher de me revoir lors mon absence prolongée du travail en octobre 85. Frimousse a été pendant une dizaine de mois ma confidente. Elle valait bien des psychologues que j’avais rencontrés. Mais après quelques douze ou treize ans de loyaux services, il me fallait la transporter dehors pour faire ses besoins, la monter à l’étage
pour qu’elle dorme sur le tapis près du lit. Le matin, on l’installait dans la garde-robe encore sur un tapis. Elle ne réagissait presque plus. L’arthrite l’avait adoptée. Un bon matin, juste avant de partir pour l’école, j’ai dit aux enfants de saluer leur amie car je sentais que la fin était proche. Sur l’heure du midi, lorsque je suis venu, Frimousse avait capitulé emportant avec elle mes secrets. Mais la petite Frimousse avait eu des rejetons et nous saurons bientôt ce qu'il est advenu au moins à l'un d'eux. Sur la photo de famille, Isabelle l'a dans ses bras. Dans la première, Pascale et Frimousse regarde la caméra. Sur le lit, elle n'avait pas d'affaire sauf que quelqu'un a osé!


Tocson

Quelques temps avant que nous construisions notre maison à ValSenneville nous avons hérité d’un très beau chien. Un gros ourson, un chien docile qui aimait jouer avec les enfants peu importe ce que ceux-ci faisaient. Et Tocson, un mélange de Samoyède et Husky, tout blanc, faisait notre bonheur. Je lui avais bâti une niche mais il n’a jamais dormi dedans même à 30 degrés sous zéro. Il se mettait en boule et au réveil, le matin sous lui, tout était glacé mais le chien n’avait pas eu froid. 

Il nous arrivait à l’occasion dans la cour avec un lièvre, une perdrix. Une fois, il a disparu pendant quelques jours. En allant reconduire Pascale chez la gardienne, nous le voyons soudainement apparaître au bout de la maison : il avait croqué dans un porc épic et le tout était passablement dégueulasse et les dommages avancés. Nous avions eu le temps de le voir amplement Pascale et moi. Je reviens de l’école dans l’heure qui a suivi avec l’intention de retirer les aiguilles. Impossible. Dans la même  heure mon voisin Raymond met fin aux souffrances de Tocson. Frimousse venait de perdre son compagnon de jeu et les enfants un grand ami.

C’était un lundi et le soir au retour de l’école, Chantale, Isabelle et François cherchent encore leur ami Tocson. Pascale confirme qu’on l’avait vu le matin. La recherche du chien nous tiendra occuper toute la semaine. Quelqu’un l’avait vu à Val-d’Or, on y va. A ValSenneville, on s’y rend. Au dépotoir, on s’y dirige. Au quai du lac Blouin, on y file. A l’école, on y accoure. Le vendredi soir, nous apprenons aux enfants ce qui s’était passé. Pascale confirme l’allure du Tocson et le reste devient évident. Les enfants auront la fin de semaine pour se calmer et sécher leurs larmes.

Si jamais un chien comme Tocson se fait attraper par une mouffette. Lavez-le, c'est bien mais cela va sentir longtemps, longtemps. Et quand il pleut, cela sent encore et encore et longtemps.

Loulou


Pendant mon séjour à la maison Jean Lapointe, Rémi et Thérèse nous ont donné un beau petit chien, une petite boule de poils, un poméranien du nom de Loulou. Sébastien semblait montré des allergies à cette bibitte de sorte qu'il a trouvé refuge à ValSenneville. Ce chien qui accompagnait François pour aller chercher le courrier à quelques centaines de pieds de chez nous, s’est malheureusement fait écrasé et je vois encore fiston revenir avec le chien dans les mains mais il n’avait plus rien à faire sauf fabriquer une boîte et de procéder l’inhumation. Frimousse perdait un autre ami et la famille aussi.


Toupie


Isabelle était venue demeurer à la maison avec son chum et avait aussi un chien du nom de Toupie. Elle ne pouvait le garder lorsqu’elle a pris un loyer à Val-d’Or et comme nous avions déjà deux chiens, celui-ci fut vendu un dollar à une connaissance qui faisait du mouvement de AA. Mais cette fois, Frimousse ne demeurait pas seule.

Moustache


Nous avions donné à notre voisine Diane un des chiens de la portée de Frimousse et par la force des choses, la famille de Diane nous avait donné plus tard un descendant de la petite Frimousse. Son nom, nous avions hésité entre Moustache, Pepsi ou Taxi. Les deux derniers auraient été choisis dans l’ordre pour des raisons personnelles ou familiales. Je buvais désormais beaucoup de pepsi et nous faisions énormément de voyages pour le conservatoire de musique, pour les sports à la polyvalente, à l''aréna. Moustache, c’est notre ramasseur de roches. Elle les roulait  avec sa gueule qui devenait toute dégoulinante et rageait après les cailloux qu’on lui demandait de nous rapporter. Même une grosse roche dans le parterre que j’aurais eu de la difficulté à lever recevait sa visite occasionnellement et Moustache écumait, rageait, et avec toute sa détermination essayait de pousser la roche, la soulever, la rouler des heures et des heures. La rage se transmettait par ses grognements et l’écume recouvrait la roche, que dis-je, le rocher. Si je voulais lui faire plaisir, je l’amenais dans une carrière quand j’allais chercher du sable là c’était le party. Quand on l’amenait faire du ski de fond avec nous dans le champ en arrière de la maison, on ramenait une boule de neige. Les derniers mètres de la randonnée, nous avions le choix : lui enlever la neige collée sur elle ou l'amener dans nos bras. J'y pense,  on aurait pu la rouler mais la SPCA n’aurait pas aimé ça. Quand nous partions avec nos bagages pour aller au chalet à S-Marc, Moustache s’installait sur le siège arrière et dormait. Dès que nous arrivions sur le chemin de gravier, l’excitation la prenait. Quand nous sommes déménagés à Ange-Gardien, nous l’avons laissé seule dans la maison complètement vide pendant la nuit. Revenus du motel, le lendemain matin, nous avons senti sans désarroi psychologique qui a duré quelques jours. Aujourd'hui on parlerait de troubles mentaux.

Tout comme Frimousse, Moustache a eu une portée comme en témoigne la photo. Blanche a dû mettre ses connaissances médicales à profit. Le petit dernier ne voulait pas sortir. Elle a arrangé ça. Je ne me souviens pas exactement où tous ses chiots sont partis mais ce qui suit est possible.  Le noir est parti rejoindre Lise et Marcel Picard. Un autre a rejoint Francine et Larry et s'est prénommé Copain. Et ce dernier après de nombreuses années de loyaux services s'est mérité des places de choix après son incinération.  Ces cendres font partie de la vie familiale et son souvenir demeure impérissable.  L'autre, le troisième, un grugeur de porte et de marches d'escalier s'est retrouvé aussi à Rouyn-Noranda chez des voisins de Copain. Je n'en ai pas entendu parler mais je ne serais pas surpris qu'il ait mangé la maison. J'ignore pour l'autre ou pour les deux autres.

Charlot

Sachant que Moustache prenait de l’âge et qu’éventuellement il faudrait s’en départir, pendant que nous étions de passage à Sherbrooke, ma sœur convainc mon épouse d’aller voir des petits cockers qui venaient de naître. Ma femme avait toujours voulu un épagneul et quand tu vois ces petites bêtes à la naissance, tu ne peux faire autrement que de tomber en amour et de procéder à l’achat. Quelques semaines plus tard nous nous sommes bien aperçus que la mère de Charlot avait sauté la clôture et avec un shiatsu tout probablement. 

Lorsque Moustache, rongé par la maladie s’est retrouvé chez le vétérinaire, Charlot est demeuré seul quelque temps et une nouvelle amie fit son apparition. Si j’avais à donner surnom à Charlot, ce serait le chanteur. En lui offrant des petits biscuits, on pouvait lui faire chanter ou grogner si je veux pousser égal la célèbre toune En revenant de Rigaud. De plus lorsque nous chantions lors des anniversaires, il se joignait à nous pour le Bonne fête et de façon très convaincante. Il participait à la fête.

Boum

Une nouvelle amie pour Charlot. Stéphanie trouve une chatte abandonnée sur la piste cyclable à quelques kilomètres de la maison. Cette chatte se nommera Boomerang. Quand Stéphanie quitte la maison, son nom devient Boum puisque nous deviendrons ses parents adoptifs au grand dam de mon épouse qui s’était toujours dit allergique au chat. La grosse minoune qui avait été opérée et dégriffée des pattes d’en avant atteindra éventuellement le poids de 18 ou 19 livres. Ne connaissant rien de la race féline, je suis franchement surpris de la façon dont la chatte se prend pour se faire comprendre et elle le fait très bien. Les deux amis ont longtemps joué ensemble jusqu’au jour où Charlot, grugé par le cancer et par des vomissements réguliers dès que nous nous absentions, pris le chemin de la clinique d’où il ne revint pas. Il semble toutefois que certains de nos petits-enfants, lors des orages, pense que c’est Charlot qui brassent les affaires dans le ciel.

Un couple d’années plus tard, nous allons en Abitibi et nous demandons à la voisine de venir voir Boum de temps à autre à la maison et si elle la laissait dehors de bien vouloir l’attacher. Une journée avant de revenir Angèle m’informe qu’elle et ses filles n’ont pas vu Boum depuis le vendredi et nous sommes le lundi de Pâques. Elles me demandent les cachettes de la chatte dans la maison mais me disent aussi que le bol de nourriture est plein et que la litière est vide. J’informe que nous serons de retour le mardi et que nous la trouverons. 

Et à Pâques, cette année-là, un peu de neige, un peu de pluie, un peu de froid. Aussitôt arrivés le mardi, nous cherchons Boum dans la maison, dans tous les racoins : elle n’est pas dans la maison. Elle a dû sortir lors de la première visite de Marie-Andrée. Elle pouvait très facilement nous passer dans les pattes. Je sors sur le patio en arrière et soudain je vois dans une petite armoire sans porte, la chatte recherchée. Je lui lâche un cri et ni un, ni deux, Boum contourne la piscine, monte l’escalier et me saute dans les bras au sens propre du terme. Cela a été sa seule maque d’affection sauf quelques bizous quêter ici et là. Elle a bien mangé et dormi pendant quelques jours. 

Boum est déménagée avec nous à Montréal et là nous avons une cours clôturée. Un beau terrain de jeu qu'elle avait sans qu'elle soit attachée. Au camping nous la tenions en laisse et je l'ai quelques fois tenté de la faire marcher avec moi. Quand nous délaissions la roulotte, il fallait que je tire énormément cette grosse bibitte qui ne voulait pas suivre mais au retour c'est elle qui me trainait et qui me ramenait au terrain 45. Elle se souvenait de son chemin.

Quelques mois avant la fin de sa vie elle devait peser pas loin de vingt livres, bien nourri par nous et par notre voisin Pierre qui fut son ange-gardien lorsque nous partions en voyage. Mais en 2019, le 11 janvier nous avons mis fin à ses douleurs. Chez le vétérinaire nous avons assisté à son départ d'une vie bien remplie, sans douleur, calmement.

Charly


Après quelques années sans, chien, nous décidons de nous en procurer un sans doute pour me faire marcher et devenir svelte, filiforme. Quelques recherches un peu partout dans les refuges et finalement après deux mois, nous nous rendons à nouveau  le 16 décembre 2017 au Berger blanc où il y a des shih tzus de trois ou quatre mois. Mais en arrivant nous voyons une madame avec sa fille d'environ six ou sept ans qui se promène avec un beau chien brun. Intéressant, de la même grosseur de nos anciens protégés. Nous entrons au Berger blanc, et la salle d'attente nous retient.

La dame accompagnée de sa fille au chien brun entre et se dirige au comptoir et pose une série de questions qui nous indique que ce chien est abandonné et que le refuge ne sait rien de lui. Aucune qualité connue. Aucun défaut apparent. Nous écoutons. Il va devoir être castré et cela est inclus dans le prix en plus des vaccins. La dame est très intéressée mais si elle peut partir cela ferait notre affaire.  Mais elle jase, jase, jase. Enfin, elle précise qu'elle le prendrait mais seulement après Noel. Yes. La fille au comptoir lui dit qu'il risque d'être parti. C'est sûr. La dame quitte pleine d'espoir de toute façon. 

Je me dirige au comptoir et demande d'avoir le chien pour une marche et une vérification de la marchandise. Un charme. Nous achetons. Mais nous ne savons pas s'il aime l'auto ou pas. Peut-être qu'il ne voudra pas embarqué. Il y saute. Propre; il s'accorde après un certain temps avec boum. Le 17 , c'est la fête à Chantale et beaucoup de monde à la maison, aucun problème avec les adultes et les enfants.  Sur les premiers papiers, il passe pour un pommeramien. Après son opération, le vétérinaire indique pékinois. Dans mes recherches il ressemble à épagneul tibétain. Et sur Facebook sur le site Épagneul du Tibet, j'y vois la face tous les jours.

 
Dans son rituel, tous les matins, il se rapproche du lit et de Blanche et il veut être flatter, brosser par la suite. Si elle ne bouge pas, un ou deux coups de pattes dans le dos.  Nous marchons deux fois par jour et il en profite pour ses besoins car monsieur, ne fait rien dans la cours. Il garde sa cour propre. Le soir il s'installe sur le divan au côté de Blanche et elle doit le flatter sinon il va chercher sa main. Après notre fromage de 21h, il monte se coucher au coté de ma table de chevet et cela ira au lendemain matin. Seuls ennemis, les écureuils et les chats qui circulent non loin de SA cour. Dans l'évangile Barrabas était connu mais Charly le bat à pleine couture. Il s'intéresse au monde et l'inverse est vrai. Je me promène et des Charly usent de partout. À l'entrée scolaire le matin, c'est long prendre une marche avec Charly, tous veulent le flatter. Cela ne finit plus. Chez BMR, il se dirige directement derrière le comptoir car c'est là que les friandises pour chiens se trouvent et il s'assoie devant le sac. Il attend.

Autres animaux





Je ne pourrais terminer cette section sans parler des autres animaux qui sans avoir marqué ma vie ont enjolivé certaines minutes ou certaines heures de mes journées.
Si je remonte à ValSenneville, je devrais parler de ma phobie des écureuils mais je n'écrirai pas sur eux, sur ceux qui restent. Jeune, à Lorrainville, j’en avais assommé un avec un tir précis avec une roche et je l’avais mis dans une cage en profitant de son inconscience. J’ai eu le malheur de faire un petit trou dans la cage en bois pour qu’il puisse respirer. Le lendemain, il avait dû manquer d’air car le trou avait triplé et l’écureuil disparu sans payer son loyer.

J'avais acheté , le nom m'échappe, une grosse bouteille en verre d'environ 40 centimètres de diamètre. Le verre était d'environ un ou deux centimètres d'épais. J'y avais mis des poissons avec un système de purification d'eau. De toute beauté. Les poissons rouges en se promenant prenaient différentes formes à cause du verre inégal, et avec un éclairage en dessous, fallait voir.

À Ange-Gardien, sur bord du lac Bleu, sur notre quai, des hérons venaient s’installer en villégiature et posaient fièrement. Aussi, les outardes au printemps et à l'automne, et c’était de toute beauté de les voir arriver et quitter leur emplacement. Il en est ainsi des loutres qui cinq ou six parfois s’amusaient à sauter sur le quai et rejoindre l’eau et revenir par-dessus. De vrais enfants dans un manège. Et les tortues happantes qui se promenaient sur la rue à la recherche d’endroits pour couver  leurs œufs  dans le gravier.  Mon beau-frère  en retournant  chez lui  un jour  me 
ramène dans sa valise d'auto une tortue qu’il croyait inoffensive.

Il nous a été donné de voir des canards prendre racine sur nos terrains, sans doute égarés, ils nous suivaient dans nos déplacements. Et les carpes, mes carpes. Nous les faisions manger en tenant des morceaux de pain à environ 15 centimètre de l’eau. Elles sautaient et se sauvaient l’objet de leur désir. Et bien sûr quand la visite venait et que je voulais leur montrer le savoir-faire de mes amis marins : niet. Les carpes n’appréciaient pas faire un spectacle pour des inconnus. Même moi, à l’occasion, quand j’ai eu la barbe rasée pour les besoins d’un film, elles m’ignoraient. Au fur et à mesure que la barbe poussait, elles revenaient : dompteur de carpes.

Et que penser d’un monarque, un très beau papillon, que j’avais ramassé par terre quand je travaillais au Marché du Village. Blessé je l’avais mis sur mon épaule et il m’a suivi toute la journée. Il m’a même plus que suivi car à l’occasion il marchait sur mon épaule et venait s’agripper à ma barbe. J’ai des témoins et des photos pour prouver le tout. Phénoménal : dompteur de papillons. 

Sans compter les oiseaux qui venaient manger dans ma main ou sur ma tête quand je plaçais des graines pour eux dans les mangeoires : dompteur d’oiseaux. 

Par ces derniers détails, dompteur ou pas, je voulais vous donner une petite idée de ce paradis terrestre où nous étions. Nous nous sommes installés au bon moment. Quelques siècles plus tôt, il aurait fallu exproprier Adam et Ève. Cela aurait pu survenir car en plus de toutes les fleurs et des arbustes que mon épouse entretenait avec ses pouces verts, deux pommiers, deux poiriers. Et les framboises de l'autre coté de la rue toujours sur notre terrain. Nous domptions la nature.
 

            




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