Lorrainville (1) doit son nom à Mgr Narcisse-Zéphirin Lorrain à l’époque évêque du diocèse de Pembroke duquel relevait la mission du village à compter de 1892.
Lorrainville ne prend son nom qu’en 1907, quand les Oblats de Marie-Immaculée remettent le territoire à l’évêché. Connu auparavant sous le nom de canton Duhamel et Laverlochère, mon village est né.
Les premiers colons, selon André Raymond sur son site web, sont originaires de Saint-Didace et de Saint-Gérard-de-Mandeville. Mon arrière-grand-père, Milac est né dans ce coin de pays et a épousé Herménie Baril. Cependant les premiers colons du village sont Georges Jodoin et Isaïe Dufresne dans les années 1883 dans le rang connu comme le 6-7 sud. Un premier conseil de canton nomme Alfred Miron maire en 1899 et l’année suivante Jules Dumais le remplace. À compter du 4 février 1901, Jos Bellehumeur occupe ce poste pour deux ans. Il est suivi d’Elzéar Guay et de Jules Dumais qui revient à son poste. Plus tard, Jos Bellehumeur, est maire à nouveau, à son retour de Béarn. Son magasin, face à l’église, est repris par Léonard, son fils et Paul-Émile, son petit-fils et un de mes premiers entraîneurs au baseball et au hockey. Il est devenu par la suite dépisteur pour les Expos.

L’Église se dresse entre 1907 et 1910 et est présentement l’un des plus anciens lieux de recueillement pour l’Abitibi-Témiscamingue et le Nord-Est ontarien. La construction d’abord confiée à un contracteur de Montréal est transférée à M. Victor Farley puisque M. Lefebvre bien assis à l’hôtel n’assiste pas à l’effondrement de l’échafaudage et de la construction. Un manque de vigilance évident et la fabrique le libère de son contrat. Toutefois, rien n’empêche les paroissiens d’assister à la première messe célébrée par l’Abbé Ozias Corbeil le 12 avril 1908 dans des lieux encore en construction. Le 18 octobre de la même année, la bénédiction du cimetière a lieu, environ un kilomètre derrière l’Église sur la route menant au chemin de fer érigé en 1882. L’Abbé Eugène Geoffroy complète la construction en 1910. Avant que l’église n’accueille ses fidèles, les célébrations ont lieu au magasin de M. Alphonse Clermont, coin St-Joseph et Notre-Dame. Le presbytère est construit dans les années 1910 et fait le paon entre l’église et le couvent construit en 1883. Les sœurs de l’Assomption occupent à compter du 28 août 1914 le couvent St-Joseph.

ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
Cela nous situe un peu dans le temps. Mais c'est où ça Lorrainville? Ce village du comté du Témiscamingue se trouve à huit kilomètres à l'est de Ville-Marie et du Lac Témiscamingue. La population doit faire 136 kilomètres vers le nord pour se rendre à Rouyn-Noranda et 105 de plus vers l'est pour atteindre Val-D'or. Pour Montréal, nous avons deux options. Par le parc La Vérendrye, nous sommes à 755 kilomètres de Montréal par la 117 et l'autoroute des Laurentides. Par l'Ontario, North-Bay et Ottawa, nous effectuons 662 kilomètres. Une carte viendra éventuellement confirmer que ce coin de pays n'est pas si perdu que ça. Une troisième option n'est pas encore disponible. Quand j'étais jeune et petit, le gouvernement prévoyait faire un chemin qui aurait relié Belleterre au Domaine dans le parc La Vérendrye. Cela aurait fait au moins 200 kilomètres de moins et le Témiscamingue aurait été plus proche des grands centres ou l'inverse, bien sûr!
Notre galerie nous sert de poste phénoménal d’observation De cet endroit, en direction sud, nous voyons l’Hôtel moderne et le garage Guimond. Nous avons accès à ces deux commerces et à la rue Notre-Dame en passant par le petit sentier chez Welly Gagné en face de chez moi ou encore en passant dans la cour des Guimond. C’est principalement le premier chemin que nous empruntons pour aller sur la rue Notre-Dame au bureau de poste, à la caisse populaire, chez Louis Rocheteau, au restaurant Albert Paquin, Pour l’épicerie Welly Dubé il nous faut traverser la rue en face du garage Guimond. Et là je dois tenir compte des multiples recommandations afin de ne pas me faire frapper. Plus tard nos enfants prendront le même raccourci pour visiter Puffoui afin d’acheter des bonbons avec les sous que leur grand-père donnait à ses petits descendants dans les minutes qui suivaient notre arrivée en territoire ancestral.
Sur notre rue, à droite, une seule maison, celle d’Édouard Gauthier de qui mon père a acheté la propriété en 1945. Ce dernier a une fille Yvette qui a épousé Welly Gagné et un garçon adopté, Noël Descoteaux avec qui je joue occasionnellement même s’il était un peu plus âgé que moi. Lui et sa belle poupée blanche. Parfois je trichais quand il n'était pas là. Voyez!
En face de pépère Gauthier, un duplex qui attendra sa démolition. M. Arthur Guimond qui travaille au garage du même nom occupe la partie gauche. Ce couple a trois enfants dont deux filles et un fils qui se nomme Gilles; une des filles Madeleine et l’autre Monique mais je ne gage pas là-dessus. Et le pire selon les livres du centième anniversaire, il était cinq enfants. À plus forte raison je ne parie pas. Je crois davantage les auteurs de ces deux précieux livres que ma mémoire d’autant plus que je ne me souviens pas de m’être amusé ou si peu avec les enfants d’Arthur Guimond. Bien sûr. Il y a deux filles. Mais quand même.
L’autre loyer abrite les Poirier, Armand de son prénom, et bootlegger à ma souvenance. Deux enfants dans mes souvenirs dont un est police provinciale. L’autre, Gilles, plus âgé que moi de quatre ans, travaille brièvement pour nous. A la fin d’une journée d’ouvrage, je dis à mon père : « Tant qu’à travailler avec lui, j’aime mieux travailler tout seul ». Au regard septique de mon père: « Ça va bien aller » (Il me semble avoir entendu ça en 2020). Les jours suivants je suis seul en attendant du secours, du renfort. Il est remercié de ses services et quelques jours plus tard, un policier m’arrête juste au bout de la rue chez-nous. Il doit bien y avoir un rapport entre ce congédiement et l’interception de notre Chevrolet 1952. Je n’ai pas encore de permis de conduire, en 1959, de sorte qu’il me demande simplement de changer de place avec Maurice au moins pour la journée. Le policier par esprit de famille, doit poser un geste de solidarité, au moins ce matin-là. Nous arrivons quand même à temps à Hayllebury pour continuer la construction du charnier au cimetière.
Noël, après le décès de son père adoptif, demeure avec Léa, son épouse, dans la maison paternelle et mémère Gauthier s’établit dans une roulotte rouge toujours sur le même terrain en face de mémère Durand. Éventuellement le couple Descoteaux démolit le duplex et se construit une maison unifamiliale tandis que, Mario, un de leur fils, s’installe en permanence dans la maison de son aïeul et le garage de machinerie lourde de son père ajoute à sa satisfaction. Christophe Maé peut arrêter de chercher le bonheur pour Mario en tout cas. La maison, à mon dernier passage à Lorrainville, conserve toujours ses attraits passés et je la déclare comme faisant partie du patrimoine local mais tout de même patrimoine!
Au bout de la rue, voisin des Guimond et Poirier, se réfugie René Legault, gérant du poste CKVL à Ville-Marie après avoir vendu son garage à un certain monsieur Pierre Rocher et dans mes souvenances, Hélène. Veuf, il décède quand sa fille a 12 ans et je ne la revois plus. Et Rock Voisine en profite pour composer une chanson : Hélène. Aucun rapport mais j’ai le goût de mentionner cette chanson. Sur ce terrain la Caisse populaire accueille maintenant ses clients. À l'époque Lucien Barrette en était le gérant mais dans d'autres lieux.
À notre gauche, Maurice, le frère de mon père et Laurette Audet avec leurs cinq enfants. C’est l’oncle avec lequel je suis le plus associé puisque je travaille avec lui presque toutes les périodes estivales jusqu’à mon établissement à Val-d’Or en 1965 et au moins un hiver à travailler dans le bois pendant mes vacances de Noel. Quelques parties de pêche avec lui et Alfred Audet. Ce nom ne vous dit rien, Moi non plus. Je l'ai cherché aussi. On l'appelait: Borlou! Gros maudit cigare qu'il avait en permanence entre les deux lèvres.. Cré Borlou! J’entretiens aussi beaucoup de relations d’amitié avec Monique ma cousine qui a un an de plus que moi et un peu moins avec Michel pourtant né en 1945. En haut chez Maurice, Florent, y loge un certain temps avec son épouse Carmelle Bureau. Et Charles et Jeanne d’Arc s'y réfugie quelques mois dans les premières années de leur vie commune.
Notre deuxième voisin à gauche, c’est mon grand-père et ma grand-mère, Wilfrid Dénommé et Rosanna Morin. C’est dans la partie arrière de cette maison que j’ai vu le jour là où nous habitons jusqu’à l’achat de la maison de monsieur Gauthier. Ma grand-mère décède en 1950 et je me souviens encore du cercueil ouvert bien installé dans le salon. Trois jours et deux nuits (je pense) où les parents, les amis, les visiteurs veillent au corps vingt-quatre heures par jour. Par la suite, le salon funéraire Émile Jolette au coin de la rue chez-nous et sur la Notre-Dame est utilisé entre autres pour Florent en 1974. Mes parents seront exposés au sous-sol de l’église aménagé à cet effet et les heures de veillée au corps seront réduites.
Plus à gauche, voisin de mes grands-parents, la beurrerie Lafrenière et Lionel a trois enfants : Denis, Jean et Lise. Les trois sont de mon âge et je me souviens avoir joué avec les deux gars et m’être battus avec eux et Michel une fois. Et Lise déménage à Nédelec ouvrir une fromagerie avec sa famille. Le terrain et la bâtisse deviennent la propriété d’une coopérative agricole. J’ignore ce que Lise est devenue. J’ai en revanche revu Denis lors d’une rencontre des directeurs d’école. Il exerçait la même profession que moi.
À droite de la beurrerie une maison déménagée par des Bellemare et au bout de la rue M. Alphonse Clermont dont le fils Albert hérite de l’épicerie coin Notre-Dame O et St-Joseph S.
Et au bout de la rue, sans issue, l’école que je fréquente et à côté, la maison de Marcel Raymond, l’instituteur de ma septième et de ma huitième année. Mais j'y pense, Albert, un de ces fils, est aussi mon ami tout comme Ronald Paquin, Charles Prud’homme, Ronald Barrette, Ça me revient un peu. C’est à cette même maison où j’ai un party, de gars bien sûr, à Noël. Et j’oublie l’heure. Ghislain cogne à la porte vers minuit avec un mandat bien précis. Je n'ai pas le temps de saluer le monde en partant. Je me reprends aujourd’hui. Quel soulagement.
En face de chez-nous, pépère et mémère Renaud et vers la gauche, Welly Gagné, le mari d’Yvette qui devient chef de police et des pompiers à la suite du décès de Welly Jolette qui a plongé avec son tracteur dans mon ruisseau derrière la beurrerie et y a trouvé la mort presque sous nos yeux. C’est Welly qui actionne la sirène pour que les enfants ne trainent pas dans les rues après vingt heure trente ou neuf heures en hiver comme en été. Jamais fautif. S’il avait fallu. Avec la pandémie du covid-19 en 2020, l’histoire se répète mais pour d’autres raisons sans doute tout aussi valables.
Yvette et Welly ont trois enfants: Raoul, Denise et Florence. Donc deux filles et un gars et encore là mes contacts avec la gent féminine sont minces. Là je commence à me poser des questions pour les filles : ou bien ma mémoire renie certains faits ou bien je suis anti-social. J’aurais employé un autre terme que mes livres d'histoire enseignaient, mais on ne peut plus le faire. Pour les différentes nations amérindiennes, cela me parait systématiquement justifié. Dans d'autres circonstances, en 2021, on assiste à la disparation de certains mots à moins d’indiquer que ces mots-là avaient leur justification avant-hier ou peut-être pas hier mais jamais de la vie aujourd’hui. Nous sommes civilisés maintenant. Bon, une autre contestation de moins. Plus cela va aller, les dictionnaires seront moins épais mais des activistes bercés par la rhétorique et la sémantique le seront. Mais il y a le contexte qui peut signifier bien des choses pour les uns et pour les autres et être aussi acceptables pour Pierre, Jeanne, Jacques et inacceptables pour Pierrette, Jean et Jacqueline. L'équité! C'est vrai il y a toujours 50 nuances. Choisissons la bonne!
Au départ de ses parents pour Rouyn dans les années 1970, Raymond Beauséjour, mon ami de jeunesse, pensionne chez Yvette puisqu’il travaille à Lorrainville avant d’acheter une station d’essence à Val-d’Or et par la suite un dépanneur et même deux. Auparavant, Raymond et ses parents m’accueillent à de multiples reprises en haut du garage Guimont tout comme Gilles Dubé. Raymond, je le retrouve à Val-d’Or et Gilles, au Collège en 1959.
Encore plus à gauche, mémère Brassard tient maison et lorsque les Cotnoir louent son espace, elle demeure dans la partie arrière. Son voisin Bordeleau, le forgeron vit au côté du magasin de matériaux de construction d’Émile Jolette qui tenait aussi à une certaine époque un salon funéraire. Il faut passer en avant de ce salon pour se rendre à l’église. Il faut dire que je passe vite surtout les matins où je sers la messe à sept heures et les soirs l’hiver. De plus, certaines personnes se sont cachées sur la galerie pour faire peur au monde. Elles nous faisaient peur et effrayaient les passants car ils étaient forts et braves en gang surtout Michel mon cousin qui a l’habilité de développer des plans diaboliques. Exemple : me faire frapper une balle de fusil avec une roche. La détonation aurait pu nous tuer. Disons, à tout le moins nous blesser. Mais il semble que c’est drôle mais pas pour mon père.
Entre le forgeron et le magasin, une autre maison où je vois pour la première fois un mort directement sur les planches. Voir quelqu’un sur des vraies planches avec chevalets. Même pas dans un cercueil. Expression du temps: il est sur les planches. Ça saisit! Ma mémoire gesticule. Je crois que c’étaient aussi des Bordeleau.
Au bout de la rue, j’ai déjà mentionné qu’il y a mon école, le Couvent St-Joseph. A sa droite un autre couvent pour les sœurs, un énorme presbytère et l’église, toujours sur place. Et la rue de l’Église croisait la rue Geoffroy. C’est un chemin que j’emprunte à de multiples reprises le dimanche comme la semaine pour aller servir la messe ou les autres offices religieux, sans oublier le carême, l’avent, le mois de Marie et toutes les occasions comme les mariages et les services funèbres; et Noel et Pâques et les nombreuses fêtes religieuses.
Avant de devenir enfant de chœur, j’assiste avec mes parents et surtout mon père aux offices dans le transept à gauche de l’autel, un banc que mes parents paient tout comme la dîme et de cette façon, celui-ci nous appartient. Il nous est réservé. C'est la coutume, les paroissiens paient leur banc annuellement. Nous avons un très beau poste d’observation, J’y reviendrai. Première rangée, personne devant nous. A ma première communion, un vingt-cinq décembre, en remontant dans notre jubé, je dis à mon père : « L’hostie colle au plafond ». Après un regard de mon père vers la voûte de l’église, il m’a fallu préciser : ‘L’hostie colle à mon palais ».
Souvent quand nous revenons de la messe, surtout celle de dix heures, nous passons par la rue Notre-Dame enjambant le magasin Léonard Bellehumeur. L’occasion est excellente pour vous dire que j’ai gagné un beau train électrique car j’ai acheté à Guy, âgé de quatre ou cinq ans, un camion de pompier et j’ai un coupon pour un tirage de Noel. Je gagne : tchou-tchou!
Prochain arrêt, nous effectuons une pause au restaurant Albert Paquin. En plus de tenir ce commerce. M. Paquin est aussi boulanger et livreur de courrier pour la poste royale dans les rangs de la paroisse. Durant notre arrêt à ce centre névralgique, mon père en profite pour fumer une « Player’s plain » et siroter un coke tout en réglant les problèmes du village, et de la province. Il manque de temps pour les problèmes du monde car les nouvelles n’entrent pas vite à l’époque. Parfois une partie de cartes s’organise et je rentre à la maison avec mon cornet de crème glacée ou autre chose. C’est aussi là que l’autobus Voyageur fait sa halte autant pour les passagers que pour le courrier. C'est là que le vendredi soir, je ramasse le Petit journal, le Photo journal, la Patrie, l’Allo police et un autre jour, le Dimanche-matin.
Si je continue ma route, le magasin de tissus Farley est suivi du dépanneur Rocheleau. Je dis dépanneur mais en réalité c’est un restaurant avec une salle de billard et un salon de barbier. Louis est aussi encanteur et chauffeur de taxi. Marie-Paule était dans mes âges et mes enfants connaissent aussi le vendeur de bonbons : Puffoui de son vrai nom Gérard. Quand j'arrivais chez le barbier avec mon chien Ti-pit, j'aurais pu vous le dire d'avance: "Tiens v'là Ti-blanc pis Ti-noir!" Ti-blanc c'était le chien. Je n'ose pas y retourner aujourd'hui car il serait confondu.
Avant d’arriver au sentier privilégié, nous passons en avant du bureau de poste où le casier 22 nous appartient, et la caisse populaire avant ses déménagements. Le raccourci peut se prendre là, entre la caisse et le garage Guimond. Ensuite c’est l’Hôtel Moderne, où longtemps les femmes ne sont admises qu’en haut tandis qu’en bas, la taverne constitue une chasse gardée pour hommes afin de prendre un coup et jouer aux cartes sous l’œil attentif du propriétaire, Fidèle Guimont. Il vendra un jour et l'un des nouveaux propriétaires est de race noire. Ben là! C'est sa couleur et le premier dans Lorrainville. La mondialisation il faut bien que cela commence quelque part. C'est fait. Salut Jimmy!
Les familles Plante sont installées au côté de l’Hôtel, taxi et garage respectivement. J’ai dû prendre du mieux car Denise, l’ainée de la famille m’accorde son amitié, à tout le moins un certain temps. Je ne sais pas pourquoi et comment cette idylle, si elle existe, se termine. Nous étions en 1962 ou 63. Je commencerais-tu à me déniaiser? Les quelques fois où je suis allé chez elle, le magasin Vogue, tout à côté nous reluquait.!.
Sur la partie sud de la principale dans le sens inverse, le magasin Albert Clermont qui avait quelques enfants dont Denis qui a lancé avec moi au baseball au Stadium sur l'autre coin de rue en arrière de chez-lui. Le Stadium est voisin de mon école St-Jean-Baptiste. Sa sœur Louise était plus de mon âge et Jacques, je crois. Voisin de l’épicerie nous saluons le propriétaire du garage Eddy Guimond; la mercerie Ferdinand Baril; la maison de mon oncle Charles, camionneur et propriétaire d’un marché aux puces une fois qu’ils eurent quitter la maison voisin du Théâtre français : l’épicerie de Welly Dubé et mon ami Gilles; le magasin de meubles Raoul Dubé; la Banque nationale où Ghislaine fera ses débuts; le magasin général et maison d’Albert Baril, un parent dont le fils m’a enseigné, et la résidence Émile Jolette.
Quand je me rends à mon école St-Jean-Baptiste, je prends le sentier chez Welly Gagné, traverse à mes risques et péril la rue Notre-Dame, et je coupe entre Charles Lemoine (Arpin à ce moment-là), et la mercerie Ferdinand Baril. C’est un beau raccourci que je ne suis pas le seul à emprunter le matin comme le midi, comme le soir.
Nous atteignons la rue de l’Église et de l’autre côté, je crois qu’il s’agit de la maison d’André Larouche, député, et le docteur Chabot qui soigne tout le comté chez lui comme à l’hôpital Ste-Famille de Ville Marie ou dans des maisons privées. Derrière ces maisons le poste des pompiers et un peu plus au sud la patinoire derrière la maison de Léonard Bellehumeur. Si je descends vers le rang 6-7 sud, je croise un électricien, M. Therrien, un débosseleur, Florian Guimont, un rembourreur, M. Lacasse, un dépositaire des produit pétrolier, M. Dupuis. et la coopérative où ma mère travaillait.
A la sortie du village vers Ville-Marie, le Théâtre Français où mes souvenirs me ramènent aux troupes de Jean Grimaldi, Marcel Martel et bien sûr Renée sa fille, Roger Miron, Paul Brunelle et Willie Lamothe, Ti-Blanc Richard et sa fille Michèle Il y aussi les débats politiques quoique ceux-ci se tiennent davantage à la salle paroissiale derrière l’église.
Pendant un certain temps, à côté du Théâtre, mon oncle Charles a une cabane à patates frites. Monique et moi et des cousins allons à l’occasion éplucher les pommes de terre dans le garage en arrière où il demeure avant de s’installer dans la maison des Arpin près de Welly Dubé. Près d’eux, Anicet Grenier marié à Thérèse, possède le garage de Victorin Vaillant avant de déménager sur la rue de l’église non loin de l’épicerie Léonard Barrette sur le chemin de St-Eugène-de-Guigues précédant de peu le garage Clément et la salaison Sylvio Lafond. En face du Théâtre, le restaurant Meilleur, devenu Ti-Bé, témoin de nombreuses rencontres surtout que c’est à peu près le seul endroit où les jeunes peuvent se rencontrer et se rassembler avant de se rendre à la salle de danse Péloquin où dans d’autres lieux. Les soirées finissent souvent là. Encore un peu plus loin, il y a un pont sur la rue principale non loin de Séraphin Barrette et Léon Doire et ce pont sert à traverser notre petit ruisseau qui se rend de chez nous jusque dans les terres au sud de la rue. Là aussi, c’était un endroit propice pour pêcher des menés. Bien oui! Bien oui! Je pratique pèche sportive. Actuellement, Alexis, le fils de ma sœur Linda et de Jean s’installe de façon permanente avec sa famille.
Voisin du restaurant Meilleur il y existe d’autres services : d'un côté Légaré qui a déjà été au bout de la rue chez-nous et de l'autre, le bureau municipal, le garage Bellehumeur et un embouteilleur je crois Seven-up.
A l’autre bout du village en direction de Béarn ou Laverlochère, le cimetière où repose aujourd’hui à peu près toute la famille Dénommé et plus loin c’est la station de chemin de fer démoli depuis et au bout du chemin deux directions : à droite, Béarn, et à gauche, Laverlochère. Sur ce dernier chemin, notre voisin a une ferme pour la culture et je vais quelques fois avec la famille Gauthier pour y faire des travaux (sic) et plus pour les bleuets et les framboises. J'ai quand même juste huit ou neuf ans!
Quelques rangs sillonnent la paroisse dont le 6 et 7 sud où Adrien et Yvonne élèvent leur famille lorsque Wilfrid lui vend la terre. Un autre rang tout aussi important, c’est le 6 et 7 nord qui me permet de me rendre au rang 5 et aller chercher Pierrette. Je risque moins de rencontrer les policiers en faisant ce détour car autrement je dois prendre le chemin de Ville-Marie avec le camion et c’était risqué à cause de la circulation. (Je ne connais pas encore Montréal en 1964). Donc moins souvent je prends l’autoroute pour le rang 5 sur le chemin de Ville-Marie, mieux je m’en porte. Mais j’y pense, j'ai mon permis de conduire, quoiqu’avec ou sans permis mon père veut sûrement que j’évite le trafic dans la mesure du possible. Cela m’est resté. J’ai parfois, souvent des raccourcis phénoménaux qui épatent mon épouse,
Lors du centième anniversaire, en 2007, je rencontre d’anciens résidents et des amis de longue date et à la fin des cérémonies, chacun reprend le chemin délaissé et moi le mien, huit cents kilomètres plus au sud, direction Ange-Gardien-de-Rouville. Entre-temps, j'aurai quelques minutes pour faire ma quatrième étape avec Pierrette. Au thème de la Maison Jean Lapointe la quatrième étape aura son explication.
Tout en faisant le tour du village, une chose me frappe encore. Jeune, je trouvais le village grand. Grand, je le trouve petit. Et je ne reconnais plus les visages. Déjà après mon cours classique, quand je reviens dans ce village qui m’a vu naître, je ne reconnaissais que les vieux. Aujourd’hui, la question ne se pose même pas. C’est nous, c’est moi le vieux.
Bibliographie :
(1)Paradis-Raymond,Juliette.: https://araymond.qc.ca/famille/images_memoires/memoires2.pdf
(1) Riopel,
Marc & le Comité du centenaire de Lorrainville. Histoire de Lorrainville.
Tome I. Les éditions Z’Ailées. Ville-marie. 2007. 646 pages.
(1)
https://araymond.qc.ca/lorrainville/index.html
(1) https://histoire-du-quebec.ca/lorrainville
Mon village.
Album: Le goût du bonheur
Émilie Lévesque
C’est un petit coin de pays comme il
y en a des milliers
Et j’ai la tête qui s’éclaircit à la
seconde où j’y mets les pieds
C’est un petit coin de pays c’est le
repère du feu de camp
Et on entend parfois la nuit chanter
les crickets avec des enfants
Dans ce petit coin de pays on connait
tous nos noms par cœur
Tellement qu’on n’est jamais mal pris
quand chaque voisin est un dépanneur
Y une centaine de petites maisons aux
mille couleurs des quatre saisons
De vieilles routes sans lampadaire où
ce sont les étoiles qui éclairent
C’est mon village, c’est mon pays
c’est le coin de terre où j’ai grandi
C’est la forêt, l’odeur du vent,
c’est la maison de mes parents
C’est les couleurs quand meurt le
jour c’est le nom de mon premier amour
Ses mes souvenirs de petite fille,
l’héritage de ma famille
Entre l’église et le vieux moulin, il
y a un sentier qui ne mène à rien
Où se retrouvent les amoureux qui
rêvent de rentrer deux par deux
Y a la maison où je suis née au coin
de la rue principale
Je l’entends toujours m’appeler
depuis que j’habite à Montréal
C’est mon village, c’est mon pays
c’est le coin de terre où j’ai grandi
C’est les montagnes, le vent du nord
dedans les fibres de mon corps
C’est ma grand-mère, mes amis et
veiller sur la galerie
Le temps qui passe en attendant
l’héritage de mes enfants
Quan je reviens par chez-nous et puis
c’est la ville des klaxons
Mon village me prend par le cou et
murmure mon prénom
Un jour je vais rentrer pour de bon
quand j’aurai vécu toutes mes chansons
J’aurai une maison couleur d’étoile
au coin de la rue principale
C’est mon village, c’est mon pays
c’est le coin de terre où j’ai grandi
C’est mon frère et mes sœurs chacun
s’y reconnais par cœur
https://www.youtube.com/watch?v=6F0qiA3NCL0
2021 08 09
J'ai trouvé Lorraineville! C'est à 7 ou 8 h de Montréal ? C'est donc bien loin!!!!
RépondreEffacerCape Cod est à 6 h ou 7 h dans le sud et il fait probablement plus chaud. Mais il semble y avoir de beaux lacs à Lorraineville... avec beaucoup de moustiques ??? René
Effectivement j'ai ajouté c'est où ça.
EffacerJ'aime bien le titre «Mes rides ont une histoire» ! Bravo!
RépondreEffacerMerci!
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