La retraite

 

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Nous sommes déménagés à Ange-Gardien de Rouville le 9 juillet 1998 dans notre maison qui nous appartenait depuis le mois d’août 1997. Mais aussitôt l'été terminé, les fourmis commencent à me travailler et j’ai le goût de reprendre du boulot. La suppléance dans les écoles aurait pu être une option mais je voulais faire quelque chose de différent et côtoyer d’autres métiers, acquérir d’autres connaissances. Et je fus servi à souhait pour les 10 années suivantes.

Donc à la fin du mois d’août, j’imagine que j’ai dû voir une annonce devant le verger d’Émilie à Rougemont demandant du personnel ou dans la Voix de l’Est, quotidien de la région. Je me présente donc à la propriétaire, Martine, et lorsque je réponds à la question : « Qu’est-ce que vous faisiez avant votre retraite ? » elle m’assigne tout de suite aux ballades des garderies, des élèves qui débouleront tout le mois de septembre et d'octobre dans les vergers pour cueillir des pommes. Je dois donc apprendre à conduire un tracteur, reconnaître les pommiers et répondre à de multiples questions concernant les meilleures pommes pour ceci, pour cela. J’apprends à faire du jus de pommes dans les périodes creuses. Je commençais tard et finissais tôt mais cela me suffisait pour maîtriser cette nouvelle activité jusqu’au jour où le verger n’a plus besoin de mes services mais environ un an et demi plus tard. Toujours à temps partiel, peut-être une vingtaine d’heures ou plus selon les réservations d’activités pour les garderies et les écoles. Un rêve de petit gars, conduire un tracteur auquel étaient accrochés trois wagons-passagers qui provenaient de la première série petits trains de Terre des hommes, de la Ronde.

Il ne peut pas rester à rien faire bien longtemps. Je passais souvent devant Avitech dans le rang Séraphine à Ange-Gardien et le vendredi où je termine mon emploi au Verger d’Émilie je me présente à Gaétan le gérant de cette compagnie d’œufs. Il prend mon nom mais avoue que pour l’instant il n’a pas besoin de personnel mais qu’il ne m’oubliera pas. Je continue mes recherches et j’obtiens un rendez-vous avec un type de Farhnam en vue d’un emploi dans une serre productrice de fleurs. Je dois rencontrer le propriétaire le lundi suivant. Travailler dans les fleurs, tout à apprendre mais j'ai remis mon rendez-vous car j'avais déjà un autre emploi. 

En effet, le dimanche, deux jours après ma visite, Gaétan me téléphone et m’informe qu’une employée s’est blessée à la cheville et qu’elle devrait être absente pour une moins une semaine. Il me demande si je suis disponible et puisque ma réponse est affirmative il me demande de me présenter au poulailler principal vers 15h ce même dimanche et qu’il me fera faire le tour du propriétaire et m’expliquera le travail pour la semaine. Me voilà rendu dans les œufs.

100,000 pondeuses dans les deux poulaillers principaux et 5 autres poulaillers pour faire de l’élevage. Wow. C’est quelque chose. Je suis loin de la cafétéria de la polyvalent malgré tout le piaillement. Et me voilà partie pour une autre expérience, pour une semaine. Car je ne veux pas travailler à plein temps. Une semaine à classer les œufs après avoir ramassé les poules en difficulté, vérifier les tapis qui assurent le transport des œufs où ils sont disposés dans des bacs spéciaux munis d’alvéoles prêtes à partir pour Ste-Hyacinthe où ceux-ci seront effectivement vérifiés, classés et dirigés vers les consommateursc'était répétitif, voilà le gros du travail.

Cette semaine terminée et le retour de l’employée assuré, on veut encore mes services car lors des pauses, Gaétan a appris que j’avais déjà fait de la construction et le gérant à des idées. Il a quelques poulaillers à réparer et à organiser pour recevoir des poussins tout comme il y a, je pense, à bâtir des alvéoles pour s’assurer d’une cueillette écologique, c’est-à-dire que les poules seront en liberté et nous ramasserons les œufs là où les poules nous le signifierons. 

En complément, j'aurai aussi à passer le balai aux deux jours dans le gigantesque poulailler à cause de la plume que les pondeuses délaissent et quand elles mangent, du grain se retrouve sur le plancher que nous devons conserver propres. Des bris des tapis surviennent occasionnellement et il faut les réparer car le fumier n’attend pas et les poules non plus. Le fumier des poules dans les cages circule sur des tapis roulants. Il faut aussi transporter le fumier dans la fosse. Donc je conduis encore un plus gros tracteurs genre pépine. Du gros plaisir. Et au 6 mois, une compagnie vient vider un poulailler et remplace les 50,000 pondeuses par des nouvelles. Et nous devons nettoyer complètement le poulailler et les cages avec des machines à pression. 

J’ai dû travailler là pendant environ deux ans sauf qu’à la fin j’ étais presque à temps plein et quand j’ai fait «enter » avec mes rapports d’impôt en avril 2003, j’ai réalisé que le lendemain ou dans les jours suivants je quitterais l’ouvrage. J’ai quand même terminé les travaux de construction que j’avais commencés mais je me suis orienté ailleurs avec de nouvelles connaissances acquises. Et la senteur qui me suivait continuellement à la maison a comme par magie disparu. Il fallait laver le linge de travail tous les jours, imaginez la senteur. Un peu plus que ça. Vous y êtes presque.. C'est ça! Exactement.

Une nouvelle opportunité me réclame. En juin, je devais me présenter à Granby pour rencontrer une madame Richard qui avait sa propre agence de placement pour la figuration dans les films. Je ne sais pas pour quelles raisons, je ne me suis pas présenté et par téléphone, je me suis entendu avec elle que je passerais à ses bureaux de Sherbrooke où qu’elle passerait chez mois en descendant à Montréal. Au début d’octobre, elle passe chez moi, prend des photos et aussi mon 100$ et elle se dirige à Montréal pour boucler des contrats. La semaine suivante la production me téléphone, m’informe que je ferai de la figuration dans LA GRANDE SÉDUCTION. Quelques jours de tournage à Varennes pour les scènes qui se déroulent à l’intérieur de la taverne où je côtoie Raymond Bouchard au bar.

Dans les pauses, il m’est permis d’avoir du plaisir principalement avec Bruno Blanchet et Benoit Brière. Quelques jours de tournage à St-Paul d’Abbotsford à l’intérieur de la petite église anglicane là où se déroulent le bingo et la réunion paroissiale. Dans les douzaines de scènes où on me voit facilement on peut admirer ma tenue vestimentaire. C’était mes propres vêtements que je devais fournir et ils devaient être assez usagés et ma barbe longue. J'étais parfait. J’étais un pécheur au chômage pour ne pas dire sur le bien-être en attendant que l’usine ouvre et pour que cela se produise, il fallait un docteur d’où le titre de la grande séduction. Et remarquer surtout mon jacket si jamais vous voyez le film. Une pièce de collection. Beaucoup de plaisir et j’ai revu ce film plusieurs fois et toujours je rie. L’auteur Ken Scott y avait mis le paquet. Vous l’avez sans doute déjà vu mais là vous le verrez d’un autre œil. Et il a été traduit dans plusieurs langues. Une chance que je ne parle pas dans le film.

Comme début dans la figuration, je ne pouvais pas tomber mieux. Par la suite les trois compagnies dans lesquelles j’étais inscrit ont fait appel à mes services pour une dizaine de films. Un mot sur chacune des productions.

THE DAY AFTER TOMORROW (Le jour d'après). J'y ai fait une trentaine de jours de tournage sur trois plateaux différents dont une dizaine dans l’eau sans possibilité de se reposer et de s’accouder sur quelque chose entre les prises. Nous devions courir pour nous rendre dans la bibliothèque de New-York et éviter la vague qui déferlait derrière nous. Dès que mot «Action» résonnait, on se mettait à courir et «Cut», on arrêtait. Les poubelles, entre autres choses étaient ramassées et on reprenait la scène. Un ventilateur faisait défaut. On reprenait la scène et les préposés aux poubelles recommençaient leur manège, Épouvantable. .Un jour on me demande d'agir comme «second team». Puisque j'étais habillé en bleu je devais imiter le conducteur d'autobus le temps que les techniciens ajustent les caméras, les lumières, les jets d'eau. Quatre heures à répéter les manœuvres du conducteur. Quand tout a été prêt, le conducteur est arrivé. Nous nous sommes serrés la main et il a fait le travail au mot «action». Quand vous voyez le film, cette partie touchant l'autobus, il ni a pas de parebrise en réalité. Avec un morceau de bois 2 x 4 à quelques pieds de l'autobus, ils ont simulé des essuie-glaces avec un mouvement de va et vient et un jet d'eau et le tour était  joué. Beaucoup de trucs de tournage et du beau travail de Roland Emmerich (réalisateur) et Jake Gyllenhaal (comédien). Et c'est monstrueux, dans le sens d'incalculable, le nombre de personnes de tous les métiers affectés à cette production. Imaginez trois plateaux: le devant la bibliothèque de New-York, l'intérieur de la bibliothèque au rez-de-chaussée et la bibliothèque. Beaucoup de chantiers de construction avec tous les métiers. Les génériques pour moi n'ont plus le même sens.

LE TERMINAL s’est tourné en ce qui me concerne à l’aéroport de Mirabel. Je faisais partie des quelques trois cents personnes qui arrivaient d’Europe avec Tom Hank. Un matin on me fait entrer à 4h 30 car je dois avec deux autres être filmé devant les urinoirs pendant que Tom Hank se fait la barbe. Je devais être le deuxième à me présenter. Problème technique et faute de temps, je ne peux faire cette scène tout comme le chinois qui devait me suivre. Par la suite je circule dans l'aéroport mais rien pour écrire à ma mère ou à la vôtre.

Trois films québécois dont mes apparitions passent presqu’inaperçues : MA VIE EN CINÉMASCOPE, LA VIE AVEC MON PÈRE et GABRIELLE. Dans le premier film, j’ai pu assister à toute une démonstration de Serge Postigo quand il imite Olivier Guimond. J’ai aussi pu voir Denise Filiatrault à l’œuvre : peu de détails lui échappait et Aly Roby (Pascale Bussières) en sait quelque chose. Dans le dernier, j’assiste avec Stéphanie au spectacle de clôture des chorales avec en tête Robert Charlebois.


Dans LE VOLEUR DE VIE avec trois nuits de tournage, en plus des bonjours qu’Angélina Joli disait en arrivant sur les lieux du tournage, je ne me vois que lorsque Kiefer Sutherland et Angelina Joli sautent par la fenêtre. Ils me croisent. Sauf que pendant la projection, il faut le savoir que je suis là. Dans le making off, c'est plus visible. Trois nuits sauf que sur les trois, une nuit complète à attendre mais on ne vient pas me chercher, nous chercher. Dans le film Le jour d'après, quand j'attendais, j'avais un groupe d'amis chinois qui voulait me montrer le mandarin. J'ai tout oublié. Dans le voleur de vie, le monde ronflait et moi je lisait en attendant.

THE GEATEST GAME EVER PLAYED m’accapare pendant 33 jours. C’est long tout ce temps sur un terrain de golf sans voir de balles. Muni d’une caméra et habillé comme en 1915 en lainage s'il vous plait, j’avais la chance d’être toujours en avant car je faisais semblant de prendre des photos des actions faites par les golfeurs dont Shia Leboeuf. Au terrain de golf de Kanesatake, loué pour l’occasion, j’ai pu rencontrer l’auteur du roman (Mark Frost) qui a écrit l’histoire du premier canadien-français à remporter un tournoi américain (Francis Ouimet) ainsi que presque tous les acteurs et le réalisateur Bill Paxton. Beaucoup de trucage car ne voit presque pas de balle pendant le tournage. Elles sont ajoutées par ordinateur. Quand vous voyez les gens se regarder vers la gauche c'est qu'un des régisseur tenait
un drapeau et il fallait le suivre. Pendant le film, nous semblons suivre la balle. Un drone facilite aussi le tournage surtout quand un spectateur se fait frapper par une balle. De cent cinquante figurants que nous étions, par juxtaposition nous sommes 5000 à la fin. Il doit pleuvoir et il ne pleut pas, qu'à cela ne tienne, des grues entre en scène et sortez vos parapluies. Je l'ai dit mais je dois le répéter: trente-trois jours un terrain de golf au soleil, c'est presque ça l'éternité. Dans le livre de Mark Frost, j'ai un bon nombre d'autographes des comédiens de la figuration et de l'équipe de tournage. Je n'ai pas vu ce film dans les cinémas seulement au club vidéo.  Sur la photo je suis avec Bill Paxton, le réalisateur du film.

L'AVIATEUR.

J’avais deux types de figuration dans ce film de Martin Scorcese et le premier matin, quand j'arrive au maquillage car il s’agit d’un film d’époque (et les femmes y goûtent plus que nous), on me dit qu’on doit me raser la barbe. Cela fait un siècle que j’ai une barbe. On la coupe et on me garde une petite moustache. Mon toxédo et mon chapeau haut-de-forme me place sur le chemin de Howard Hugues sur le tapis rouge à l’entrée du cinéma. On me voit , sans barbe, à côté du petit lion lors que Léonardo DiCaprio fait son entrée  avec Gwen Stefani.  Dans mon deuxième «rôle», je  me  retrouve  membre  du sénat américain," Je suis le deuxième voisin à gauche lorsque Léonardo passe en cour.

Là j’ai pu apprécier le talent de cet acteur dans les monologues répétitifs qu’il devrait livrer selon les prises de vue requises. Aussi, cet acteur que j’ai qualifié de snob tout au long du film, s’est laissé aller complètement à la fin de la dernière scène donnant la main à tout le monde souriant, remerciant.  Son rôle était terminé. Je venais de passer plus de vingt jours de tournage avec lui.

Dans LES BOYS, j'assure une longue présence dans l'église lors des funérailles de quelques accidentés. L'autobus avait joué un plus grand rôle que moi.

Le 24 juillet 2007, je suis aussi de la distribution de DEAD ZONE pour la télévision. Nous sommes vêtus en hiver pour une scène et il fait plus de trente degrés. Étant donné que je suis trop bronzé on me garde en arrière et sans doute que lors de l’émission on ne me voit pas. Je ne l'ai pas regardé mais nous avons tourné devant des prestigieuses résidences de l'ouest de Montréal, à Senneville. Je n'avais pas les moyens de regarder les châteaux, l'aménagement paysager et tout et tout. Des domaines, des seigneuries.

Une journée de tournage à Terrebonne pour figurer dans un restaurant lors de l'enregistrement de série télévisée BELLEVUE avec Anna Paquin et Shawn Doyle, une série policière suite à l'enlèvement d'un garçon.

L’an dernier le 14 août 2020, je fais de la figuration à Bromont sur le terrain de golf. Pour les besoins du film 18 TROUS, j’ai une jaquette d’hôpital et je dois me traîner sur le terrain avec une marchette. J’ai éprouvé beaucoup de plaisir pour les quatre ou cinq premières fois mais rendu à vingt reprises ou plus c’est la marchette qui me contrôlait. Un prélude pour le futur!

En 2006, Blanche voit dans le journal que la firme H & R Block donne des cours pour nous aider à remplir les rapports d’impôts. Qu’à cela ne tienne, je m’inscris aux cours et deux fois par semaine, je vais à Longueuil suivre pendant quatre mois une formation. A la fin, étant donné mes résultats des examens, on me demande si je veux travailler de février à mai. J’ai une formation plus pointue et je fais mes trois mois. C’est beaucoup d’ouvrage. On me demande suite à mes 396 rapports, de revenir l’année suivante. Jai une autre formation avec les biens de location cette fois et dès l’entrée en fonction, cela m’énerve trop et j’abandonne en raison aussi du transport quotidien dans des températures changeantes et souvent des temps de chien. Le même matin que j'abandonne tout, je viens de passer plus de deux heures pour me rendre à mon travail. On m’offre de payer mon transport mais je ne me sens pas à l’aise autant avec le travail à faire que le prix demandé aux personnes âgées pour faire leur rapport. Je passe à autre chose.

À l'automne 2006, je travaille pour Prograin de St-Césaire, J’accompagnais la personne qui prenait des échantillons dans les silos de soya (environ 200) au Québec et dans l’est ontarien. J’étais aussi guide routier et je manœuvrais les appareils servant à prélever les échantillons. Suite à notre visite, les producteurs de soya savaient ce qu'ils devaient faire pour que leur produit se vende bien sur le marché et qu'il ait un bon degré d'humidité, Ils chauffaient les silos au propane selon les besoins et le prix augmentait selon la qualité du produit. On m'attendait à l'automne 2007 pour les mêmes opérations.

Ayant donné nom à une agence de placement, l’Agence Kelly, j’ai eu quelques appels de leur part pour divers travaux principalement de 2005 à 2009. J'ai eu aussi quelques appels de la section Longueuil après notre déménagement à Montréal mais il commençait à se faire moins disponible et plus vieux. Et je reçois encore des offres occasionnellement et je garde toujours une porte ouverte, qui sait, un jour si une offre mirobolante ne me parviendra pas! Irrefusable!

Ainsi j’ai travaillé quelques temps, une ou deux semaines, chez Tecton à Farnham afin de démonter des étagères et de fermer l’usine. Je dois apprendre à faire fonctionner des  machines à « wrapper » et aussi des chariots élévateurs. Un autre appel m’amène à surveiller des examens à la base militaire de Saint-Jean sur Richelieu. On m'envoie travailler pour Axis construction au Dix/30 afin de préparer les étagères pour le magasin H&M. Un jour je dois aller décharger une vanne toujours au Dix/30 pour le magasin La Senza. Le travail terminé la gérante désire nous garder pour l’après-midi. Elle m’offre de placer sur des supports des robes de chambre en satin tout en faisant de belles boucles. Je n’avais pas la dextérité manuelle requise et je quitte volontairement les lieux environ une heure plus tard avec la bénédiction de la gérante et plein salaire pour la journée. Elle trouvait que j'avais travaillé assez durement avec les boucles et je méritais ce salaire puisque que j'en avais fait rire plusieurs qui faisaient des boucles tout comme moi mais des femmes et des filles beaucoup plus habiles que moi.

Je reprends du boulot avec l’Agence Kelly en travaillant une dizaine de jours chez Prysmian Group à Saint-Jean sur Richelieu pour du déménagement et du réaménagement de bureau. En passant, c'était extrêmement grand et les plans à suivre n'étaient pas des plus clairs.

J’aurais pu travailler quelque temps aussi dans une usine de produits électriques, toujours chez Prysmian mais la division «Power and cables» à Saint-Jean avec un très, très bon salaire et pour environ trois semaines mais l’Agence n’avait pas tenu compte des procédures d’emploi de sorte qu’à la première pause le matin, j’avais quelques gros yeux qui me regardaient et quelques temps après cette pause, le patron m’a de nouveau rencontré et s’est excusé de la procédure. Il m’a payé une journée ou deux. Les gros yeux avaient parlé.

La vie me transporte pour environ cent cinquante heures chez Harbour Industries à Farnham dans l’embobinage des coils pour la dynamite en utilisant les machines Twinner et Orika. J'avais dit oui pour trois semaines. A la fin de cette période, j'aurais pu continuer, mais j'étais passablement essoufflé et ainsi on m'a demandé de rester quelques jours de plus pour former mon remplaçant et je suis par la suite parti. Et pendant tout ce temps, mes chèques étaient signés, façon de parler bien sûr, par Warren Buffet.

J'ai aussi marché de fond en comble certains villages avec l'Entreprise Pro pendant trois semaines afin de distribuer des bacs bruns pour le compost, en faisant du porte à porte dans des municipalités de Marieville, Richelieu et St-Mathieu. Ça c’est de la marche, oui madame, avec des bacs du matin au soir.

Il faut bien apprendre encore un peu. Quelqu’un que je rencontrais à l’occasion à l’encan Aramis, sur le chemin de la Garde-ligne à Granby me demande si je pouvais travailler une semaine à sa  compagnie de reliure. Bien sûr. Une heure à apprendre le déroulement et le reste de la semaine je m’amuse chez Flexi-reliure en reliant des romans et des revues mécaniquement. La technologie, ça roule pas mal vite. Une très belle expérience là aussi.

En 2007, j’ai aussi travaillé du 11 avril au 5 octobre chez A&W Roy à Ange-Gardien comme disons, homme à tout faire, à environ 25 heures semaines. À l’époque il s’agissait de démolir et procéder à un agrandissement tout en effectuant un changement des pompes Shell. Pendant l’asphaltage, j’ai appris à utiliser le rouleau compresseur et la plaque à compacter. Par la suite, l’utilisation du charriot élévateur, le nettoyage de la salle de lavage automatique des autos, le nettoyage des pompes et de la cour ont constitué la majeure partie du travail. J’ai quitté le 11 octobre car jusqu’à la dernière minute j’allais chez Prograin pour reprendre le travail de l’an passé mais des modifications de tâches à St-Césaire ont fait en sorte que mes services n’étaient pas requis. J’aurais de toute façon quitté ce travail chez A&W Roy. Six mois, j'aurais pu m'attacher.

Dans toutes ses activités, j’ai appris des choses intéressantes sur chacun des métiers que j'ai exercés et des gens que j’ai côtoyés. Cela a bien fonctionné mais je passais du monde public et des compagnies privées de sorte que j’ai continué à en apprendre sur le comportement des employés et des employeurs que je croisais.

Pendant  ces quelques années,  une activité retient plus notre  attention.  En 1999,  non
par un pur hasard, nous, mon épouse et moi, nous nous  risquons à faire une première exposition à Bedford. Nous sommes en novembre et les gens se présentent à la salle Perron afin de visiter les quelques trente kiosques qui offrent des fabrications artisanales de tout genre. Notre kiosque contient à ce moment, quelques petits animaux en bois, différents articles en bois peints et pour compléter le tout des articles fabriqués par les mains habiles de ma couturière préférée qui peignait aussi mes morceaux de bois pour leur donner de la valeur.

Pendant 7 ou 8 ans nous avons produit un nombre incalculable d’articles que nous vendions à Varennes, Farnham, Bedford, Cowansville, Ste-Julie, Stanbridge, St-Valentin, St-Jean-sur-Richelieu, Magog.  Des semaines et des  mois à tailler des pièces
de bois dons mon garage et mon épouse à les peindre dans son atelier. Et lors des expositions faire les montages et les démontages de notre kiosque. Bref ce fut sûrement l’activité la plus intéressante de toute d’autant plus que celle-ci se faisait en couple comme en témoigne un article paru dans la voix de l’est et que voici, si je le retrouve. Dans cet type d'activités, nous ne parlons pas de revenu d'appoint. Nous parlons de plaisir. Également, nous avons rencontré du monde  et nous avons été soumis à des bains de foule toujours aussi intéressants: des artisans et des acheteurs et des passants.

Nous avons eu aussi une commande spéciale de deux CLSC à l'effet de produire des boîtes pour le courrier et les messages et que l'organisme placerait à l'entrée de chaque chambre afin que les bénéficiaires reçoivent leur correspondance. Au total, de mémoire environ 200 boîtes que j'ai fabriquées. Blanche les a peinturées et vernis mais chaque dessin sur chacune des boîtes est différent. Tout un contrat mais de toute beauté. 

Dès 2007 nous envisagions de déménager à Montréal pour être plus près des enfants et avoir moins d’entretien à faire sur le terrain qui serait définitivement plus petit qu’à Ange-Gardien. Ainsi, avec la maison en vente, nous n’osions pas trop nous aventurer à fabriquer du matériel et à réserver des places pour vendre nos « cadeaux » de Noël. Entre temps nous avons toutefois produit trois arbres qui se retrouvent au Foyer de Farnham, Knolton et Cowansville. A l’entrée de chacun des 
édifices on nous avait demandé de fabriquer un arbre qui permettrait de donner de la vie à l’entrée. Ce fut fait dans du contre-plaqué de trois quart de pouces et la scie à découper s'en est donnée à cœur joie. Toutes les branches et les feuilles se tenaient par la main et la peinture ensuite ajoutait un cachet spécial. Même les nervures des feuilles étaient sensibles à l'œil du visiteur. Nous avons aussi eu certains petits contrats comme bâtir des petites étagères de démonstration pour des magasins dont notre ancien voisin sur la rue Brien.

En 2001, j’ai suivi des cours d’ébénisterie à Saint-Jean sur Richelieu et ce cours m’a permis de fabriquer un petit banc en érable avec couvert. Techniques de mortaises et pattes stylisées furent apprises. Les techniques m’ont aussi servi pour nos chef-d ’œuvres lors des expositions

En 2002, je vois dans le journal ou plutôt Blanche, que des cours de cuisine sont disponibles chez Pauline à Granby. Je m’inscris donc à une session d’une quarantaine d’heures, une douzaine de soirée. J’ai pu pratiquer mon savoir pendant quelques temps au grand plaisir de Blanche. Dès le premier soir j'ai eu envie de tout lâcher car il était question de mesures et des différents couteaux à utiliser. Un ruban à mesurer, une équerre et d’autres instruments de construction auraient été beaucoup plus faciles à comprendre. Dès le deuxième cours de 4 heures, cela allait mieux. J'ai réussi à faire quelques recettes pendant pour au moins deux ans dont le Osso-buco.

Le premier décembre 2009, on déménage à Montréal, et il semble que là, il s'assagit un peu. Nos activités seront davantage concentrées avec les Chez-Nous de Mercier. Je vous cite la mission de cet organisme tel qu'on peut le retrouver sur leur site internet: «Le centre communautaire Le Chez-Nous de Mercier-Est est un milieu d'appartenance et de soutien pour les personnes de 55 ans et plus autonomes ou en légère perte d'autonomie de Mercier-Est, offrant dans la limite de ses ressources des activités et des services variés et adaptés à leurs besoins ». Nous demeurons au maximum à10 minutes à pied de cet établissement.

Nous avons d'abord suivi des cours de danse en ligne pendant trois ou quatre ans et nous n'avons toujours pas notre diplôme et cela ce n'est pas la faute de Roger, notre professeur qui avait 85 ans. Nous n'avons pas pratiqué non plus. Blanche a suivi pendant quelques sessions d'étirements et lors lors la pandémie, des étirements avec Zoom. 

De mon côté, j'anticipe éventuellement de parler espagnol car cela au moins quatre ou cinq ans que les cours m'assaillent. Avec le Chez-Nous, j'ai eu des cours d'Antonio et d'Armand et pendant la pandémie de Ana Campayo mais sur Zoom. J'avais aussi suivi des cours d'espagnol avec les loisirs Ste-Claire auparavant. Aussi un ou deux ans à apprendre avec les cours de la communauté italienne car nous allions en Italie et ce me fut utile.



Fait remarquable, nous avons mon épouse moi participé a trois pièces de théâtre dont deux ont été présentées au grand public à la maison de la culture. La dernière pièce en mars 2020 s'est fait couper le cou par la covid 19. Plus cela va, il me semble que nous n'avons plus la même facilité qu'avant pour la mémorisation. Cela vaut aussi pour l'étude des langues. 

Et cela continue. Automne 2021, danse en ligne pour nous deux et espagnol pour moi. Et pendant ce temps je fais ma demande d'admission à l'Université de Montréal dans le but de terminer mon cours débuté en 1968.

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