Et la religion dans mon temps! (Florence)

 


Il y a quelques chapitres à la demande d'Amanda,, j'ai brossé un court tableau: Un Noël comme les autres.  Il s'agissait d'un travail pour sa classe. Au mois de novembre 2017, Florence m'a demandé la même chose pour son cours d'éthique et  de culture religieuse. Elle l'a fait sous forme de questions dont voici les réponses qui lui furent acheminées.

1) Comment se vivait la religion à la maison:

Très strict. On devait aller à la messe soit de 8 heures ou de 10.  Et pour aller communier jusqu'en 1963 nous devions être à jeun depuis minuit la veille. Le vendredi,  on ne devait pas manger de viande, seulement du poisson ou des affaires de même et cela ainsi  jusqu'en 1963 où le pape  Jean XXIII a publié une encyclique suite au Concile du Vatican II.  Auparavant les messes étaient dites en latin et moi 
servant de messe je devais répondre en latin. Parfois je faisais les deux messes du dimanche avec ma soutane noire et mon surplis blanc. Lors de la fête de la résurrection, ma soutane était rouge, c'était la fête.  Nous devions faire la prière du soir à genou vers les 19h car le cardinal Léger disait le chapelet à la radio et nous aussi dans la maison nous devions faire de même. Dans tous les cas nous devions respecter les dix commandements de Dieu et les 7 commandements de l'Église. Ce sont les commandements qui nous dirigeaient et si nous manquions à ces règlements, nous devions  dans un confessionnal, à genoux, dire nos péchés et recevoir  un pénitence du prêtre qui était assis de l'autre bord du grillage au centre de deux pécheurs qui ne pouvaient entendre ce qui se disait de l'autre coté. 

D'autres messes et d'autres fêtes étaient aussi obligatoire dont l'Immaculé conception et toute la semaine sainte. 


2) Comment était vécue la religion à l'école?

Prière tous les matins et une fois par mois je pense, le curé venait nous confesser si nous voulions aller communier (on n'avait pas le choix). En classe nous avions pour tout le primaire un catéchisme de 792 questions (pas certain du chiffre) et nous devions selon les années savoir toutes les réponses par cœur. Et pour faire notre communion solennelle nous devions les savoir toutes en 6 ou 7ième année. On faisait notre communion solennelle avec un brassard blanc au bras et les filles aussi mais les filles devaient avoir une robe blanche. Et en 7ième nous voyions les filles pour la première fois depuis la quatrième année lors de la procession dans l'allée centrale de l'église pour notre communion solennelle.  Nous étions dans des écoles différentes. Un autre sacrement que nous devions faire c'est la confirmation. Là c'était sérieux. L'Évêque venait et nous posait des question et à la fin nous donnait une soufflet ce qui nous faisait enfant de Dieu. La confirmation confirmait notre baptême. notre appartenance à Jésus.

3) Comment vous célébriez les événements lorsque vous étiez jeune


Le jour de l'an

C'était la bénédiction paternelle demandée par le plus vieux au père de la famille pour toute la maisonnée. Ainsi le père bénissait la famille et sa femme pour attirer les grâces de Dieu pour la nouvelle année. Par la suite party de famille à la maison ou chez mes grands-parents Dénommé à Lorrainville et Caya à Béarn. Les fêtes étaient soulignées aussi chez mes oncles et mes tantes. Il était d'usage d'aller souhaiter la bonne année aux voisins et de recevoir des becs des filles et des femmes. « Bonne et heureuse année et le paradis à la fin de vos jours ». D'autres complétaient en souhaitant du succès dans les études et surtout de vos amour.

Les rois:

Dernière occasion de prendre un coup (prendre un coup : prendre de la boisson, de la bière, des boissons fortes, du gin, du whiskey, de la vodka, du vin, etc.). Les fêtes sont terminées mais as les occasions de fêter. À certains endroits, un gâteau contenait deux bines et ceux qui l'avaient dans leur assiette étaient roi et reine pour la journée.

C'était la journée consacrée aux rois mages qui apportaient des présents à l'enfant Jésus qui venait de naître. Dans certains pays, les cadeaux ne se remettaient pas le 25 décembre mais le 6 janvier en rappel des présents et des cadeaux des rois mages.

Le mercredi des cendres

Nous devions assister à la cérémonie du mercredi des cendres. Pendant la messe qui avait lieu en soirée vers les 19h nous passions devant le curé et il nous faisait une croix sur le front avec un peu de cendres (ramassée dans le poêle à bois) en nous disant quelque chose comme ça: "N'oublies pas que tu es poussière et que tu retourneras en poussière" C'était aussi l'annonce du début du carême où il nous fallait jeûner pendant 40 jours, jusqu'à la résurrection du Christ le dimanche de Pâques. Fallait se priver de quelque chose pour être davantage pur lorsque Notre Seigneur ressuscitera. Des exemples: pas désert, pas de bonbon, ne pas  fumer, etc. La veille du mercredi des cendres c'était le mardi gras (on passait et on ramassait des bonbons tout comme à l'Halloween mais il fallait quasiment attendre à Pâques pour en manger (à moins d'en manger en cachette). Je me souviens d'avoir servi la messe tous les matins du carême à 7 heures pendant quelques années. À 5 ou 10 sous la messe, les mariages et les funérailles étaient plus payants, parfois 25 sous surtout pour les mariages.

Le dimanche des rameaux:

A la messe nous recevions un rameau qui témoigne de l'entrée de Jésus à Jérusalem après sa résurrection. Le monde acclamait Jésus en brandissant non pas des drapeaux mais des rameaux. A la maison nous tressions les rameaux et ils étaient installés au dessus de la porte. C'était aussi le début de la semaine saine: le jeudi saint avec la dernière cène et le lavement des pieds; le vendredi saint avec le chemin de la croix et le mort de Jésus; le samedi saint suivi du jour de Pâques avec la résurrection de Jésus-Christ.

Pâques:

Les cloches qui étaient parties à Rome le jeudi soir lors de la dernière scène avec un lavement des pieds,(le prêtre lavait les pieds de quelques servants de messe comme acte de purification). Les cloches revenaient à Pâques et annonçaient la résurrection de Jésus. Des grandes messes, du chant, de la joie. Et aussi, c'est ce jour-là que les dames étrennaient souvent leurs robes d'été, neuves et colorées, avec un nouveau chapeau toujours plus beau que celui de la voisine. Certains allaient à la messe juste pour voir la parade de mode. Et on mangeait du chocolat et des cocos de Pâques. On se bourrait la face car cela faisait 40 jours que nous jeûnions, que nous faisions carême.

Vendredi saint:

Cérémonie à 15 heures heure où le Christ mourrait sur la croix. Et le prêtre après quelques prières se couchait par terre pendant quelques minutes, témoin de la mort du Christ. Par la suite ou en soirée (je ne me souviens pas très bien) nous faisions le chemin de la croix (C'est pourquoi il y a 14 tableaux à l'intérieur de des église). C'était les 14 stations du chemin de la croix.

Première station: Jésus est condamné à mort, quelques prières. Deuxième station: Jésus est chargé de la croix, quelques prières.... Et ainsi de suite. Quatorzième station: Jésus est mis au tombeau, etc. Les cloches s'en vont.(on ne les entendra plus jusqu'à dimanche (le dimanche de Pâques, trois jours plus tard.) A compter de ce moment, l’église est habillée de mauve, les fenêtres aussi. La chasuble et l'étole du curé sont mauves: Jésus est mort. Le dimanche tout est blanc même les vêtements du curé ou rouge pour souligner l’allégresse et les servant de messe aussi.

Le mois de Marie

Prière tout les soir à l'Église. Le chapelet et quelques airs religieux comme "C'est le mois de Marie, c'est le mois le plus beau. A la vierge béni, chantons ce chant nouveau.....) 

Je n'ai pas vécu cela mais il était d'usage si les gens demeurait trop loin de l'église, il pouvait se rassembler à une croix des chemins (croix que l'on trouvait sur le bord de la route à quelques endroits) et faire les prières à Marie. On en profitait en mémé temps pour demande à la vierge d'intercéder auprès de son fils pour que les semences soient bonnes et que les récoltes dans quelques mois soient excellentes.


La Saint-Baptiste

Messe en plein et parade des chars allégoriques avec des feux de joie. Au début de la Nouvelle-France c'était d'abord des feux de joie pour accueillir le solstice d'été et par la suite, les gens ont décidé d'en faire une fête et de choisir St-Jean Baptiste comme patron des Canadiens-français. et de créer la Société Saint-Jean Baptiste en 1834. Ainsi sur le dernier char, nous avions un mouton et un jeune homme frisé, frisé beaucoup à l'image de St-Jean Baptiste. C'était l'occasion lors de la messe en plein air de demander à Saint-Jean-Baptiste de protéger les canadiens-français.

Actions de grâce:

Messe de remerciement pour les bienfaits de la terre car récoltes étaient en cours.

L'avent:

Préparation a accueillir le sauveur dont la naissance surviendra le 25 décembre. 4 semaines avant Noël les épîtres et les évangiles nous préparent à accueillir Jésus qui bientôt viendra au monde.

Noël

Pendant tout le mois de décembre, ça sentait très bon dans la cuisine quand nous revenions de l'école. Ma mère préparait la nourriture pour les fêtes : tourtières, boulettes, dinde, gâteaux, galettes, bûche de Noël, tout ce qu'on peut imaginer. Mon père pendant ce temps préparait sa boisson pour les invités : on allait prendre un coup.

A la messe de minuit, les gens se mettaient sur leur trente-six (se faisaient beaux et belles) On étrennait. Certains avaient aussi pris un petit coup avant de venir à la messe. A minuit le soir de Noël, trois messes dont deux obligatoires, je crois. Moi je servais comme enfant de chœur les trois messes et tout comme à Pâques, ma soutane était rouge. En d'autre temps, elle était noire. C'était aussi un soir de Noël à la messe de minuit que j'ai fait ma première communion et j'avais dit a mon père que l'hostie collait au plafond plutôt que dire collait à mon palais. Et la chanson du minuit chrétien, c'était presque la bataille annuelle pour savoir qui chanterait le minuit chrétien. « Minuit chrétien, c'est l'heure solennelle, ou l'homme de Dieu descendit jusqu’à nous.......»

Retour à la maison. Le père Noël avait passé.  C'était le réveillon et l'ouverture des cadeaux. La journée de Noël souvent nous recevions la parenté du coté de mon père et le soir du coté de ma mère. Tout le manteaux s’entassaient sur le lit et je me souviens d'avoir jouer à sauter sur le lit et tout mélanger les manteaux (à la cachette bien sûr) avec des cousines et des cousins.

Il y avait aussi le sapin de Noël que nous allions cherche dans les bois environ trois semaines avant la naissance de Jésus. Décoré, l'arbre accueillait toujours un ange au sommet et une crèche à ses pieds. Et oui aussi des cadeaux laissés par le père Noël pendant que nous étions à la messe de minuit. Il fallait lui laisser une galette et un verre de lait pour qu'il puisse continuer son voyage avec ses rennes.

C'est tout ce qu'il me vient à l'idée présentement. Avec plus de temps, sans doute j'aurais d'autres événements mais tu peux faire un bon bout avec ça. Si tu as des questions tu sais où me rejoindre..

Bon travail.

Je t'aime.

Grand-papa Gilles

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