Nos maisons!

 

2334 boulevard Lapointe
    La vie est comme une maison.


  Les grandes transformations se font avec les petits pas que l'on fait chaque jour.


Pose une pierre chaque jour et n'abandonne pas la construction de ta maison.


lesmotspositifs.com




576 ave. Centrale, Val-D'or.


Avec la fin de ma première année d'enseignement  à l’École Mgr-Desmarais, nous devions songer à un loyer pour le futur et le mariage du  9 juillet nous forçait à réagir assez vite. Nous devions nous trouver un toit et ce ne fut pas difficile car dans mon groupe d’amis il y avait Jean-Guy Blouin et Denise Turgeon.  Il enseignait avec moi et  devait se trouver un loyer plus spacieux. Celui qu’ils habitaient et que nous avons pris en mai était considéré comme un deux et demie: une cuisine avec un comptoir pour luncher, un salon, une chambre raisonnablement grande et une chambre de bain. Nous étions au deuxième du salon de coiffure Benoit Gravel. Le propriétaire du salon et des loyers est devenu mon coiffeur attitré pour de nombreuses années. Voisin de nous à l’étage deux autres couples d’enseignants et au sous-sol, un casier, la laveuse et la sécheuse. A gauche de l’édifice, le salon funéraire Marcoux qui deviendra avec le temps la Maison funéraire Blais. Sur la photo, nous occupons l'espace derrière les deux fenêtres en haut à gauche pour un montant je pense de 70$ par mois.

106 A Place Vanier

Vers la fin de la première année de notre mariage, nous avons envisagé de changer de loyer et de nous agrandir pour parer à toutes les éventualités. Nous avons jeté notre dévolu sur le 106 A, Place Vannier qu’un médecin, le docteur Jules Tessier, se préparait à quitter. C'est ce même médecin qui sera présent à nos quatre accouchements et son épouse  sera sur mon comité d'école à la Polyvalente. Ils demeureront par la suite à Val-Senneville et quand nous quitterons l'endroit, il se portera acquéreur des mes échafauds en métal. 

C’était en juillet 1967 et puisque notre désir de fonder une famille prenait son envol, un loyer de trois chambres répondait à nos besoins. Au premier plancher d’un quadruplex, nous pensions y vivre plusieurs années. Une chambre me servirait aussi de bureau pour les études par correspondance que j’entreprendrai durant l’année avec l’Université de Montréal en plus de mes études pédagogiques. Je dois terminer mon brevet A et ainsi être qualifié pour enseigner.

A la suite de nombreux essais infructueux, nous avons songé sérieusement à adopter mais le hasard s’est encore permis d’intervenir dans nos vies et nous a permis d’accueillir le 17 décembre 1968, une belle grosse fille que nous avons nommée Chantale. Elle occupera la chambre centrale. Et si le bébé avait été un garçon, nous ne l’aurions pas appelé Marc. Ce fut un nom banni de notre vocabulaire car nous avions souvent entendu la madame  crier Marc par ici, Marc par là avec un a prolongé et un r archi dévastateur. Maaaaaaaaarrrrrrrrrcccccc demeurait en bas de chez nous. Nous étions en haut à droite. 

Quelques mois après notre arrivée dans ce loyer, nous entendions les contracteurs qui avaient commencé à enfouir des pieux dans le sol voisin de chez-nous : la polyvalente allait naître. Donc le sol valsait sous nos pieds. Et dans les airs, au bout de la piste de l'aéroport, le ciel jouait de la musique surtout quand les jets de l'armée américaine nous décoiffaient à toutes les heures du jour ou de la nuit. Dans les airs, le ciel dansait sur nos têtes.

J'avais même mon comité de correction durant les fêtes 1968. Francine, Ghislaine et Madeleine sont venues nous aider en 1968 suite à la naissance de Chantale. Remarquez l'antiquité qui sera remplacée bientôt par une laveuse linge ultra moderne. Ici, je parle du moulin à laveré

91 rue Dorion

Mais nous sommes encore un peu trop petitement et nous commençons à regarder pour un loyer encore plus intéressant ou encore une maison. La cigogne devant nous rendre visite en août, nous n’avions pas trop de temps à perdre même si théoriquement le loyer de la place Vannier aurait pu suffire pendant une certaine période.

Nous avions effectué quelques visites mais rien de convaincant quand un bon matin, Claudette, je vous avais dit qu'elle reviendrait éventuellement dans les textes. Eh bien la voilà. Elle était l'une des secrétaires de l'école et elle me dit: «M. Robitaille veut vous parler». Elle n'a pas dit encore mais aurait pu ajouter  «comme à chaque année.» Ce dernier avait été mon premier directeur-adjoint et vers la fin de janvier, il me téléphonait et m’offrait d’aller enseigner à Joutel avec, à cette époque, une très bonne amélioration des mes conditions salariales:  l’école relevait de la mine. Chaque fois, je déclinais l’offre. Le Jean-Guy que je transportais à Rouyn durant ma première année à Val-d’Or et le Jean-Guy qui m’avait passé son loyer étaient déjà avec lui dans le nord. Quand j’ai pris le téléphone je me souviens lui avoir dit : « Non, Ubald, pas encore, pas cette année. Une autre année peut-être. » Il ne faut jamais se fermer de portes. Qui sait?

« Non, Gilles, comme vous me semblez intéressé à demeurer à Val-d’Or et que j’ai des besoins financiers, je veux vous vendre ma belle maison ». Nous la visitons. Nous la connaissions un peu car nous avions été Blanche et moi témoin pour la  confirmation de l'un des enfants du couple. Nous en effectuons l’achat chez le notaire le 25 février 1970 et nous en prenons possession à la fin de juin. Un emprunt de 10,500$ à la Société centrale d’hypothèque et de logement autorisé le 12 février et un montant de 5000$ que nous remboursons mensuellement nous permettent de devenir propriétaires. Le 14 avril 1977, quittance du montant dû sera faite par acte notarié. Trois chambres, salon, cuisine, et chambre de bain au rez-de-chaussée et un sous-sol non fini. De l’espace. Un grand terrain sur un coin de rue. De l’autre côté du Boulevard Hôtel de Ville, de vastes champs, des bleuets et un parc. En face quatre roulottes. Au bout de la rue Dorion, l’épicerie Miljours et au bout du boulevard vers l’ouest l’école Sainte-Marie et l’Église St-Charles Borromée administrée par le curé Ouellet, bien gérée. Par le boulevard Hôtel-de-ville, nous atteignions facilement l’hôpital et l’école Mgr. Desmarais et bientôt la Polyvalente le Carrefour en septembre 1971. A l’arrivée d’Isabelle le dix-sept août mille neuf cent soixante-dix, les deux chambres ont leurs locataires. Isabelle déménagera avec Chantale à la naissance de François le quinze octobre de l’année suivante. Et Pascale sera la compagne de François à compter du vingt-six août mille neuf cent soixante-quinze.

Non loin de chez-nous, dans les années 70,  sur la rue des cyprès, deux couples que vous commencez à connaître Denise et Jean Guy Blouin ainsi que Marie-Hélène et Jean Guy Beauchamp qui habitent un duplex à quelques cents mètres de notre oasis. C'est vrai, j'oubliais, ils sont revenus de Joutel. N'en déplaise à Jean-Guy, Pierre, leur premier enfant m'a fait confiance pour ses premiers pas. Jean-Guy ne riait pas autant que sur la photo. Faux, les deux parents exultaient d'une joie incommensurable: Pierrot marchait. Quand le couple Blouin a déménagé à Québec, pardon Cap Rouge, nous avons continuer à nous voisiner à tous les trois, quatre ou cinq ans. Et chaque fois que nous nous voyons, c'est comme si nous nous étions vus hier ou avant hier.

Quant à  Jean Guy et Marie-Hélène, ils ont enseigné au Carrefour et Jean-Guy nous a monté toute une harmonie, même plusieurs harmonies avec les moyens du bord. Marie-Hélène devait enseigner les sciences familiales ou l'alimentation pendant la prise de photo. Le premier couple demeure maintenant près du Musée des civilisations dans le Vieux-Québec après être demeurés non loin de l'habitation de Roger Lemelin (Au pied de la pente douce). Quand aux deux enseignants, à la retraite, ils se sont établis à Preissac et administrés le Héron bleu où nous avons séjourné il y a quelques années.  À l'heure où j'écris les boîtes de déménagement sont empilées à Amos et seront défaites prochainement

Je fais un retour sur l'épicerie Miljours. J'allais assez souvent à cet endroit tenu par un couple sympathique Richard et Lise. Un jour Richard me demande si je serais en mesure de le remplacer de temps en temps. Tenir une épicerie à deux, il y  arrivait avec son épouse mais aurait aimé prendre congé de temps à autre. J'ai donc appris les rudiments du métier et l'ai éventuellement remplacé pour au moins une semaine avec les commandes et les dépôts. D'autres remplacements toujours pendant l'été et le goût de lui faire une offre me passe par la tête. Je sentais que cela branlais un peu. «Je ne suis pas prêt tout de suite mais cela viendra. L'offre était restée verbale: la maison voisine et le dépanneur. 

En 1973, à notre retour de Wildwood, un changement de propriétaire avait eu lieu. Zut! Urgence il y avait et Richard s'en est excusé. Cela est sans doute mieux de même. Chantale aurait été trop proche de la crême glacée molle juste en face du dépanneur mais de l'autre côté de la 3ième avenue. Elle avait tenance èa vouloir traverser la rue plutôt que de venir où je travaillais.

Et quand je dis que la paroisse St-Charles Borromée était bien administrée et en santé financièrement, je me rappelle un fait qui fait de moi un homme soulagé de quelques dollars. À l'école, le curé de St-Edmond enseignait l'anglais et occupait le même local que moi comme chef de groupe. Un après-midi, il m'invite à aller prendre un café avec lui me disant que j'y rencontrais aussi mon curé, le curé Ouellet. Ça parle. Ça jase. Ça discute surtout de finances et d'actions. Roger Brien lui demande si par hasard s'il n'aurait pas un dix milles dollars  à lui prêter pour quelques jours. le curé Ouellet de lui dire: «Tu passeras chez nous tantôt, j'ai ça en cash!» Jusque-là, je peux les suivre, ça va. Nous tirons au sort pour savoir qui paiera la facture de café. Bien oui, vous avez vu juste juste.

Quand le curé Ouellet prend sa retraite c'est Pierre Busque qui deviendra curé tout en continuant à enseigner à la polyvalente. Nous aurons l'occasion de le rencontrer à de multiples reprises officiellement ou pas. J'étais devenu son lecteur d'épitres favori. Maude, la fille de ma sœur Ghislaine y avait été baptisé le soir de la messe de minuit. Au décès d'Isabelle, nous l'avions demandé. en renfort. Il nous avait aussi prêté un ban de scie qu'il avait ou que sa communauté possédait. Il nous avait aussi prêté le chalet à Lacorne pour une fin de semaine autour de notre participation à Mariage encounter. Salut Pierre!

Blanche faisait beaucoup de couture de sorte que nous avons fait des armoires dans le sous-sol et un place pour travailler. La structure, quand tu connais ça, est faite en deux par quatre et c'est du solide. Une tornade aurait laissé les armoires sur place et le reste serait parti au vent. J'avais même fait un cabanon avec les restes de bois que nous avions lors de notre cabane à sucre à la polyvalente. De la croûte de sapins ou d'épinettes. Personne ne voulait de ça. Moi oui. Quand tu connais ça. Laid. Pas laid, «laite». Nous avions planté quelques arbres et érigé une petite clôture pour les enfants, refait un peu l'intérieur dont des armoires dans la chambre du centre et un nouveau comptoir de cuisine. Mais depuis 1975 quatre enfants, trois chambres. Nous pensons. Nous réfléchissons.

En 1978, ou bien on finit le sous-sol ou on part à l’aventure. Si nous avions fini le sous sol, il aurait fallu faire disparaître la table de ping-pong et Raymond, le frère de Blanche, n'aurait pas eu d'endroit pour soulager sa fureur ou sa férocité lorsqu'il perdait aux cartes et qu'il se refugiait au sous-sol.  Il jouait au ping-pong contre les blocs de béton. des blocs impassibles à son humeur. Salut Raymond. Nous sommes loin du temps où il s'amusait avec ses petits-chars électriques dans un de ses premiers loyers.

Le 16 septembre 1978, devant notaire, nous procédons à l’achat de trois terrains contigus sur le chemin de Val Senneville face à la Tête de pioche, restaurant, bar, halte pour les ski-doos et renommée pour les crêpes de Mme Grenier et de temps en temps un bonne bière tout en écoutant du country dont Denis Champoux.

Finies les longues randonnées de ski de fond en famille ou avec la famille Yvon Ledoux En janvier, nous mettons une pancarte à vendre au 91 de la rue Dorion. Quelques minutes plus tard, le voisin suite à un coup de téléphone et sachant le prix de vente nous envoie son fils. Le couple visite. Nous nous entendons sur des conditions de vente et prise de possession. Jean Dumas sera le nouveau propriétaire, le fils de notre voisin. Fini le niaisage, faut que ça bouge et ça bougera. Je ramène  la pancarte dans la maison. Nous passons à la troisième vitesse. Livraison de la maison, le premier juillet. Mais, c'est dans 5 mois. Grouille. Grouillons.

247 route des Campagnards, Val-Senneville

Nous entreprenons de nous bâtir une maison. Les terrains étant passablement onéreux, nous optons pour la campagne et après avoir vu  à vendre sur le chemin de Val-Senneville, à mi-chemin entre le village et la ville, nous passons devant le notaire pour nous procurer les trois terrains qui feront deux-cents quarante pieds par quatre cents de profondeur : quatre-vingt-seize mille pieds carrés. Le surface en pelouse du stade olympique, pour vous donner une idée, totalise  cent mille pieds carrés.

Nous nous rendons à Montcerf chez Bondu pour faire l’achat d’un kit de maison pièces sur pièces et c’est parti pour l’aventure. Nous engageons  une compagnie relevant de Bondu et Frères pour monter le carré de la maison et la couverture de tôle orange. Le reste on en fera notre affaire.

Ainsi donc, le 3 mai 1979, jour anniversaire de mariage de mes parents en 1943, nous établissons le périmètre de la maison afin que Lauzon puisse creuser: le trécarré pour les intimes. Même en ce premier jeudi du mois de mai, quelques flocons nous tiennent compagnie. Le niveau est pris avec des boyaux d’arrosage transparents et c’est parti. Le soir du creusage je ne peux pas croire que nous nous sommes embarqués dans cette aventure avec les connaissances que nous avions. J’avais bien sûr quelques notions rudimentaires et un cours de construction en 10 soirées avait permis de les approfondir davantage. Mais à voir l’eau qui s’installait dans le fond de la cave dans la glaise, j’en pleurais. Qu’allions-nous faire? L’eau finit par se résorber, s'assécher et moi de même.

Nous sommes à la mi-mai, je suis au travail. Les trois premiers enfants sont à l’école et Pascale, la dernière est à la maison avec sa mère et parfois d'autres enfants comme Christine Turpin et Stéphane Lavoie se joignent à elles. Nous travaillons à Val-Senneville par les soirs et les fins de semaine. Nous avons toujours en tête que nous devons libérer la maison de la rue Dorion pour le début de juillet. Nos assises bien sèches, nous enlevons les formes et un contracteur monte le solage de ciment. J’aurais voulu le faire moi-même avec des blocs de ciment mais compte tenu de l’état du terrain, il valait mieux penser à autre chose. Et puis, où aurions-nous pris le temps?

Le charpente de la maison est montée. Les murs font les paons et la couverture en tôle orange se dresse fièrement sur notre terrain et sur la route des campagnards. Et nous avons le plancher du rez-de-chaussée et celui de l'étage: ce sera nos points de départ. Nous nous enlignons vers la complétion des travaux mais tout est à faire. Nous n’avons pas d’eau, pas d’électricité. Nous nous branchons chez Mme Ayotte pour l’eau et chez Raymond Garneau pour l’électricité. Nous nous procurons quelques outils et empruntons un banc de scie. Je n’avais qu’une égoïne et une scie ronde pour donner un inventaire de notre équipement qui grandira de jour en jour.

Nous améliorons l’isolation du bas avec des feuilles de styromousse rigide d’un pouce et nous couvrons le tout d’une planche de pin de dix pouces et nous laissons un joint qui sera éventuellement rempli de ciment blanc. Nos murs auront du coté et ouest, en ajoutant une feuille de «tintex» tout près de neuf pouces. Les fenêtres ne sont plus assez épaisses. Il faut solutionner ça. C’est principalement là que Blanche prend son expérience sur le banc de scie. Les fenêtres sont «boostées» par ses mains agiles. Les murs qui entourent la salle d’eau en bas sont érigés Nous construisons des armoires temporaires : des planches de contreplaqué de deux pieds de profondeur par une vingtaine de pieds de longueur supportées par des deux par quatre, le tout muni de rideaux pour cacher le dessous. C’est en attendant!

Notre échelle nous permet de nous rendre au premier étage, de transporter le matériel nécessaire pour les divisions, pour recouvrir les murs, pour finaliser les six lucarnes qui sont à l’état brut. Les divisions sont faites : 4 chambres et une salle de bain. Il en est de même de l'échelle du sous-sol. Nous devenions très habiles à monter et descendre dans les échelles même avec du matériel, avec des feuilles de 4 pieds par 8. Jamais de malchance. Nous marchions dans les échelles. Lorsque nous avons installé  les marches d'escalier, tout le monde a effectué au moins une chute plus ou moins spectaculaire. Cela explique le fait que nous n'avons pas de photo. Rien pour écrire à sa mère. Notre belle rampe a été un cadeau d'un ami de Isabelle. Et Moustache sur la photo en assure la garde.

Et il faut aussi trouver de l’eau, installer notre fosse septique et notre champ d’épuration. Ces actions sont menées de front avec les autres activités tout en sachant que le travail existe toujours et que nous ne disposons que des fins de semaine, des soirées et même des nuits pour compléter les travaux ou pour avancer ans ceux-ci. Et bientôt les enfants auront terminé leurs classes. S’ils terminent leur année scolaire, cela signifie que le premier juillet approche, que nous devons déménager. On dirait que le calendrier fait de grandes enjambées et nous n’avons pas encore d’eau sauf celle du voisin dont nous avons brûlé la pompe. La date ultime s'annonce et nos besoins essentiels se font dans une chaudière que nous alimentons de chaux et que régulièrement nous vidons au dépotoir qui est sur notre chemin lorsque nous descendons en ville et cela parmi les gens qui fouillent nos rebus pour trouver quelque chose de bon, d'intéressant et qui déchirent les sacs à la recherche de trésors inimaginables. Certaines recherches ont dû s’avérer plutôt nauséabondes. Et on ne peut pas coucher dans la maison : la poussière, le bran de scie, les matériaux…..

Nous déménageons à la bonne franquette la journée de la Saint-Jean-Baptiste et presque toute la famille Houle est présente en vue d’effectuer cette activité. Quant moi, je me suis probablement occupé de la pizza quoique je n’en suis pas certain. Je m’étais payé un mal de dos et je sais ce dont je parle. 

Notre tente roulotte avec cuisinette est bien installée dans la cour  et c’est en camping que nous passerons l’été. Tous les enfants ont été formidables à leur manière. Chantale qui n’avait que dix ans en 1979 s’est occupée de Pascale et de la bouffe tout l’été pendant que les deux autres tantôt aidaient l’ainée ou nous donnait un coup de main pour la construction en nous amenant les outils ou des matériaux et en apprenant les rudiments de la construction par le fait même ceux de la vie.

Puisque nous n’avions pas d’eau, nous devions nous organiser pour nous laver, pour nous doucher, pour nous baigner. Une tente sur un site au camping Blouin nous donnait accès aux douches et au lac. Quelques fois nous allions chez ma sœur qui demeurait sur la rue Cloutier. J’avais l’immense privilège de prendre ma douche à la polyvalente en arrivant le matin.

Nous avions entrepris de creuser notre propre puits artésien et cela allait relativement bien jusqu’à ce que nous perdions notre pointe et le tuyau à environ quatre-vingt pieds de profondeur et mon dos et moi  quand la pointe est descendue dans le vide, nous sommes descendus avec. Nous décidons de reprendre le tout et comme il fallait de l’eau pour creuser, nous transportons de l’eau dans un baril dans la valise de l’auto. Faut le faire. Et nos clés à tuyau appelé «pipe wrench» nous aidaient. Par la pression et en tournant, la nouvelle pointe faisait son chemin dans le sol. Après des jours et des nuits, nous nous rendons à l’évidence, ça ne marche pas. Nous rejoignons une compagnie qui nous oblige à avoir un gros réservoir disons de quelques mille litres d’eau. Michel Lauzon va en chercher et le remplit avec des barils d'eau en provenance du Lac Blouin. En sautant en bas de la boîte du camion, je me suis accroché le doigt du mariage et l'alliance par chance s'est brisée. Le fait que le jonc se soit brisé m'a sauvé le doigt. Et la compagnie se sauve parce que rendue à quatre-vingt-cinq pieds, elle n'est pas équipée pour aller plus loin. Elle  nous remet quand même sa facture.

Nous téléphonons à d'autres compagnies. L'une d'elles  se présente le soir même et veut parler de prix, des travaux qu'ils effectuent. Je n'avais qu'une question: «Quand pouvez-vous commencer?»  Le lendemain matin ils étaient là et  j’ai le temps de les voir s’installer avant de partir pour l’école. A l’heure du midi je reviens et ils sont à quatre-vingt-quinze pieds. Le tuyau de six pouces progresse de vingt pieds pendant que je suis là. Je retourne à l’école en demandant à Blanche de me rejoindre quand ils auraient trouvé de l’eau. Vers les quinze heures, je n'en  peux plus, je téléphone. Je les imaginais à deux cents pieds à 10.50$ du pied et des coûts supplémentaires pour les bagues, $20  à tous les dix pieds. Cela avait déjà coûté passablement cher et je voyais la facture s’étirer, s'étioler, se dérouler comme un ... essuie-tout. Mon épouse me dit qu’ils sont dans le roc et à 135 pieds. Un moment de relaxation. Je respire un peu mieux.

J’arrive à la maison vers les 16h30 et l’eau est là avec une bonne pression. Une bonne affaire de régler et mon épouse me dit : « On va avoir de la bonne eau froide ». François, huit ans, nous demande bien naïvement à quel endroit ils vont creuser pour l’eau chaude. J’ai amené l’apprenti dans le sous-sol et je lui ai montré le réservoir à eau chaude et je lui ai expliqué la suite des travaux. Et dans la suite immédiate des choses, il y avait que nous devions creuser quatre pieds de profondeur entre le coin de la maison où nous avions prévu au sous-sol une ouverture juste à la base du solage pour faire le  raccordement de  la plomberie et se rendre jusqu'au puit situé à plus 
de quinze pieds de la maison. Plutôt que de téléphoner à Lauzon, ma pépine s’est offerte pour excaver le tout à la pelle. «Je suis capable de creuser ça entre le puit et la maison! Ça ne sera pas long» que me dit Blanche. Ce qui fut dit fut fait et l’eau disponible dans la maison dans les jours suivants. Et puisqu’entre-temps nos installations septiques avaient reçu leur permis d’opérer, nous avions de l’eau et les égouts et le mois d’août s'éteignait paisiblement, tranquillement 
mais nous demeurions toujours dans la tente roulotte.

En charge des horaires et étant donné la grève de SIMEQ (Service informatisé du Ministère de L'Éducation), le DG m'a demandé de me préparer car il était possible que je doive, avec une secrétaire,  faire les horaires à Montréal avec une  compagnie privée. Tant bien que mal nous avons réussi à sortir de nuit des parties d’horaires pour la polyvalente et en bout de ligne je n’ai pas eu à me rendre à Montréal. Ainsi vers la fin du mois, nous avons aménagé dans la maison à temps pour que les trois enfants d’âge scolaire puissent entreprendre leur année de façon presque normale, tous les trois à l’École St-Isidore de Val-Senneville. 

Mais les travaux ne sont pas terminés pour autant. Nous avions fait les portes intérieures de la maison. En haut, l'isolation des murs était chose du passé et nous avons recouvert le tout de feuilles de placoplâtre que nous montions dans l'échelle. Et installer ces feuilles quand le plafond est oblique, c'est quelque chose. Cela prendra quelques mois  avant que la majeure partie des travaux soit réalisée. Nous avons installé un poêle à bois au sous-sol  avec un mur que j'ai fait en pierre de champs avec une cheminée préfabriquée. Nous avons fait les travaux nécessaires pour une douche  dans le sous-sol.  La salle de couture et de lavage 
a pris forme. La descente de cave extérieure a vu le jour. Nous avons installé les deux galeries de façon respectable. Nous avons réalisé la plupart des travaux de plomberie. Il en est ainsi avec l'électricité sauf que nous avons eu besoin d'un électricien pour certains travaux et nous nous sommes assurés que tout était conforme. Et la plupart du temps à deux, sans chicane. Pour le puit, j'ai eu de bons amis qui ont passé, entre autres,  quelques nuits avec nous, je pense à Jean-Eudes, Roger, Yvon. Fernand a été fort utile avec le placoplâtre et les plafonds obliques. Et il fallait étendre du «narlin» une sorte de vernis sur les murs extérieurs avant que le soleil ne les brûlent trop. Ce fut fait.

En 1980, nous avons décidé de nous faire un jardin, un grand jardin. Nous étions le 9 juin quand nous avons ensemencé. Aux interrogations d'Isabelle qui voulait savoir pourquoi j'avais fait trois rangs de patates, je le lui ai répondu: «Un rang de patates frites, un de patates pillées et un autre de patates rondes Elle ne m'est pas revenue là-dessus sauf à la récolte avec un «Ben là!» Elle ne fut pas chanceuse avec ses carottes. Toutes les semences de carottes qu'Isabelle a planté dans la terre n'ont rien données. Je lui ai dis qu'elle avait planté les graines la tête en bas. J'ai dû faire la même chose l'an dernier (2020) quand j'ai fait des tentatives de jardinage. Le lendemain de nos semences, une surprise nous attendait: trois centimètres de neige. Eh oui, un 10 juin!

Dans les années 1980, je fus plus chanceux avec ma culture de tomates. J'avais fabriqué une serre  à deux étages pour ne pas toujours travailler pencher. Une trentaine de pieds qui ont tous produits une quantité phénoménale de tomates. Deux ou trois pieds auraient suffi pour notre consommation. Quand tu connais ça! La cabane que vous voyez a été transformée en serre avec les vieux châssis qui sont accotés  sur le coté gauche.

Quand je suis parti pour l'Angleterre en novembre 1983 j'avais commandé du bois en longueur de huit pieds, du bouleau, du tremble. J'ai eu le temps de les couper avec ma scie mécanique pour en faire des pièces de 16 à 20 pouces et je suis parti pour l'Europe. A mon retour, le 4 décembre, j'envisageais terminer l'ouvrage. Je suis arrivé trop tard, Blanche s'en était occupée. Elle avait fendu le bois et corder le tout. Quand je disais que mon épouse était une perle. J'ai le collier au complet.

Après quelques années, le «narlin» avait besoin d'une autre couche mais ce produit n'est plus disponible sur le marché et nous n'avons pas le choix, le bois doit être sablé avant de poser un autre produit quel qu'il soit. Devinez qui a effectué cette tâche en grande partie. Bien oui! ELLE.

Un jour ou l'autre il fallait bien s'organiser et avoir des armoires comme dans les revues de décoration. De par mon statut, j'avais accès à l'atelier de construction à la polyvalente de sorte que, habile avec la plupart des outils même industriels, j'ai fabriqué les armoires par caissons lorsque cela était possible et j'ai fabriqué à la maison les armoires du bas  à partir des pièces taillées en atelier. Il en fut de même avec la construction de l'ilot et l'installation d'un jennair. Beaux souvenirs.

En avril 1984, nous nous préparons à recevoir de la visite britannique plus particulièrement du pays de Galles,  Nos visiteurs à tour de rôle utiliseront la chambre d'Isabelle qui s'installera avec les deux autres filles, l'espace d'une quinzaines de jours. Mais cette chambre ne dispose pas de garde-robe et nous n'avons pas encore eu le temps de faire des armoires amovibles pou les chambres. Qu'à cela ne tienne, nous en fabriquerons une et recevrons les gallois en toute quiétude. Margaret Hemmings et John Parry louangeront cette  œuvre d'art qui nous sert maintenant à ranger les jeux et les photos dans le sous sol.

Quelques temps avant de vendre nous avons finalement sablé les planchers du haut. Il s'agissait d'un plancher de pin d'environ deux pouces d'épais qui servait en même temps de plafond pour le bas. Un sablage et quelques couches de vernis ont donné un cachet insoupçonné à ce bois. Quelques autres retouches et nous sommes partis. La maison s'est vendue neuf mois plus tard. Nous avons toujours eu des offres mais la banque ou la caisse refusait les crédits demandés. 

Un dernier passage à la maison à Pâques 1999 pour nous exécuter  devant le notaire et saluer ce que nous avions bâti de nos propres mains Un dernier regard sur le terrain et le bois en arrière qui nous avait vu passer souvent en ski de fond l'hiver avec Moustache qui dans la neige devenait une boule qu'il nous fallait transporter. Un aurevoir aux animaux du voisins qui nous avaient tenu compagnie pendant presque vingt ans. Il était loin d'être handicapé ce M. Michaud malgré une prothèse à la jambe et un crochet en guise de main droite.  Rien n'y paraissait dans son travail quotidien sur sa ferme et avec son immense troupeau. La débrouillardise et le courage a un nom: Conrad. Aucun remord. Aucun regret. Nous passons à autre chose.


121 rue Brien, Ange-Gardien.

Été 1996, nous pensons nous établir non loin des enfants quand nous prendrons notre retraite de sorte que je pars avec Stéphanie car Blanche est au travail et comme il arrive souvent, nous ne passons pas toujours nos vacances ensemble. Stéphanie et moi nous nous promenons sur la rive nord de Montréal en vue de trouver un chalet ou une maison non loin de la grande ville. principalement dans Lanaudière. Tout en faisant du camping sauvage, nous visitons la région de Rawdon, de Saint-Gabriel de Brandon, St-Félix de Valois. Même en regardant dans le journal, rien d’intéressant s’offre à nous.

L’été suivant, nous nous rendons, en famille, dans la région de Magog là où nous avions fait notre voyage de noces. Beau pays, beaucoup de lacs, nous trouverons sûrement quelque chose. Nous voulions être près de l’eau. Des terrains et des chalets très intéressants, nous en avons vu et les prix dépassaient largement ce que nous souhaitions payer d’autant plus que nous n’étions pas pressés d’acheter. En effet, lors de la réunion de fin d’année à la commission scolaire, j’avais annoncé haut et fort que j’avais encore du plaisir et que je ne prendrais pas ma retraite dans un avenir rapproché. Et c’était le cas. D’ailleurs qu’est-ce que j’aurais fait à la retraite? Blanche avait profité de mesures de réductions de personnel dans les hôpitaux en 1997 à son grand plaisir, grâce à M. Guy Rochon, ministre de la santé et M. Lucien Bouchard, premier ministre du Québec Mais nous voulions nous faire une idée pour le futur en regardant ici et là, voir des endroits, connaitre les prix.

Étant donné les difficultés de trouver un toit selon nos moyens, j’arrête à Granby sur la rue Cowie au bureau de la Capitale dans l’intention de prendre un ou des documents, un pamphlet indiquant les maisons à vendre dans le coin. Mais je n’ai pas réussi à faire ça en cachette de sorte qu’une agente du nom de Francine m’interpelle et veut savoir si elle peut m’aider. Je lui explique qu’éventuellement, à ma retraite, dans quelques années, nous avions l’intention de venir habiter dans cette région et que nous voulions nous préparer en conséquence. Quand elle me demande ce que nous cherchions, je lui parle d’une maison ou chalet à environ une heure de Montréal car trois de nos enfants habitent ce village et nous voulions être plus ou moins proches ou loins Nous voulions quelque chose sur le bord d’un lac avec un revenu, un loyer, si possible et un terrain assez grand. Et le coup de grâce, je le croyais, en bas decent mille. J’étais assuré avec mon dernier critère à tout le moins que je venais de mettre fin à l’entretien pendant que Blanche et Stéphanie attendaient dans l’auto. «Revenez me voir demain» qu’elle me dit, «j’aurai quelque chose pour vous.» Mais ce n’est pas pour tout de suite. «Ça vous donnera quand même une petite idée» qu’elle me dit en me remettant sa carte. Je regarde la carte: Francine Légaré.

En fin de journée nous logeons au Motel Bonsoir. Le lendemain matin, tel que convenu, elle nous présente quelques options. Nous nous rendons en premier lieu dans des collines sur le Chemin des Diligences non loin d’Eastman. Pas intéressant car trois petits lacs artificiels et beaucoup de rénovations, nous passons.

Nous nous rendons ensuite à Ange-Gardien au 121 de la rue Brien. Nous visitons. Coup de foudre. Et le hasard aura bientôt un nom. Le propriétaire avait déjà une maison au village et il avait vendu la propriété à son beau-frère mais celui-ci lui avait remis en juin incapable de supporter les paiements et les autres dépenses. Maurice, le propriétaire l’avait loué à deux personnes en attendant de vendre. Un petit loyer, une piscine, un lac, une belle maison qui avait manqué un peu d’amour. Nous prenons une décision. Les démarches se précipitent.


Si la Banque accepte et si l’inspection s’avère positive, nous achetons. La maison se paiera presque d’elle-même avec les loyers et je prendrai ma retraite. La Banque royale de Val-D'or se met en contact avec celle de Granby. L'inspection par la Banque se fait le lendemain et l'inspecteur en bâtiment salue l'employée de la Royale en arrivant. Nous avons le go de la banque. L'inspection du bâtiment ne relevé pas de problème insoluble. L'offre d'achat à 96,000.$ est acceptée. Une condition en ce qui me concerne,: les papiers doivent être signés au plus tard le huit août car le onze je dois être au boulot à sept cents kilomètres du Lac Bleu. Nous étions autour du 25 juillet et nous avons signé les papiers le vendredi 8 août juste à temps pour revenir annoncer mon boss que je prenais ma retraite dès que possible. Le notaire Denicourt a travaillé d'arrache-pied et nous lui en sommes redevables. Nous ferons affaire avec lui à S-Césaire à quelques occasions. Les deux locataires du haut me font des chèques tout comme Michel, celui du petit loyer en bas et nous nous reverrons dans l'année.

De retour à la Commission scolaire, le lundi matin, avant la rencontre prévue pour finaliser la rentrée scolaire, je rencontre le directeur général, M. Boucher et lui fait part de ma demande officielle qui suivra quelques jours plus tard. En temps normal j’aurais terminé mon travail le 30 juin sauf que la commission me devait des congés et des jours de maladie non-monnayables mais applicables à la retraite et des vacances aussi.  Leurs calculs me permettent de terminer le 5 mars, en plein milieu d’une semaine de relâche. C'est pas beau ça!

En janvier 1998, nous mettons notre maison en vente à Val-Senneville et elle le demeurera jusqu’en avril 1999 tout en ayant presque continuellement des offres d’achats mais les banques les bloquaient sauf la dernière. Neuf mois à supporter deux maisons car cette dernière était demeurée inhabitée pendant toute cette période avec certaines exigences plus ou moins onéreuses des assurances.

Fin janvier 1998, je me suis rendu à Ange-Gardien car les images et les reportages de la télévision et des journaux me faisaient craindre le pire pour la maison. La tempête de verglas avait fait rage et impossible de rejoindre qui que ce soit par téléphone. Phénomène indescriptible que de passer sur le pont Champlain le soir à la noirceur et ne rien voir sur tout le sud du Québec mais la maison était intacte. Des branches dans la cour mais rien de majeur à comparer à ce que j’avais vu sur le chemin et les patinoires à perte de vue dans les champs. Michel le locataire du
bas avait été cherché une génératrice sur la ferme de son père et tout allait bien. Nous y sommes retournés à Pâques pour nettoyer le terrain du bois mort et par la même occasion j’avais confié à un contracteur le mandat de me construire un garage qui deviendra un lieu de relaxation indiscutable, un atelier de travail. La Boissellerie BGD en fera son quartier général presque pendant 10 ans.

La journée de notre déménagement, un neuf juillet, date mémorable,  nous avons vidé la maison la veille et le déménageur a complété son travail. Nous sommes allés au motel Journey's End pour  le soir du huit.  Le lendemain  nous avons  trouvé  notre 
chien Moustache perdu psychologiquement dans la maison et se demandant ce qui se passait. Le syndrome de l'abandon à l'état pur. Cela lui a pris quelques jours pour retrouver le goût de vivre en plus de devoir apprivoiser un nouveau chez lui. Le neuf au matin je suis descendu à Ange-Gardien pour attendre les déménageurs et Blanche est entrée en soirée après avoir fait tout un ménage au 247 des campagnards. Le rez-de-chaussée a été libéré le 30 juin comme prévu et les locataires avaient fait un très beau ménage. Je raconterai éventuellement pourquoi. Oui un très beau ménage. Michel est demeuré dans son petit loyer quelques années. Nous avons tris ou quatre locataires par la suite.


Il ne nous restait plus qu’à aménager dans cette maison de trente-deux pieds par quarante-huit. Si nous avions pu prendre une photo de toute l’habitation nous aurions vu trois chambres, un salon, cuisine et chambre de bain au rez-de-chaussée. L’image nous aurait aussi donné une chambre froide, une salle de lavage, une chambre régulière, une salle de jeu et un petit logement de trois pièces et demie au sous-sol avec son entrée indépendante et son stationnement. En arrière sur le patio, nous avions une vue magnifique du lac Bleu et de notre piscine hors-terre. Il ne manquait que quelques rénovations et quelques travaux d’embellissement. Mon pouce-vert a travaillé d’arrache-pied pour faire du terrain 
entier un lieu féérique et le mot n’est pas trop fort. Lorsque Thérèse, une personne en congé maladie m'avait demandé un jour tout en prenant sa marche, si elle pouvait aller voir en arrière car ses yeux brillaient de voir le paysagement en avant de la maison. Elle était curieuse. En arrière, des fleurs, deux pommiers, deux poiriers, de la pelouse, des arbres. Elle glisse comme ça tout bonnement: «Ça doit être ça le paradis». Avec le soleil, c'était féérique. Quelques jours plus tard on apprend son suicide.

Nous y sommes demeurés un peu plus de dix ans. Pendant cette période nous avons pu nous intégrer à la communauté. Le premier automne nous avons commandé du bois à Rosaire et celui-ci nous a offert de joindre les équipes de quilles du village qui jouaient tous les vendredis soirs à St-Césaire. L'idée a fait son chemin et nous avons joué à chaque année. Nous avons terminé notre carrière en quittant le 1er décembre 1909. Un beau groupe d'amis, beaucoup de plaisir et une partie parfaite au moins un fois et un autre mémorable 299. 

En quittant Val-D'or, j'abandonnais mon médecin de famille, Lysiane Chrétien, tout comme Blanche. Il a fallu rechercher et peu de temps a suffi pour que Louis Bissonnette devienne notre médecin attitré et il l'est encore en juillet 2021. Nous sommes sur une liste d'attente à Montréal. De temps en temps j'enlève les fils d'araignée pour que nos noms soient toujours visibles. Une vérification récente nous réjouit. Nous sommes toujours sur la liste. La clinique médicale de Farhnam nous reçoit occasionnellement et nous n'ambitionnons pas.

À notre arrivée à Ange-Gardien. Stéphanie a dû se rendre à St-Paul-d'Abbotsford pour faire sa quatrième année et la suite de son primaire car il manquait de place. Un secondaire I au Verbe divin qui nous avait charmé par de belles promesses et la suite du secondaire à Paul Ostiguy, école secondaire de Saint-Césaire. A cette polyvalente, Richard Gougeon lui enseigne le français et à la retraite maintenant, celui-ci se lance dans l'écriture de romans et il réussit bien.  Elle fait ensuite le Cegep ;a Granby et le Cegep à Granby à vingt minutes de la maison, Stéphanie a suivi des cours de chant et moi des cours de guitare ce qui m'exemptait d'attendre, les cours se donnaient en même temps. Nos deux concerts attendront. Nous n'avons pas encore obtenu les autorisations nécessaires.

Faire le tour du Lac bleu nous permettait de faire de l'exercice à pied ou en vélo et en pousse-pousse pour les plus jeunes. Environ un kilomètre pour en faire le tour de ce lac creusé par les mains de l'homme en 1960  lorsque ceux-ci ont fait l'autoroute 10 à la hauteur du village. Tout est sur du sable fin.  Le nom de Bleu pour le lac: se pourrait-il que le propriétaire du terrain fut un conservateur convaincu et convaincant. Pas de bateau à moteur, de la tranquillité. Les pédalos y circulent librement tout comme les outardes au printemps et à l'automne qui en arrivant ou en quittant font un tapage infernal. De toute beauté. Certains s'y sont déjà baignés, pas moi. Me promener dans l'eau avec les carpes, non merci. Ces mêmes carpes qui venaient manger dans nos mains tout en se sortant la tête de l'eau. Et puis les tortues et les loutres qui s'amusaient en gang à passer sur le quai et retourner en-dessous: des enfants dans l'eau. Et les hérons qui venaient nous narguer en s'installant sur le quai., hautains. Et le problème des algues bleues qui dérangeaient de plus en plus les riverains. Un lac fermé avec une légère décharge vers la Rivière des Barbus,  rien pour éloigner les algues d'autant plus qu'il y avait des fermes tout au autour.

En plus nos activités estivales, le lac faisait notre joie en hiver car nous avions toute une patinoire que nous avons entretenue à toutes les années. Il nous était possible aussi de faire du ski de fond et nous rendre sur une toute petite île laissée là par les contracteurs de la 10. Et en 2000, nous avons fait un peu de dentelle sur le lac pour souligner le nouveau siècle.

Notre activité pédalo a pris fin de façon abrupte lors que celui-ci a passé au feu. Notre pédalo a passé au feu. Bien oui, au feu. A l'automne nous pouvions récolter une trentaine de sac de feuilles de nos 'érables. Le sol, une fois les arbres dénudés, était couvert  de lingot d'or. Occasionnellement nous brulions des feuilles dans le foyer extérieur. Jusque là, pas de problème. Au lendemain d'un feu de feuilles, Blanche transporte les braises un peu plus dans un baril sur le bord du lac.  Nous faisons d'autres travaux et nous allons diner. Soudain, je m'aperçois que le feu est pris
dans la cour en arrière. Je dis à Blanche: «Fais le 911, je vais essayer d'éteindre en attendant» et elle compose le numéro. Je lui dit  de laisser faire car nous en viendrons à bout. Elle referme la ligne et vient dehors m'aider. Mais pas fou le 911, qu'est-ce qui se passe chez-vous. Ça sonne. Stéphanie répond. La dame lui dit: «Vous avec composé  le 911». «Non» de répondre Stéphanie. La répartitrice lui demande si ces parents sont là et d'aller les chercher. C'est ce que Stéphanie fait mais en montant elle voit bien qu'il y a le feu.  Les pompiers et la police arrivent. Ils finissent par éteindre le braisier mais le pédalo y a passé. Il n'a pas survécu. Et Blanche, comme une vraie pyromane doit répondre aux questions de l'agente de police. Elle s'explique. Je confirme. Nous en sommes quitte pour une bonne frousse. Le garage n'est pas affecté. Des palettes de bois avaient empêché la progression du feu. C'est triste mais cela a fait un maudit beau ménage dans le sous-bois en arrière. Oui, un pédalo ça brûle.


Nous avons dû pendant les dix années effectuer différents travaux. La revêtement de la toiture de la maison a été refaite. Nous avons changé les nombreuses fenêtres ainsi que la porte patio et la porte d'entrée. La fosse septique a dû être changer et la champ d'épuration modifier pour répondre aux normes gouvernementales. Blanche a sablé les armoires et les a repeintes comme en témoigne la photo. Le plancher de la cuisine, du salon et du passage a été refait. Bref, des affaires normales dans une maison de 1982. Notre poêle a bois ayant sorti de ses ancrages suite à une surcharge de carton, nous avons entré un foyer au propane. Fini les troubles et le bois. Et puisque nous avions un beau foyer, des travaux de rénovation ont eu lieu au sous-sol. Et puisque nous y sommes, nous asphaltons l'entrée. Nous sommes là pour y rester.


Nous avions une partie de terrain, environ cinquante pieds qui était située de l'autre coté de la rue. Des ententes préalables permettaient à Gilles Mercure et Lise, sa compagne, d'utiliser cet espace pour y cultiver des framboises. Nous avons reconduit l'entente qui nous permettait d'aller cueillir selon nos goûts et nos besoins les fruits qu'Ève n'avait pas vu au paradis terrestre. La vie d'Adam en aurait été changé: des framboises au lieu d'une pomme. Gilles avait aussi un grand jardin de l'autre coté du lac et un kiosque de vente de produits frais. Lorsque nous sommes partis Gilles se préparait à modérer ses activités. Lui aussi l'âge le taraudait.,

Nous avons dû faire face à un problème majeur à notre arrivée à Ange-Gardien. Pas nous, j'ai fait face à un problème: il n'y a pas d'internet. Raison: internet entre par les câbles téléphoniques et nous sommes trois sur la même ligne. Ouch. Pas moyen de se brancher sauf que mon locataire en bas n'est jamais là et il a sa propre ligne. Nous faisons un bon bout de chemin avec lui jusqu'à l'arrivée de Vidéotron. Auparavant le service Bell laissait grandement à désirer. Le tout solutionné, j'ai retrouvé mon sourire. Si je m'attendais à ça en Montérégie en 1998. Pour quelques minutes lorsque j'ai téléphoné chez Bell, je me suis cru à surprise surprise.

Deux remarques concernant notre toit. Un bon jour de Noël, les petits enfants ont vu descendre par la porte-patio de la salle à manger une immense poche rouge. Le père Noël installé dans la chambre de bain avait tout un système de poulies et les enfants ont cru que les cadeaux arrivaient du ciel. Doucement, tranquillement, l'éléphantesque  poche s'est posée sur le patio en provenance de la couverture. Ils s'en souviennent encore.

Nous avons installé environ 400 pieds de «carlon» (boyau noir mince) sur la toiture pour avoir de l'eau chaude dans notre piscine. Notre pompe assurait la montée et la descente de l'eau. Le tout se faisait avec grâce et chaleur. Nous aurions pu nous faire un café. Notre eau se tenait facilement au-dessus de 80-85 degrés fahrenheit.

Un des problèmes que nous avons rencontré est celui de la fosse septique et du champ d'épuration. Nous avons à deux reprises, jouer,  le mot est exact,  dans le champ d'épuration pour vérifier l'écoulement des tuyaux et changer notre fosse septique qui ne faisait pas son travail comme il faut. Il fallait aussi que le réservoir soit très profond car nous avions un toilette au sous-sol, dans le loyer et tout comme les autres appareils nécessitant de la plomberie les renvois d'eau devaient glisser dans la fosse. Nous avons réussi sauf que en 2013, les égouts de la ville ont fait leur apparition et c'est temps mieux. Quand à l'aqueduc nous en avions une privée et chaque année nous vérifions le compteur  et payons au litre un montant à M. Brien, le propriétaire. En 2013, l'aqueduc a relevé de la ville et encore une fois temps mieux.

Notre principale activité commune fut de réaliser des expositions à quelques endroits en Montérégie. Le garage me servait de quartier général pour la production de pièces de bois que Blanche peinturait dans la maison. Bedford fut notre première exposition avec très peu de matériel. Y prenant goût, Farhnam, Stanbridge, Cowansville, St-Alpĥonse de Granby, Varennes, Ste-Julie, St-Jean-sur-Richelieu se sont ajoutées comme lieux de rencontre dans les deniers mois avant Noël pendant huit ou neuf ans.. Nous nous sommes même présentés à Val-D'or lors d'une vente d'artisanat à la polyvalente. Nous avons aussi eu des commandes spéciales pour les foyers de Farhnam et de Bedford: faire des boites à lettre pour chacune des chambres. Nous avons ainsi produit 75 et 50 boîtes pour les deux places et Blanche a effectué à la peinture sur bois des dessins complétement différents pour les deux endroits. Aussi, trois endroits ont voulu avoir des arbres muraux pour y accrocher différents objets selon les périodes de l'année.  Des feuilles de contreplaqué de 3/4 ont été découpées et le tout ressemblait à des branches avec des feuilles. Mon artiste peintre a donné la vie à ses arbres,  ses branches et à ses feuilles. Un article de la Voix de l'est, lorsque je l'aurai retrouvé, sera inclus dans ce chapitre. 

Comme nous étions nouveaux dans cette partie de territoire, nous avons décidé de partir chaque mercredi et de visiter une partie du territoire et de rejoindre certaines activités touristiques dans cette partie de la Montérégie. Bromont, Saint-Valentin, St-Jean sur Richelieu, St-Césaire, Rougemont, Granby Saint Paul d'Abbotsford et d'autres villages nous ont vus circuler dans leurs rues. Une ferme agricole a été visité. Une exposition de train a attiré notre attention. Le zoo de Granby a probablement été témoin de notre présence. La route de vins en compagnie de notre visite a fait des heureux. Le mont St-Hilaire ne nous est plus inconnu. Ainsi nous avons apprivoiser le coin et nous nous y sommes plus.


2334 boulevard Lapointe, Montréal.

Vers la fin de l’année 2007, nous songeons à vendre notre paradis d’Ange-Gardien. Tout est beau, tout est sous contrôle, il n’y a pas de problème avec la maison mais la grandeur du territoire à entretenir et celle de la maison nous incitent à regarder ailleurs d’autant plus que le camping gruge passablement de notre temps ce à quoi il faut ajouter l’entretien de la piscine, la tonte de la pelouse et le maintien de l'aménagement paysager. Pas de rénovations immédiates en vue, la maison a une excellente valeur marchande. Nous confirmons le tout avec une agente d’immeuble et la pancarte est installée.

Nous pensions de plus en plus à venir nous installer à Montréal pour des raisons familiales. En 2009, nous devions avoir plus de 8  petits-enfants et de temps à autre nous étions demandés pour garder ou pour donner un coup de main. Et la 10 n'est toujours facile le soir surtout  et en automne et en hiver ce n'es pas un cadeau et nous vieillissons. La conduite n'est plus nécessairement un plaisir. Aussi, l'entretien du terrain et de la maison commençaient à peser lourd. La jeunesse nous délaissait de jour en jour.

Pendant ce temps et même un peu avant nous avions commencé à regarder des propriétés du côté de Montréal mais dans le secteur qu’on croyait être Tétrauville mais en réalité dans Mercier. Mais pour le vrai c'était Tétrauville. Nous avons dû visiter une centaine de maisons soit par internet, par visite libre ou encore en prenant rendez-vous avec des agents. Nous visitions toujours dans le même coin. Nous avons même fait une offre d’achat sur la rue Fletcher mais un quarante-huit heures nous a obligé à renoncer. 

Quelques offres d’achat sur notre maison mais les acheteurs ne passaient pas aux institutions financières ou encore c’était conditionnelle à la vente de leur propre maison. Et nous visitions toujours dans l’espoir d’avoir un acheteur et de procéder. Nous avons à ce moment-là jeté un regard particulier, trois visites, sur un triplex de la rue Mercier. Un regret. Assez bien avec quelques rénovations à faire, et pas cher. Un regret. Une autre maison nous faisait de l'œil sur la rue Pierre Tétreault.

Nous nous étions dits qu' après l'action de grâce en octobre nous remettrions le tout au printemps suivant. Mais le dimanche juste avant le lundi de l'action de grâce en octobre, une dame accompagnée de ses enfants se présente avec son agente. La maison lui plait. Elle reviendra avec son ami. Une offre d’achat est déposée par l’agente pendant que la madame va travailler. Nous discutons de l’offre. Nous faisons une contre-offre. Nous rappelons l’agente qui attendait dans son auto. L’offre est acceptée en soirée. Et c’est urgent car elle veut la maison pour le premier décembre. Du côté de l’acheteuse, c’est une course avec des démarches de crédit et une inspection du bâtiment tout en procédant à la vérification des papiers concernant la fosse septique et le champ d’épuration. De notre côté nous n’avons rien en vue. Il ne reste que 7 semaines.

Rien en vue, c’est une façon de parler car quelqu’un attend notre réponse sur la rue Pierre Tétreault. Nous avions déjà visité la maison à deux reprises. Elle avait été vendue et les nouveaux propriétaires pour des raisons financières et conjugales, voulaient s’en départir le plus rapidement possible. Cela aurait pu faire notre bonheur sauf que le prix était un peu plus élevé ceux-ci avait  une pénalité assez forte à payer ce qui montait le prix de la maison de façon drastique. Mais il restait  que c’était une option, quelque chose de possible : belle propriété, pas de rénovations à faire, un stationnement en arrière proche de tout. Le premier décembre était quelque chose d’imaginable et le couple souhaitait bien que notre réponse fut positive. Tout près du poste de pompier, derrière l'Intermarché, près de Jean Coutu, de l'Église Sainte-Claire, de la Caisse, bref bien placé. Toutefois quelques téléphone de la madame à la cachette de son mari nous ont mis la puce à l'oreille et nous avons reculé.

Nous avons bloqué une journée pour effectuer des visites avec Norma Castonguay, notre agente depuis au moins un an. Nous devions avoir cinq ou six adresses dans nos papiers.  Une maison sur la rue Cadillac nous semblait intéressante: on la voit. Un duplex sur la rue Beauclerk ne représentait aucun attrait. Une maison nouvellement mise à vente sur Lapointe nous a vivement intéressés mais nous avions d’autres visites de prévu. Au dîner, àa Place Versailles, nous demandons à notre agente de revoir le 2334 Boulevard Lapointe. Le matin, nous avions visité avec le propriétaire mais la deuxième visite s’est effectuée sans lui. Nous étions donc seuls avec Norma avec qui nous parlons d’éventuelle offre d’achat et nous lui donnons un cadre de discussion, une marge de manœuvre. Ça devrait fonctionner et pour le premier décembre aussi. Un logement attend le vendeur pour cette date. Nous retournons à Ange-Gardien et nous attendons le téléphone confirmant l’achat de la maison. Vers les 18 heures, c’est officiel. Norma n’a pas eu besoin de forcer trop sur la marge de manœuvre. Nous avons déjà l’hypothèque préautorisée et nous demandons le même inspecteur en bâtiment qui a procédé à l’examen de la maison à Ange-gardien

La transaction avec le notaire Dumesnil, sur Beaubien, a lieu le 27 novembre et celle de la vente de notre maison chez le notaire Denicourt à St-Césaire deux jours plus tard. Cela nous oblige à obtenir une traite bancaire pour l’écart des deux jours qui nous permettait de mettre la main sur notre capital. Et le premier décembre, c’est le déménagement et malgré la date tardive, le climat est de notre bord. Une très belle journée ensoleillée. Chanceux que nous sommes.

Nous sommes donc installés à Montréal tout près des enfants qui demeurent soit à Lachenaie, soit à Varennes, soit dans le quartier Rosemont. Stéphanie est encore pour l’instant à Ange-Gardien et nous rejoindra sous peu. Entre temps, elle reste à Ange-Gardien dans son propre loyer.

L’attente avait sa raison d’être. Nous sommes encore mieux placés que sur Pierre Tétreault. Notre demeure est très bien située, près de tous les services, des transports en commun, près du Parc Bellerive que nous pouvons rejoindre à pied. Collé sur dépanneur, je n’ai plus besoin de prendre l’auto pour acheter quoique se soit et cela fait 30 ans que même un pain requiert un transport motorisé. L’auto va se reposer et nous plus enclins à marcher. Nous sommes près de la bibliothèque et du Chez-nous de Mercier, que nous fréquenterons comme les ainés de cinquante-cinq ans et plus.

Un peu d'histoire, je ne peux m'en passer. La propriété du 2334, selon ce qui nous est connu, a été construite en 1947. Nous n’avons pas de détails pour les vingt premières années d’existence. Toutefois, M. Joseph Wasserman l’aurait acheté le 11 décembre 1968 pour le montant des taxes impayées au montant de 1150$. Cet allemand l’aurait vendue à sa propre compagnie, la Codak construction le 30 juin 1971 pour le même montant et dans la même journée chez le même notaire. Les actes notariés témoignent de l’achat la maison par Ermenegildo Morga qui était marié à Filoména Camili. Mécanicien, ce dernier quitta Granby pour venir s’installer sur la rue Lapointe. Il décéda le 28 novembre 1994 tandis que son épouse, née en Italie le 17 octobre 1931 le rejoignit le 26 novembre 2004 laissant la succession à ses deux enfants : Donato et Silvana tel que le stipule Maître Costanza Valerio dans l’acte notarié du 20 décembre suivant le décès de Filoména. Le fils, marié à Maria Felice Moncaliari le 20 mars 1979, et sa sœur, divorcée de Najib Sebti, voient les deux noms sur le contrat de vente de la maison le 1er avril 2005, cinq mois après le décès de leur mère. Alors que la vente de 1971 indique que Codak construction a encaissé un chèque de 10,500, celui de la vente de 2005, en montre un de 155,000$. L’évaluation est alors de 85,133$. En 2012, l’évaluation est de 228,000$.

Et nous voilà donc montréalaise et montréalais. Pour des personnes qui viennent de Ville-Marie (2000 habitants) et Lorrainville (1500). la marche est haute. Notre rue en compte autant. Mais notre coin en est un de tranquillité et de verdure. Jamais nous n'habiterons Montréal que nous nous étions dits. Aucun regret. Faut dire que notre situation géographique est excellente et que le milieu ressemble davantage  un petit village avec beaucoup de verdure. Nous avons même une ruelle classée verte.

Et comme de raison nous ne nous lassons pas des rénovations. Dans les premiers mois nous avons engagé pour refaire une salle familiale intéressante. Des fenêtres ont été changées en arrière et au sous-sol tout comme la porte-patio. Notre patio aussi a été rajeuni. La couverture, bien qu'elle était encore belle, fut refaite en neuf au grand plaisir des assurances. Nous avons profiter du fait que Pierre notre voisin doive refaire la sienne pour redonner du lustre à la nôtre. Le petit cabanon qui existait à notre arrivée fut remplacé par un 8 x 12 de chez Rona installation comprise.  Nous avons imperméabilisé une partie du devant et du derrière de la maison,  En avant nous en avons fait une partie parce qu'une fuite d'eau semblait encore existée. L'arrière avant besoin d'un rafraichissement. Nous avons enlevé la clôture de fer forgé: elle attend toujours notre décision. Le terrassement a été confié à une compagnie spécialisée et en même temps le vieux trottoirs tout croche a été remplacé par des dalles de patio. Tout ça dans les dix dernières années. Les prochains travaux s'effectueront sans doute avec un pinceau. Il ne reste que notre chambre, le salon et la chambre de bain en bas à rajeunir.

Lorsque Covid 19 nous a réduit au confinement je me suis lancé dans la réfection de l'atelier dont une partie était en ciment, une autre sur du styromousse dégueulasse, une autre sur du contreplaqué et une autre en placoplâtre magané avec un plafond encore sur les solives de la construction. Le tout a été refait sauf le mur de ciment que j'ai seulement peinturé. Les trois autres murs se sont faits amis avec le placoplâtre. Le plafond avec ses solives et ses croix saint-andré a été peint en blanc (quelques couches) et le tout donne un aspect intéressant. Des travaux aussi été faits dans la chambre de bain en bas dont une nouvelle vanité et des armoires  pour que je puisse en faire ma garde-robe et mon rangement. La chambre de bain en haut a reçu la visite de Bain magique dans les premiers jours de notre arrivée pour des raisons évidentes mais je n'ai pas de photo et c'est mieux ainsi.

Et oui, Blanche, vous l'attendiez celle-là,  s'est lancée aussi dans le sablage des armoires et leur a donné un cachet antique en  repeinturant toutes les portes et armoires. Par le fait même nous avons changé le comptoir et refait le dosseret. Ah, oui la céramique qui existait dans la cuisine et dans le couloir a été recouvert d'un linoléum de sorte que c'est plus beau et moins froid.

Et puisque notre camping  a pris fin le 27 juillet 2020, nous nous sommes consacrés cette année au jardinage et à l'aménagement paysager. 

Et nous attendons la réouverture du Chez-nous de Mercier pour la saison 2021-2022. Selon les activités nous nous inscrirons. Dans les dernières années, nous avons des cours de danse en ligne et trois ans de théâtre avec production en public sauf la dernière année, l'année du confinement en mars 2020 mais nous étions prêts. Individuellement, nous avons fait des étirements pour Blanche et des cours d'espagnol pour moi. Ala fin de l'été 2020, nous avons fait partie d'équipes de pétanque. Ça devrait revenir.

Intermède:  Le chalet

Une idée comme ça, en 1993, nous voyons dans le journal un chalet à vendre à environ 1 heure de Val-Senneville au Lac Lamothe. Beau chalet, beau grand terrain en pente avec un escalier de quelques cent marches pour atteindre le lac, une plage de sable fin et des poissons, hiver comme été. Une pompe qui amène l'eau au chalet. Une fosse septique encore. Un grand hangar d'environ 20 pieds x 20 pieds. Un terrain voisin avec possibilité d'achat.

Un acte notarié du vingt-sept août 1993 devant le notaire Douglas Simpson nous cède le terrain pour un montant de 27,000$, montant qui fut remis à Réjeanne Fortin et Paulin Elliott de Val-d'Or. Une autre 
partie du terrain a été acheté de Richard Drapeau pour le montant de 300$ le 15 juillet 1997. Avec cet achat, nous possédions tout le terrain sans savoir qu'un mois plus tard nous serions propriétaire d'une maison en Montérégie.

Certains travaux ont aussi été fait dont la réfection des armoires qui
donnait un tout autre cachet à notre espace de villégiature.

Nous nous sommes retrouvés là à plusieurs occasions malgré le peu de temps dont nous en avons disposé. Mon départ y fut souligné avec les enseignants de secondaire II et Blanche a réuni son groupe de la salle d'opération dans ces lieux magiques.
 
Une surprise lors de notre 40ième anniversaire de mariage. Toutes les familles Houle et Dénommée y avait été conviées. Les nfants nous avaiente fait le coup en cachette.

Aussi lorsque décès de Madame Houle le 28 septembre 1993, à la demande de celle-ci, les enfants se rencontreraient une fois par année. Il fut donc donc décidé que chaque enfant recevrait à tour de rôle. À la fête du travail 1994, les huit enfants et leurs familles ont tenu la première rencontre à notre chalet puisque Blanche était l'ainée. Elle partait le bal.




Et quoi de plus intéressant l'hiver que d'aller sur le lac et tendre la ligne. Et même l'été, il fallait demander aux enfants de se tasser car nous avions un poisson au bout de la ligne. Et le ski de fond: Blanche a traversé le lac Lamothe avec Stéphanie qui n'avait pas plus de de 7 ou 8 ans. Sachant ce que je sais aujourd'hui, je les aurais empêchées. Nous avons été chanceux.

Et nous avons vendu ce chalet à  des frères Bourque du Motel Tony à Amos. Nous sommes passés  en avant  sur le chemin des collines pour jeter une dernière larme. Quelques années plus tard, une immense résidence avait pris la place de notre petit cocon. Dommage. Mais d'excellents souvenirs.





Parmi ceux-ci, nous avons avons rempli un immense trou avec ce que nous avions sous la main même du marché au puces de Landrienne. Frédéric Patrigianni fut un manœuvre expert. Quand les Bourque ont creusé, ils ont du avoir des surprises











Je bâtis ma maison

Jacques Michel

Je bâtis ma maison sans l'aide de personne et je suis mon patron
Je bâtis ma maison, c'est moi qui la façonne et je fais attention
Je veux qu'elle soit splendide et qu'elle me dure longtemps
Alors j'y mets du solide et beaucoup de ciment et je prends bien mon temps
Tout comme une pyramide elle bravera le temps et pour au moins cent ans

Je bâtis ma maison et cela me passionne car je suis mon patron
Je bâtis ma maison comme on a bâtis Rome mais sans un centurion
Je veux qu'elle soit splendide autant que le Panthéon
Alors j'y mets du solide et beaucoup de ciment et je prends bien mon temps
Tout comme une pyramide elle bravera le temps et pour au moins cent ans

Je bâtis ma maison à coups de mélodies à coups de chansons
Je bâtis ma maison malgré tous les chahuts moi je pose mes clous
Car de tous les coins du monde, on viendra la visiter
Alors j'y mets du solide et beaucoup de ciment et je prends bien mon temps
Tout comme une pyramide elle bravera le temps et pour au moins cent ans

Je bâtis ma maison et quand j'aurai fini, je dirai aux amis
Allez entrez dans mon salon alors nous fêterons pendant toute la nuit
Mais je veux qu'elle résiste à tous ses champions
Alors j'y mets du solide et beaucoup de ciment et je prends bien mon temps
Tout comme une pyramide elle bravera le temps et pour au moins cent ans

Je bâtis ma maison, je bâtis ma maison
Je bâtis ma maison, ma maison
Je bâtis ma maison

Chanson:                       you tube: https://www.youtube.com/watch?v=cMItFJ_bKOw













1 commentaire:

  1. D'autres éléments s'aouteront bientôt avec la vente de la maison sur a rue Lapointe et notre établissement dans un RPA suite à la découverte d'un cancer du poumon droit: Les Terrasses Versaillesé

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