Mon premier emploi.

 

Février 1965, c’est la prise des rubans. Devant tout le groupe des finissants accompagnés pour la plupart et des dignitaires du collège, nous dévoilons notre orientation professionnelle. J’annonce donc devant tout le groupe et à ma future, ça se confirmera éventuellement, au Château Windsor de Rouyn, à l’étage des banquets, au Salon Élizabeth que je me dirige vers le service social et mon inscription est prête pour l'Université d'Ottawa.

Mais il y a un hic. Après une courte visite dans la capitale fédérale, je réalise que je n’ai pas les moyens financiers et probablement pas le goût de m’expatrier dans une grande ville inconnue et loin de ma blonde. Les études universitaires sont donc retardées le temps d’engranger quelques sous. Je décide donc de travailler un an, de me ramasser de l’argent et de reprendre les études. Il n’y pas plusieurs options qui s’offrent à moi mais une intéressante : l’enseignement. Beaucoup de mes confrères sont dans la même situation que moi et les commissions scolaires regorgent d'offres d'emploi.

J’envoie donc mon curriculum vitae dans les  différentes commissions scolaires de la région, en fait à huit directeurs du personnel et tout est positif : huit réponses affirmatives. On m'attend pour des entrevues. Je n'ai qu'à prendre rendez-vous. Je prends mon premier rendez=vous à Val-D'or pour mon entrevue sur l'Avenue centrale. Il s'en ajoutera un autre rendez-vous sans que je m'en doute. Nous sommes dans les années qui suivent le rapport Parent et la création du Ministère de l'éducation et les postes d’enseignants pleuvent comme les feuilles en automne.

Le lendemain matin de notre party de graduation, le 25 mai, un ami doit venir me chercher. Toute la nuit, ou ce qu'il en restait, je l'ai attendu au pied de l'escalier du 302 Cuddihy. En effet, quand nous sommes, Blanche et moi, arrivés sur cette rue, il ne restait que quelques heures avant que Jean passe me prendre. Nous avons donc fini la veillée sur les marches de l'escalier en anticipant le futur immédiat et mon retour à Rouyn à une date encore inconnue. Mais je reviendrai c'est certain. Ce qui était prévu en entrevue: Val-D'or, Amos, La Sarre et retour à Rouyn.

Donc, Jean m'amène dans sa ville, mon premier choix. Nous sommes au lendemain de notre party de fin d'études et je quitte ma blonde et sa galerie pour une première escale à Val-D'or où je risque de retrouver certains collègues qui ont rendez-vous aussi avec le directeur général de la Commission scolaire régionale la Vérendrye, M. Léonard Gendron. Je rencontre aussi messieurs Morand et Faille. Après mes entrevues de 13h, tout s’annonce bien et on me confirme que mon engagement est une question de temps et que j’aurai un appel prochainement. Par contre, je dois entreprendre des démarches pour me qualifier comme enseignant mais pour cela j’ai cinq ans, c’est-à-dire, suivre des cours pour le brevet A qui se convertira en un baccalauréat en pédagogie à cause de mes études classiques. Entre-temps, j’aurai une lettre de tolérance. On m’autorise à enseigner mais n’oublie pas de te qualifier. Je ne parle pas de mon intention de retourner aux études. C'est pas le temps.!

Une autre sévère condition: je dois aussi me présenter au presbytère et obtenir du curé une lettre confirmant mon excellente moralité et ma bonne conduite. Ceci n’est qu’une formalité étant donné mon comportement irréprochable au quotidien et mon attitude exemplaire de bon pratiquant catholique qui est venu à un cheveu d’embrasser la prêtrise et de revêtir la soutane et le collet romain. Voyez sur la photo ce que cela aurait donné. Au théâtre c'est bien.

Je n'ai donc pas prévu de rencontre avec les autres commissions scolaires. Je les avise toutefois diplomatiquement, poliment. Il ne faut jamais fermer de portes, qui sait! Val-D'or n'est peut-être qu'un pied à terre temporaire. . On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve : un an dans la vallée de l’or, une blonde à la capitale du cuivre, des parents au royaume du Témiscamingue, de possibles études à l’université et un retour dans la région ou pas éventuellement. Si le présent s'annonce clairement, l'avenir est plus embrouillé, il y a de la neige dans l'écran et même si je joue avec les oreilles de lapin, l'émission est brumeuse.

C'était mon premier choix et j'avais assez de garanties pour agir ainsi. Effectivement, quelques jours plus tard, on m’avise que j’ai un poste d’enseignant à l’École Mgr-Desmarais et que je dois me présenter le premier septembre au matin à cette école. Le directeur et le personnel me fourniront tous les documents nécessaires à mon travail et à mon intégration dans le milieu. Je voulais enseigner le français et l’histoire. C'était mes choix et j'en avais parlé avec eux. Lors de ce téléphone je n’ai pas posé de question, j’ai pris pour acquis que ce serait effectivement cela. Un autre téléphone au début d’août me désenchante un peu.

Fin de juin, la Saint-Jean- Baptiste se déroule dans mon patelin et un certain Monsieur Boucher, un ancien du village et ami de famille, résident et président de la Commission scolaire de Belleterre, passe à la maison. Il m’offre un poste d’enseignant en septième année et la responsabilité de l’école. Mon père m'en avait parlé à mon arrivée à Lorrainville. Le tout avait dû être arrangé avec mes parents qui voulaient me garder près d’eux. Au grand désespoir de ceux-ci, de mon père surtout, je refuse un montant de d’environ sept mille dollars après deux présences et des négociations aux réunions du conseil des commissaires. J'avais des craintes: enseigner en septième année et diriger l'école. Comment est-ce que j'allais me qualifier car on me demanderait sûrement de suivre des cours pour obtenir mon brevet A donc, un baccalauréat en pédagogie. Mais où, comment? Et loin de ma blonde! Je ne voyais pas d'avancement possible. En bon français, j'ai «chocké» et bien content de l'avoir fait courtoisement et galamment.

Et je commencerai, mes papiers en règle, ma carrière d’enseignant à l’École Mgr-Desmarais de Val-d’Or en septembre 1965. J’ai choisi cette ville pour la mirobolante somme de quatre mille sept cents dollars et pour des raisons d’avancement bien sûr. La facilité de suivre des cours de pédagogie qui se donnaient à Amos à une heure de route vers le nord m’incitait aussi à choisir cette ville. Et à une heure de conduite vers l’est c’était facile d’aller voir Blanche les fins de semaine et parfois le mercredi. Ma vraie première auto, une Rambler payée six-cents piastres à la fin du mois d’août, m’autorisait des allers-retours à Rouyn et permettait à mes trois passagers de bénéficier d'un semblant de transport en commun.

Au moins d'août lors d'un voyage de reconnaissance dans mon futur patelin, je circule autour de l'école Mgr. Desmarais. Au côté du poste de police, une petite maison avec une pancarte chambre à louer. Tout près du centre du haut savoir de niveau secondaire. Je cogne à la porte et m'informe de la disponibilité de la chambre et de tout le tra-la-la. Nourri, lavé, logé, je signe.

Pendant cette première année d’enseignement, je demeurerai en pension chez Mme Jeanne Perrier, veuve avec ses trois garçons et sa fille. Un autre pensionnaire du nom d’Arthur partageait aussi une chambre au 805 de la 2ième avenue. Près de cinquante plus tard, sur le boulevard Lapointe où j’habite, je croise un monsieur Perrier, un voisin, plus âgé que moi. Avec un nom semblable, je lui parle de Jeanne où j'ai été pensionnaire et il me dit : « Mais c'est ma tante, ma tante Jeanne! ». Il me parle du coin, de Val-Senneville. Il mentionne des noms que je connais et je lui prête livre du cinquantième de ce village, livre qu'il a encore d'ailleurs.

J'ai dû terminer mon travail avec mon père dans la maçonnerie une semaine avant le début des classes. Et je me présente à ma pension, en passant par Rouyn, bien sûr, afin d'être frais et dispo pour être frais et dispos pour l'ouverture de l'année scolaire.


Donc le premier septembre au matin, je mets une cravate qui m'avantage bien et j’en porterai pendant les trente-trois années suivantes. Je n'ai jamais été capable de ne pas en porter. Un mal pour un bien. Toujours en habit ou avec un veston assorti, j'ai vite demandé un sarrau parce que la craie, ça laisse des traces. C'est vrai, oui, j'oubliais. La craie en plus elle crie, elle griche. Mais on s'habitue à ne pas la tenir droite. Et je fais le trajet à pied et la mijoteuse travaille à plein régime. Et je me glisse par la porte de l'entrée principale. J'y suis. 

Première surprise. Nous sommes environ quatre-dix et de ce nombre au moins la moitié des enseignants en sont à leur première année à professer du moins à Val-D’or. Habitué à Lorrainville où les diverses nationalités du monde sont inexistantes, je me retrouve aux Nations-Unies. Imaginez une nationalité et dites-vous qu’elle a au moins un représentant dans le groupe. De mémoire, les Schoos, Grossman, Attiow, Alberne sont du lot : belge, allemand, chinois et français. Des haïtiens que je ne parviens pas à identifier sont aussi présents. Puisque c’est un blog, d’autres noms viendront joindre ceux qui travailleront sous la direction de M. André Jette, directeur qui en est à sa première aussi. Mon directeur-adjoint sera M. Ubald Robitaille et le préfet de discipline le Frère Beauchemin, Gonzague. 

Il a aussi un bon nombre d’anciens étudiants du collège de Rouyn. Ceux qui avaient terminé avec moi en mai sont Jean-Guy Beauchamp, Denis L’Heureux, Patrick Lavigne. Certains professeurs paraissaient assez jeune de sorte qu’à la récréation, dans notre tâche, nous devions demander aux élèves d’aller prendre l’air. Aucun élève n’était autorisé à demeurer dans la grande salle ou dans les classes. C’est ainsi qu’un beau jour on apprend que Patrick Lavigne avait quasiment dû se battre et prouver qu’il était un enseignant et non un élève. Il ne voulait pas aller jouer dehors!

Deuxième surprise. On me remet une enveloppe en me précisant que j'y trouverai ma tâche de travail, mon horaire et une foule de papier à remplir pour la comptabilité, les assurances, pour le syndicat, pour le ministère, pour un paquet de monde. J'ouvre: anglais en 8, en 9 et 10ième. Un selfie aurait montré quelqu'un de partiellement débosselé. Il est vrai que pendant l’été, le directeur général m’avait téléphoné et demandé si je pouvais faire de l’anglais en 8. Je lui ai avoué mon incapacité ou mes sérieux doutes.  Il me convainc et puisque je connaissais la différence entre «yes» et «no», il me dit que  je n’aurais pas difficulté puisque les élèves n’avaient jamais eu beaucoup d’anglais et cela se passait dans une groupe de formation générale, le 806 G pour ne pas être précis. J'avais déjà des préjugés à combattre.

Je ne partais pas de rien, je venais quand même de faire mon classique et j’avais d’assez bonnes notions mais la pratique manquait. J'avais beau rédiger des contrats en anglais quand nous faisions des soumissions en Ontario, je manquais d'assurance. Et puis enseigner l'anglais en 8ième, cela ne doit pas être  pas si pire. Mais là le portrait change passablement: trois niveaux. Je suis sans doute capable mais je veux être à mon mieux. Sans perdre trop de temps, je m’inscris pour des cours d’anglais à l’Université de Chicago. Je reçois des documents par la poste, je travaille, je traduis, j’apprends. Je passe les tests oraux et écrits de façon régulière J’enseigne et j’apprends. 

Je me souviens d’un petit local au bout du corridor où en plus de travailler, nous avions beaucoup de plaisir. D’autres noms s’ajoutent : Oriel Riopel, Denis Beauchamp, Jacques Thériault, Madeleine Beaudoin, Mimi Poirier, Marielle Caron, Urbain Gingras, Jean-Guy Blouin, Julien Boisclair, Hector Landry, Normand Labrie. Et d’autres encore mais la mémoire se recroqueville sur divers prénoms et noms mais illisibles.

Troisième surprise, j’adore l’enseignement. J’ai du plaisir avec les élèves et j’ai de très bonnes relations avec eux même si au début de l’année, en octobre plus précisément, on modifie énormément la dynamique de ma classe. J’avais trente-quatre élèves, tous des garçons de neuvième année D. Tu n’es pas assez fort pour le classique, pour le scientifique, tu fais du général. Vers la fin du secondaire le commercial s’immisçait entre le scientifique et le général. 

Donc je suis titulaire et on me retire 18 garçons pour faire la neuvième F et on me donne seize filles en provenance de l’Académie St-Sauveur. Et je ne suis pas certain si on n’a pas offert aux filles de donner leur nom si elles voulaient venir composer la toute première classe mixte au premier cycle du secondaire. J’imagine la question : « Quelles sont les filles qui veulent aller dans une classe de garçons à l’École Mgr. Desmarais? » J’imagine que certaines filles ont manqué de mains et de bras pour aviser la directrice de leurs intentions. Et je les reçois. Il reste que nous avons passé une année magnifique et mon amour pour ce type de clientèle s'est toujours maintenu et vous le verrez dans le futur. J'ai cru dans ce type de clientèle et d'autres ont cru en moi.

Et j'enseigne l'anglais dans trois niveaux en plus d’une surveillance d’étude en 11ième F mixte. Après F, c’est fini. Je ne connais pas les élèves et je les vois qu'une heure et demie par semaine. ils sont presque aussi âgés que moi. Et je pèse 70 kilogrammes à ce moment (j'ai transféré en métrique et je n'hais pas ça) eux, pas elles, eux pour la plupart davantage. J'ai vingt-et-un an et eux autres s'en approchent. Pas facile d’avoir le contrôle. Je me disais en moi-même, si le grabuge poigne, moi je sors. Surtout si celui-là en arrière se lève, je suis fait. Adieu veaux, vaches…finie est la carrière. Je range mon sarrau.

À une de mes surveillances d’études en fin de septembre, certains s'agitent, s'énervent, m'asticotent et j’ai de la difficulté disons à les remettre à leur place. Soudain, mon ami d’en arrière se lève et en donnant un coup de poing sur son  bureau dit à peu près en ces termes : « Aye les boys moi j’ai du travail à faire et laisser M. Dénommée, tranquille ». Le calme. La paix. La sérénité.

Dans la même semaine, à l’aréna, mon Serge est dans la chambre des joueurs, il est gardien de but pour les enseignants depuis quelques années. J’ai compris. J’ai passé une très belle année dans sa salle d'études et au hockey. 

Parlant de hockey, nous étions dans une ligue très sociale et après les parties, presque toutes les semaines, immanquablement, nous nous retrouvions au Val Munich surtout. Nos places étaient réservées, d'ailleurs Paul était toujours le premier arrivé et s'occupait de tout ou presque. Et c'est là que pendant des années, Jean-Claude nous faisait revivre nos parties, nos bons coups, nos erreurs en déplaçant les bouteilles et les verres. Les séances vidéos d'aujourd'hui sont définitivement de la petite bière si nous remontons dans le temps. Pour agrémenter nos soirées parfois un chansonnier s'y trouvait. Je me souvient de Tex Lecor qui nous avait sorti la chanson, le hit que dis-je, «Le p'tit pub de Val-D'or». On était jeune et veiller tard ne nous dérangeait pas tellement.

Et mon plaisir se perpétue tout en devant m’adapté question d’encadrement aussi bien avec la gent féminine que masculine. Comme titulaire, je devais jouer de la discipline aussi pour les autres enseignants et les règlements de l’école. Et mon expérience est nulle, je l'apprends sur le tas. Avec les gars cela allait très bien, je pouvais leur parler et ça marchait mais lorsque les filles arrivent, lorsque je parle aux gars elles en pleurent presque et lorsque que je fais l’inverse, les gars rigolent. On me permettra une période d’étude séparée avec les filles une fois par semaine et vice-versa et là je pourrai adapter mes discours et mériter mes cent piastres comme responsable de la classe, comme titulaire.

Cela a été relativement bien. Très bien même. Une autre surprise m'attendait à la dernière période avant Noël : une cartouche de cigarettes. Wow. Et les fumeurs voulaient tous que j'en ouvre un paquet et qu'on fume même dans la classe. Défense de fumer disait le règlement pour les élèves, je crois. C'est dans ce temps-là que cela arrive. Le frère Beauchemin, le préfet de discipline, se présente à la porte. Silence total. Il a fait le tour de la classe, jasé avec des élèves. Il m'a demandé une cigarette. «Oui ... oui ... bien ... sûr!» et il l'a fumée et l'a éteinte dans mon cendrier avant de repartir en disant « Bonnes vacances! ». Sous les applaudissements soutenus de mes ouailles, le Frère Beauchemin est reparti comme il était venu. .Nous nous attendions au pire! Moi en tout cas. « Je sais que tu as un excellent contact avec ces jeunes et je ne voulais tout détruire et c'est Noel ». C’est vrai que j’avais un bon contact. Ces jeunes avaient toujours vécu l’échec et je tentais même en trichant de cultiver un peu le culte de la réussite et ça marche. On te dit que tu es poche, il y a de grosses chances que tu le deviennes ou que tu le demeures. On te dit que tu n’es pas pire, il y a de grosses chances que tu le sois. Un petit résultat positif de temps à autre, ne changera rien au final mais le rêve est permis et qui sait.

« Bonnes vacances » qu’il nous avait dit. Vive les vacances en effet, avec des fiançailles en vue et la période des fêtes, elles seront occupées d'autant plus que j'ai beaucoup de correction en attente et le journal d'appel à balancer pour le mois décembre. Question de corrections j'avais ma secrétaire particulière à Rouyn qui, au fur que je terminais de corriger, entrait les résultats pour chacun des élèves des groupes. Avis aux élèves que j'avais à l'époque, si vous rencontrez aujourd'hui mon épouse et qu'elle vous sourit, c'est que vous aviez de bons résultats. Aussi, et ceci n'est pas un cadeau mais valait bien 100 piastres comme titulaire: le journal d'appel. A la première année, nous balancions le journal d'appel pendant les fins de semaine. Balancer est le terme légal.

Pour la classe dont j'étais titulaire, je devais entrer pour chacun de élèves les absences quotidiennes. A la fin du mois, mon élève A avait manqué un jour; le B, aucun; le C, 3 jours; et ainsi de suite. A la fin du mois, je devais balancer en abscisses et en coordonnées. Pour les absences, cela allait assez bien. Si j'arrivais à 24 jours manqués dans la colonne verticale, je devais avoir aussi 24 dans la partie horizontale en bas du grand cahier, car c'était un grand cahier. Aussi fallait prévoir effacer mais on ne pouvait pas le faire au plomb. Je le faisais à l'encre et j'effaçais avec un coton-tige enduit d'eau de javel. Cela s'explique mal. Je vais rechercher un journal d'appel du temps et l'ajouter en photo.

Et ce n'est pas tout. Tous les enseignants qui passaient dans mon groupe me fournissaient, je dis bien mensuellement, les résultats de mes élèves et j'entrais les notes et il fallait que je balance horizontalement et verticalement. Et je crois aussi que nous faisions le bulletin. Mais je dois laisser mijoter ma mémoire pour que les détails se confirment ou pas. Mais cela valait 100$.  Et Blanche est devenue habile avec ce genre de casse-tête. Ne me téléphonez surtout pas dans les prochaines heures car je vais éclaircir ce journal d'appel à la Bibliothèque nationale.

Ainsi les vacances passent vite et les mois filent. En avril, avec un mariage en vue en juillet, nous cherchons donc un loyer. Un enseignant, Jean Guy Blouin, doit laisser son loyer en haut du Salon de barbier Benoit Gravel car Denise est enceinte ou veut le devenir et ils doivent s’agrandir pour l’année suivante. Nous prenons donc le loyer en mai. C’est-à-dire que je prends le loyer que nous habiterons en juillet, après le 9. Je quitterai ma pension pour y séjourner jusqu’à la fin de l’année scolaire, jusqu'au grand jour.

Et je signe mon deuxième contrat pour l'année 66-67. Une augmentation de salaire m'attend car j’ai désormais une épouse : cinq-cents dollars. Comme je compte demeurer dans l’enseignement, je m’inscris à des cours de pédagogie et puisque je veux obtenir une licence en histoire, je m’enregistre l’Université de Montréal pour des cours par correspondance Durant l’année scolaire 67-68, je recevrai régulièrement par la poste un lot de bobines magnétoscopiques que j’écouterai avec mon très gros appareil et je retranscrirai les cours et prendrai des notes. Beaucoup de travaux et bien sûr à la dactylo avec ma  Smith Corona de préférence. Et que nous étions loin de l'ordinateur. Efface, recommence. Nous sommes dans les années 1960  avec les moyens techniques de ce temps. L'été, je poursuivrai mes études à Montréal. Et dire que je viens de finir mon cours d'anglais par correspondance selon à peu près le même principe.

Avec notre mariage, Blanche, mon épouse renoue avec son même emploi mais cette fois-ci à l’Hôpital St-Sauveur et pour moi c’est parti pour 32 années à la commission scolaire régionale La Vérendrye, à la commission scolaire de Val-d’Or, à la Commission scolaire de l’Or et des Bois et pendant tout ce temps je ne change pas d’employeur.

Je pense tout comme vous que le fait de retourner aux études comme il était prévu dans le scénario initial, a subi d'énormes chambardements et pour le mieux. J'aime l'enseignement et mes études iront en ce sens.

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